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Dans cet hémisphère de gauche s’étend la « Mer des Nuées », où va si souvent se noyer la raison humaine. Non loin apparaît « la Mer des Pluies », alimentée par tous les tracas de l’existence. Auprès se creuse « la Mer des Tempêtes » où l’homme lutte sans cesse contre ses passions trop souvent victorieuses. Puis, épuisé par les déceptions, les trahisons, les infidélités et tout le cortège des misères terrestres, que trouve-t-il au terme de sa carrière ? cette vaste « Mer des Humeurs » à peine adoucie par quelques gouttes des eaux du « Golfe de la Rosée » ! Nuées, pluies, tempêtes, humeurs, la vie de l’homme contient-elle autre chose et ne se résume-t-elle pas en ces quatre mots ?
Dans cet hémisphère de gauche s’étend la « Mer des Nuées », où va si souvent se noyer la raison humaine. Non loin apparaît « la Mer des Pluies », alimentée par tous les tracas de l’existence. Auprès se creuse « la Mer des Tempêtes » où l’homme lutte sans cesse contre ses passions trop souvent victorieuses. Puis, épuisé par les déceptions, les trahisons, les infidélités et tout le cortège des misères terrestres, que trouve-t-il au terme de sa carrière ? cette vaste « Mer des Humeurs » à peine adoucie par quelques gouttes des eaux du « Golfe de la Rosée » ! Nuées, pluies, tempêtes, humeurs, la vie de l’homme contient-elle autre chose et ne se résume-t-elle pas en ces quatre mots ?


L’hémisphère de droite, « dédié aux dames », renferme des mers plus petites, dont les noms significatifs comportent tous les incidents d’une existence féminine. C’est la « Mer de la Sérénité » au-dessus de laquelle se penche la jeune fille, et « le Lac des Songes », qui lui reflète un riant avenir ! C’est « la mer du Nectar », avec ses flots de tendresse et ses brises d’amour ! C’est la « Mer de la Fécondité », c’est « la Mer des Crises », puis « la Mer des Vapeurs », dont les dimensions sont peut-être trop restreintes, et enfin cette vaste « Mer de la Tranquillité », où se sont absorbés toutes les fausses passions, tous les rêves inutiles, tous les désirs inassoupis, et dont les flots se déversent paisiblement dans « le Lac de la Mort » !
L’hémisphère de droite, « dédié aux dames », renferme des mers plus petites, dont les noms significatifs comportent tous les incidents d’une existence féminine. C’est la « Mer de la Sérénité » au-dessus de laquelle se penche la jeune fille, et « le Lac des Songes », qui lui reflète un riant avenir ! C’est « la Mer du Nectar », avec ses flots de tendresse et ses brises d’amour ! C’est la « Mer de la Fécondité », c’est « la Mer des Crises », puis « la Mer des Vapeurs », dont les dimensions sont peut-être trop restreintes, et enfin cette vaste « Mer de la Tranquillité », où se sont absorbés toutes les fausses passions, tous les rêves inutiles, tous les désirs inassoupis, et dont les flots se déversent paisiblement dans « le Lac de la Mort » !


Quelle succession étrange de noms ! Quelle division singulière de ces deux hémisphères de la Lune, unis l’un à l’autre comme l’homme et la femme, et formant cette sphère de vie emportée dans l’espace ! Et le fantaisiste Michel n’avait-il pas raison d’interpréter ainsi cette fantaisie des vieux astronomes ?
Quelle succession étrange de noms ! Quelle division singulière de ces deux hémisphères de la Lune, unis l’un à l’autre comme l’homme et la femme, et formant cette sphère de vie emportée dans l’espace ! Et le fantaisiste Michel n’avait-il pas raison d’interpréter ainsi cette fantaisie des vieux astronomes ?