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pouvons apprecier l’ampleur mais dont nous connaissons mal le détail. Elle fut si grave que Justinien perdit contenance et, un moment, parla d’abdiquer. Ce fut Théodora qui par sa vaillance, sauva la couronne en tenant tête à l’orage mais au prix d’une cruelle répression. On dit que trente mille victimes jonchèrent le sol de l’hippodrome où la lutte s’était concentrée. {{corr|A|À}} partir de ce moment, l’empereur eut les mains libres.
pouvons apprecier l’ampleur mais dont nous connaissons mal le détail. Elle fut si grave que Justinien perdit contenance et, un moment, parla d’abdiquer. Ce fut Théodora qui par sa vaillance, sauva la couronne en tenant tête à l’orage mais au prix d’une cruelle répression. On dit que trente mille victimes jonchèrent le sol de l’hippodrome où la lutte s’était concentrée. {{corr|A|À}} partir de ce moment, l’empereur eut les mains libres.


Théodora mourut en 548 pleurée par Justinien dont elle avait été jusqu’au bout la confidente et l’associée. Elle s’était à plusieurs reprises efforcée de l’arrêter sur une pente dangereuse. Elle ne croyait pas que l’entente religieuse avec Rome pût être durable et la politique méditerranéenne ne lui semblait acceptable que pour autant qu’elle ne déplacerait pas le centre de gravité de l’empire vers l’occident. Elle voyait juste et les événements devaient lui donner promptement raison mais après sa mort Justinien, bien qu’il vouât un véritable culte à sa mémoire, s’entêta dans ses propres idées. Ce travailleur infatigable devenu inquiet et tatillon continua de construire à grands frais des forteresses pour protéger ses possessions latines tandis qu’il laissait des périls plus urgents s’accumuler sur le bas Danube et en Syrie. Quand il mourut à quatre-vingt sept ans la misère était générale ; l’empire était financièrement épuisé.
Théodora mourut en 548 pleurée par Justinien dont elle avait
été jusqu’au bout la confidente et l’associée. Elle s’était à plusieurs
reprises efforcée de l’arrêter sur une pente dangereuse. Elle ne
croyait pas que l’entente religieuse avec Rome pût être durable
et la politique méditerranéenne ne lui semblait acceptable que pour
autant qu’elle ne dé placerait pas le centre de gravité de l’empire
vers l’occident. Elle voyait juste et les événements devaient lui
· donner pro :nptemen t raison mais après sa mort Justinien, bien
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propres idées . Ce travailleur infatigable devenu inquiet et tatillon
continua de construire à grands frais des forteresses pour protéger
ses possessions latines tandis qu’il laissait des périls plus urgents
s’accumuler sur le bas Danube et en Syrie. Quand il mourut à
quatre-vingt sept ans la misère était générale ; l’empire était
financièrement épuisé.


Sur cet échec d ’une politique disproportionnée aux ressources
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