« Page:Coubertin - Histoire universelle, Tome II, 1926.djvu/157 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 3 : | Ligne 3 : | ||
Dès lors Venise vécut sans espoir de rétablir sa puissance déchue. Elle vécut comme une grande dame noble entourée de ses souvenirs, drapée dans les restes de sa magnificence, fréquentée par de nombreux et illustres admirateurs et accoutumée à recevoir leurs hommages. Puis son énergie et sa dignité déclinèrent. Elle ne sut point mourir en beauté. Retrempée par les souffances que lui fit éprouver le dur joug autrichien, après une vaine révolte en 1848, elle entra enfin dans le royaume d’Italie (1866) dont elle demeure un des plus beaux fleurons. |
Dès lors Venise vécut sans espoir de rétablir sa puissance déchue. Elle vécut comme une grande dame noble entourée de ses souvenirs, drapée dans les restes de sa magnificence, fréquentée par de nombreux et illustres admirateurs et accoutumée à recevoir leurs hommages. Puis son énergie et sa dignité déclinèrent. Elle ne sut point mourir en beauté. Retrempée par les souffances que lui fit éprouver le dur joug autrichien, après une vaine révolte en 1848, elle entra enfin dans le royaume d’Italie (1866) dont elle demeure un des plus beaux fleurons. |
||
{{interligne}} |
{{interligne}} |
||
On ne saurait traiter de Venise sans mentionner ses rivales méditerranéennes et en premier lieu, Gênes. Indépendants dès le {{rom-maj|x|10}}{{e}} siècle, les Génois se donnèrent successivement comme gouvernants des consuls, des « podestats », des dictateurs (1257), des « protecteurs » qui administraient concurremment avec des tribuns |
|||
On ne saurait traiter de Venise sans mentionner ses r ivales |
|||
appelés « abbés du peuple ». Finalement ils créèrent des doges (1339) comme Venise qu’ils s’efforçaient d’imiter. {{corr|A|À}} deux reprises Gênes appartint à la France (en 1396 et en 1458) puis aux ducs de Milan, mais aucun régime n’y durait. Nobles et plébéiens ne cessaient de se pourfendre. Gênes n’en eut pas moins des flottes puissantes qui firent affluer dans son port de grandes richesses et par moments illustrèrent ses couleurs. Après une vaine lutte de quatorze années contre Venise (1257-1270), les Génois s’allièrent aux empereurs byzantins rentrés dans leur capitale. Ils en tirèrent de grands profits ; ils jouirent alors à Byzance d’une situation privilégiée. Ils eurent des entrepôts à Smyrne, à Ténédos, à Phocée, à Chios, à Lesbos, à Chypre et jusqu’à Caffa en Crimée. En 1350 et en 1376 ils s’attaquèrent de nouveau aux Vénitiens et faillirent les mettre à mal, mais leurs dissensions intestines amenèrent un prompt déclin de leur prospérité. |
|||
méditerranéennes et en premier lieu, Gênes. Indépendants dès le |
|||
X• siècle, les Génois se donnèrent successivement comme gouvernants |
|||
des consuls, des <<podestats», des dictateurs (1257), des |
|||
1< protecteurs » qui administraient concurremment avec des tribuns |
|||
appelés. « abbés du peuple ». Finalement ils créèrent des doges |
|||
(1339) comme Venise qu’ils s’efforçaient d’imiter. A deux reprises |
|||
Gênes appartint à la France (en 1396 et en 1458) puis aux ducs de |
|||
Milan, mais aucun régime n’y durait. Nobles et plébéiens ne |
|||
cessaient de se pourfendre. Gênes n’en eut pas moins des flottes |
|||
puissantes qQi firent affluer dans son port de grandes richesses |
|||
et par moments illustrèrent ses couleurs. Après une vaine lutte |
|||
de quatorze années contre Venise (1257-1270), les’ Génois s’allièrent |
|||
aux empereurs byzantins rentrés dans leur capitale. Ils en tirèrent |
|||
de grands profits ; ils jouirent alors à Byzance d’une situation |
|||
privilégiée. Ils eurent des entrepôts à Smyrne, à Ténédos, à |
|||
P hocée, à Chios, à L esbos, à Çhypre et jusqu’à Caffa en Crimée. |
|||
En 1350 et en 1376 ils s’attaquèrent de nouveau a ux Vénitiens et |
|||
faillirent les mettre à mal, mais leurs dissensions intestines |
|||
a menèrent un prompt déclin de leur prospérité. |
|||
{{interligne}} |
{{interligne}} |
||
Pise — que son port ensablé écarte aujourd’hui du rivage — fut un moment une puissance maritime et commerciale redoutable. Elle détint la Corse (1092), la Sardaigne, les Baléares et même Palerme. Elle obtint à Byzance, à Antioche, à Tripoli des avantages pour son trafic. Il faudrait encore citer Naples, Gaète |
Pise — que son port ensablé écarte aujourd’hui du rivage — fut un moment une puissance maritime et commerciale redoutable. Elle détint la Corse (1092), la Sardaigne, les Baléares et même Palerme. Elle obtint à Byzance, à Antioche, à Tripoli des avantages pour son trafic. Il faudrait encore citer Naples, Gaète |