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l’attention de l’Académie des sciences morales et politiques ; l’auteur y dépeint l’éternel danger des grandes agglomérations d’enfants, il l’explique scientifiquement, il parle des précautions à prendre pour chasser la gangrène, il dit comment il faut sans cesse couper, tailler, cautériser. Mais on ne veut pas approfondir avec lui cette question, parce qu’elle est effrayante et qu’on pressent en elle la condamnation sans appel de notre système. {{corr|A|À}} quoi bon, cependant, reculer la solution d’un problème qui s’impose et qu’on ne peut éluder ? autant vaudrait l’aborder carrément. Les uns prennent un air inspiré pour reconnaître qu’il y aurait vraiment « quelque chose à faire dans cet ordre d’idées » ; d’autres, d’un air dégagé, déclarent que le mal n’est pas si grand qu’on le dit. — Alors, pourquoi cette surveillance inquiète et incessante ? — Pourquoi cherche-t-on à ne pas perdre les élèves de vue un instant, si le seul danger est qu’ils fassent des pied-de-nez aux professeurs, derrière leur dos ? Ah ! que non pas ! Tous les maîtres le connaissent bien le vrai danger, et c’est pour cela qu’ils surveillent. Leur préoccupation à cet égard se traduit par le soin jaloux avec lequel ils poursuivent et brisent les amitiés naissantes. L’amitié de deux garçons est proscrite au collège : on ne semble pas se douter qu’une amitié saine est un des plus puissants moyens d’éducation qui existent ; et si quelques-uns s’en doutent, cela ne modifie pas néanmoins leur manière d’agir, parce qu’ils sont effrayés de leur responsabilité et qu’ils craignent le danger en face duquel ils se sentent désarmés, n’ayant à leur disposition que le plus faible et le pire des moyens de défense, la surveillance.
l’attention de l’Académie des sciences morales et politiques ;
l’auteur y dépeint l’éternel danger des grandes agglomérations
d’enfants, il l’explique scientifiquement, il parle des précautions
à prendre pour chasser la gangrÃ̈ne, il dit comment il
faut sans cesse couper, tailler, cautériser. Mais on ne veut
pas approfondir avec lui cette question, parce qu’elle est
effrayante et qu’on pressent en elle la condamnation sans
appel de notre systÃ̈me. A quoi bon, cependant, reculer la
solution d’un problÃ̈me qui s’impose et qu’on ne peut éluder ?
autant vaudrait l’aborder carrément. Les uns prennent un
air inspiré pour reconnaître qu’il y aurait vraiment « quelque
chose à faire dans cet ordre d’idées » ; d’autres, d’un air dégagé,
déclarent que le mal n’est pas si grand qu’on le dit. — Alors,
pourquoi cette surveillance inquiÃ̈te et incessante ? — Pourquoi
cherche-t -on à ne pas perdre les élÃ̈ves de vue un instant,
si le seul danger est qu’ils fassent des pied-de-nez aux
professeurs, derriÃ̈re leur dos ? Ah ! que non pas ! Tous les
maîtres le connaissent bien le vrai danger, et c’est pour cela
qu’ils surveillent. Leur préoccupation à cet égard se traduit
par le soin jaloux avec lequel ils poursuivent et brisent les
amitiés naissantes. L’amitié de deux garçons est proscrite au
collÃ̈ge : on ne semble pas se douter qu’une amitié saine est
un des plus puissants moyens d’éducation qui existent ; et
si quelques-uns s’en doutent, cela no modifie pas néanmoins
leur maniÃ̈re d’agir, parce qu’ils sont effrayés de leur responsabilit
é et qu’ils craignent, le danger en face duquel ils se
sentent désarmés, n’ayant à leur disposition que le plus
faible et le pire des moyens de défense, la surveillance.


Mais le systÃ̈me pédagogique et l’organisation scolaire ne
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