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{{tiret2|re|gardaient}} qu’avec une pieuse horreur. On parla d’un oracle qui désignait le [[:w:Tigre (fleuve)|Tigre]] comme la borne fatale des armes romaines. Les troupes, effrayées du sort de [[:w:Carus|Carus]] et de leurs propres dangers, sommèrent hautement le jeune [[:w:Numérien|Numérien]] d’obéir à la volonté des dieux, et de les tirer d’un pays où elles ne pouvaient combattre que sous les plus malheureux auspices. Le faible empereur se laissa entraîner par leurs préjugés, et les [[:w:Perses|Perses]] ne purent voir sans étonnement la retraite subite d’un ennemi victorieux<ref>[[:w:Flavius Vopiscus|Vopiscus]], ''Hist. Aug.'', p. 250. [[:w:Aurelius Victor|Aurelius-Victor]] semble croire à la prédiction et approuver la retraite.</ref>.
{{tiret2|re|gardaient}} qu’avec une pieuse horreur. On parla d’un oracle qui désignait le [[:w:Tigre (fleuve)|Tigre]] comme la borne fatale des armes romaines. Les troupes, effrayées du sort de [[:w:Carus|Carus]] et de leurs propres dangers, sommèrent hautement le jeune [[:w:Numérien|Numérien]] d’obéir à la volonté des dieux, et de les tirer d’un pays où elles ne pouvaient combattre que sous les plus malheureux auspices. Le faible empereur se laissa entraîner par leurs préjugés, et les [[:w:Perses|Perses]] ne purent voir sans étonnement la retraite subite d’un ennemi victorieux<ref>[[:w:Flavius Vopiscus|Vopiscus]], ''Hist. Aug.'', p. 250. [[:w:Aurelius Victor|Aurelius-Victor]] semble croire à la prédiction et approuver la retraite.</ref>.


{{HdcerHors|Vices de Carin. Ann. 284.|ch12.32}}On apprit bientôt à Rome la mort mystérieuse de l’empereur. Le sénat et les provinces se félicitèrent de l’avénement des fils de Carus. Ces jeunes princes cependant n’avaient point ce sentiment d’une supériorité de naissance ou de mérite, qui seule peut rendre la possession d’un trône facile et presque naturelle. Nés dans une condition privée, ils avaient reçu l’éducation de leur état, lorsque l’élection de leur père les appela tout à coup au rang de princes ; sa mort, qui arriva seize mois après environ, leur assura l’héritage inattendu d’un empire immense. Pour soutenir avec modération une fortune si rapide, il eût fallu une prudence et une vertu extraordinaires, qualités dont [[:w:Carin|Carin]], l’aîné des deux frères, était entièrement dépourvu, il avait montré quelque<ref follow=p289>''{{lang|la|{{tiret2|scribo|nianum}}}}''. Les lieux frappés de la foudre étaient entourés d’un mur ; les choses étaient enterrées avec des cérémonies mystérieuses.</ref>
{{HdcerHors|Vices de Carin. Ann. 284.|ch12.32}}On apprit bientôt à Rome la mort mystérieuse de l’empereur. Le sénat et les provinces se félicitèrent de l’avénement des fils de Carus. Ces jeunes princes cependant n’avaient point ce sentiment d’une supériorité de naissance ou de mérite, qui seule peut rendre la possession d’un trône facile et presque naturelle. Nés dans une condition privée, ils avaient reçu l’éducation de leur état, lorsque l’élection de leur père les appela tout à coup au rang de princes ; sa mort, qui arriva seize mois après environ, leur assura l’héritage inattendu d’un empire immense. Pour soutenir avec modération une fortune si rapide, il eût fallu une prudence et une vertu extraordinaires, qualités dont [[:w:Carin|Carin]], l’aîné des deux frères, était entièrement dépourvu. Il avait montré quelque<ref follow=p289>''{{lang|la|{{tiret2|scribo|nianum}}}}''. Les lieux frappés de la foudre étaient entourés d’un mur ; les choses étaient enterrées avec des cérémonies mystérieuses.</ref>