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« couronne de fer »<ref name=p37>Ainsi nommée à cause d’un cercle de fer qui s’y trouvait encastré et dont le métal était réputé provenir d’un clou de la croix du Christ. La couronne avait été faite vers 591 sur l’ordre de la veuve d’un roi des Lombards.</ref> qui servait à l’intronisation de leurs souverains. Roi des Lombards, cela voulait dire : roi d’Italie. C’est ainsi que les imitateurs de Charlemagne devaient l’entendre, Bonaparte compris. L’Italie serait pour chacun d’eux le marchepied de l’empire.
« couronne de fer »<ref name=p37>Ainsi nommée à cause d’un cercle de fer qui s’y trouvait encastré et dont le métal était réputé provenir d’un clou de la croix du Christ. La couronne avait été faite vers 591 sur l’ordre de la veuve d’un roi des Lombards.</ref> qui servait à l’intronisation de leurs souverains. Roi des Lombards, cela voulait dire : roi d’Italie. C’est ainsi que les imitateurs de Charlemagne devaient l’entendre, Bonaparte compris. L’Italie serait pour chacun d’eux le marchepied de l’empire.


Parmi les scènes historiques qui ont le plus frappé l’imagination des peuples figure celle du jour de Noël de l’an 800 alors que, dans l’ancienne basilique de St-Pierre à Rome, on vit le pape s’approcher à l’improviste de Charlemagne agenouillé et poser sur son front le diadème impérial en saluant en sa personne le successeur des césars. Le geste ne paraît pas s’être accompli selon le vœu de Charlemagne qui, d’après la chronique d’Eginhard, en aurait témoigné quelque humeur. Mais quant à l’événement lui-même, il est hors de doute qu’il avait été décidé l’année précédente lorsque le pape Léon {{rom-maj|iii|3}} s’était rendu à Paderborn en Saxe pour y rencontrer le futur empereur. L’ambition de Charlemagne
Parmi les scènes historiques qui ont le plus frappé l’imagination des peuples figure celle du jour de Noël de l’an 800 alors que, dans l’ancienne basilique de St-Pierre à Rome, on vit le pape s’approcher à l’improviste de Charlemagne agenouillé et poser sur son front le diadème impérial en saluant en sa personne le successeur des césars. Le geste ne paraît pas s’être accompli selon le vœu de Charlemagne qui, d’après la chronique {{corr|d’Eginhard|d’Éginhard}}, en aurait témoigné quelque humeur. Mais quant à l’événement lui-même, il est hors de doute qu’il avait été décidé l’année précédente lorsque le pape Léon {{rom-maj|iii|3}} s’était rendu à Paderborn en Saxe pour y rencontrer le futur empereur. L’ambition de Charlemagne se comprend parfaitement ; elle est très humaine. Le calcul du chef de {{corr|l’Eglise|l’Église}} ne l’est pas moins. Ils avaient besoin l’un de l’autre et leur entente n’était que le développement normal de celle qui avait existé précédemment entre Pépin le bref et {{corr|Etienne|Étienne}} {{rom-maj|ii|2}}. Mais cela n’atténue en rien le caractère déplorable d’un acte dont les conséquences devaient se répercuter à travers onze siècles d’histoire européenne.
se comprend parfaitement ; elle est très humaine. Le calcul du chef de {{corr|l’Eglise|l’Église}} ne l’est pas moins. Ils avaient besoin l’un de l’autre et leur entente n’était que le développement normal de celle qui avait existé précédemment entre Pépin le bref et {{corr|Etienne|Étienne}} {{rom-maj|ii|2}}. Mais cela n’atténue en rien le caractère déplorable d’un acte dont les conséquences devaient se répercuter à travers onze siècles d’histoire européenne.


L ’empire romain, certes, vivait encore dans les imaginations
L ’empire romain, certes, vivait encore dans les imaginations