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de la ville. Ce premier Médicis prépara la fortune politique des siens. Quelques cinquante ans plus tard, Cosme de Médicis (1434-1464) était le maître absolu. Sa famille posséda alors en Europe seize maisons de banque. On sait ce que fut son gouvernement : équilibre à l’extérieur, enrichissement au dedans, protection éclairée donnée aux arts et aux lettres, festivités publiques et privées, vertu relative… Laurent de Médicis le continua et l’accentua (1469-1492) si bien qu’une réaction violente fomentée par Savonarole intervint au moment même où les ambitions malencontreuses de leur roi Charles {{rom-maj|viii|8}} poussaient les Français à la conquête de l’Italie.
de la ville. Ce premier Médicis prépara la fortune politique des siens. Quelques cinquante ans plus tard, Cosme de Médicis (1434-1464) était le maître absolu. Sa famille posséda alors en Europe seize maisons de banque. On sait ce que fut son gouvernement : équilibre à l’extérieur, enrichissement au dedans, protection éclairée donnée aux arts et aux lettres, festivités publiques et privées, vertu relative… Laurent de Médicis le continua et l’accentua (1469-1492) si bien qu’une réaction violente fomentée par Savonarole intervint au moment même où les ambitions malencontreuses de leur roi Charles {{rom-maj|viii|8}} poussaient les Français à la conquête de l’Italie.


Des événements analogues mais bien moins prestigieux avaient rempli parallèlement les annales milanaises. Dès 1311 la famille Visconti y avait établi sa domination et lorsqu’en 1447 sa descendance directe s’était trouvée éteinte, un condottiere, François Sforza allié aux Visconti leur avait succédé. {{corr|A|À}} la fin du {{rom-maj|xv|15}}{{e|me}} siècle, le duché de Milan s’étendait à peu près des Alpes au Po et de la Sesia à l’Adda ; il englobait Parme et Plaisance. Il y avait encore d’autres {{corr|Etats|États}} en Italie sans parler de Venise et de Gênes. Il y avait Saluces, Mantoue, Ferrare, Bologne, Rimini et aussi les républiques de Sienne et de Lucques ; petits territoire qui ne pouvaient jouer de rôle que par intermittence, et dans le sillon des grands {{corr|Etats|États}}. Restait la Savoie. Ses princes avaient toute la suite dans les idées qui manquait aux autres et, sans se désintéresser du progrès artistique ou littéraire, ils cherchaient surtout une politique d’agrandissement territorial. Au {{rom-maj|xiii|13}}{{e|me}} siècle, ils avaient regardé du côté de la Suisse ; au {{rom-maj|xiv|14}}{{e|me}}, la France les intéressait ; au {{rom-maj|xv|15}}{{e|me}}, c’était plutôt l’Italie mais ils ne cessaient jamais d’être attentifs simultanément à leur triple frontière afin de profiter des événements et de se tenir prêts à s’insinuer dans toute affaire avantageuse pour leur maison ; ils ne réussissaient pas toujours. Alors
Des événements analogues mais bien moins prestigieux
avaient rempli parallèlement les annales milanais.es. Dès 1311 la
famille Visconti y avait établi sa domination et lorsqu’en 14.47
sa descendance directe s’était trouvée éteinte, un condottiere,
François Sforza allié aux Visconti leur avait succédé. A la fin
du XVrnc siècle, le duché de Milan s’étenda ;it à peu près des
Alpes au Po et de la Sesia à l’Adda ; il englobait Parme .et
Plaisance. Il y avait encore d’autres Etats en Italie sans parler
de Venise et de Gênes. Il y avait Saluces, Mantoue, Ferrare,
Bologne, Rimini et aussi Jes républiques de Sienne et de Lucques ;
petits territoire qui ne pouvaient jouer de rôle que par intermittence ,
et dans le sillon des grands Etats. Restait la Savoie. Ses
princes avaient toute la suite dans les idées qui manquait
aux .autres et, sans se désintéresser du progrès artistique ou
littéraire, ils cherchaient surtout une politique d’agrandissement
territorial. Au XIIIme siècle, ils avaient regardé du côté de la
Suisse ; au XIVme, la France les intéressait ; au XVme, c’était
plutôt l’Italie mais ils ne cessaient jama is d’être attentifs simultanément
à leur triple frontière afin de profiter des événements
et de se terur prêts à s’insinuer dan :s toute affaire avantageuse
pour leur maison ; ils ne réussis.5aient pas toujoui-s . Alors
patiemment, ils revenaient en arrière pour prendre une meilleure
patiemment, ils revenaient en arrière pour prendre une meilleure
route . Ainsi s’édifiait peu à peu entre leurs mains sagaces les
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