« De la suffisance de la religion naturelle » : différence entre les versions

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[[Auteur:Denis Diderot]]
 
 
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[[category:Fr:Philosophie]]
DE LA SUFFISANCE DE LA RELIGION NATURELLE
 
DE LA SUFFISANCE DE LA RELIGION NATURELLE</center>
[[category:Fr:XVIIIe siècle]]
 
1. La religion naturelle est l'ouvrage de Dieu ou des hommes. Des hommes : vous ne pouvez le dire, puisqu'elle est le fondement de la religion révélée. Si c'est l'ouvrage de Dieu, je demande à quelle fin Dieu l'a donnée. La fin d'une religion qui vient de Dieu ne peut être que la connaissance des vérités essentielles, et la pratique des devoirs importants. Une religion serait indigne de Dieu et de l'homme si elle se proposait un autre but. Donc, ou Dieu n'a pas donné aux hommes une religion qui satisfît à la fin qu'il a dû se proposer, ce qui serait absurde ; car cela supposerait en lui impuissance ou mauvaise volonté ; ou l'homme a obtenu de lui tout ce dont il avait besoin. Donc il ne lui fallait pas d'autres connaissances que celles qu'il avait reccedil;ues de la nature. Quant aux moyens de satisfaire aux devoirs, il serait ridicule qu'il les eût refusés. Car de ces trois choses, la connaissance des dogmes, la pratique des devoirs, et la force nécessaire pour agir et pour croire, le manqué d'une rend les deux autres inutiles. C'est en vain que je suis instruit des dogmes, si j'ignore les devoirs. C'est en vain que je connais les devoirs, si je croupis dans l'erreur ou dans l'ignorance des vérités essentielles. C'est en vain que la connaissance des vérités et des devoirs m'est donnée, si la grâce de croire et de pratiquer m'est refusée. Donc j'ai toujours eu tous ces avantages, Donc la religion naturelle n'avait rien laissé à la révélation d'essentiel et de nécessaire à suppléer. Donc cette religion n'était point insuffisante.