« Le Passant » : différence entre les versions

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[[Catégorie :1869|Passant]]
 
 
==__MATCH__:[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/13]]==
 
== Dédicace ==
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Mademoiselle,
 
Après avoir remercié la direction de l’Odéon de l’excellent concours qu’elle m’a prêté & avoir joint mes applaudissements à ceux du public pour Mademoiselle Sarah Bernhardt, qui a bien voulu donner au rôle de Zanetto le prestige de son exquise beauté blonde & de son talent plein d’élégance & de grâce, je veux dire encore ici tout ce que vous doit cette fugitive fantaisie d’un poète. Je veux que tous ceux qui s’intéresseront à cette œuvre légère sachent avec quelle bonté vous l’avez accueillie, avec quel dévouement vous avez aplani la route qui la séparait de la scène, avec quelle ardeur de grande & généreuse artiste enfin vous avez étudié, réalisé, créé cettec
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/14]]==
ette figure de Silvia, qui, grâce à vous, apparaît au spectateur si magnifiquement belle & si noblement pathétique.
 
Permettez-moi donc, Mademoiselle, de vous dédier cette comédie, comme un faible témoignage de l’admiration & de la reconnaissance
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François Coppée
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/15]]==
 
== Personnages ==
 
* '''SILVIA'''
* '''ZANETTO'''
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/16]]==
ZANETTO'''
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/17]]==
 
''Un paysage lunaire. À droite, une élégante maison de plaisance bâtie sur une terrasse qui descend, par une rampe en pente douce, sur le devant du théâtre. Au pied du mur de la terrasse, un vieux banc. Au fond du décor, Florence vaguement aperçue. Le ciel est plein d’étoiles.''
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Qui le croirait pourtant ? La Silvia s’ennuie.
Et toujours cet azur banal ! Deux mois sans pluie !
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/18]]==
Toujours les belles nuits & le tranquille été !
Vraiment, le ciel m’en veut & s’est mis du côté
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Hélas ! & j’ai perdu jusqu’au secret des larmes.
Oh ! comme je suis triste !
''Montrant la ville au loin.''
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/19]]==
Montrant la ville au loin.''
Et dire que voici
Florence, & que la nuit est si pure, & qu’ainsi
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Tout, jusqu’à cette voix si fraîche dans la nuit,
M’irrite. La gaîté des autres me poursuit.
Je suis triste & maudis le printemps ; il le chante.
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/20]]==
chante.
 
ZANETTO, ''dont la voix se rapproche.''
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Le soir, on a soupé dans quelque humble village,
Sous la treille, devant les splendeurs du couchant,
Et l’on part au lever de la lune. En marchant,m
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==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/21]]==
<poem>
archant,
On chante, & l’on oublie, en chantant, la fatigue.
Vivent les nuits d’été, quand le ciel est prodigue
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Auberge du bon Dieu qui fait toujours crédit.
''Il s’étend sur le banc, à demi caché dans son manteau, & ferme les yeux.''
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/22]]==
<poem>
 
SILVIA, ''regardant du haut de la terrasse.''
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''Regardant Zanetto de plus près.''
Hélas ! il ressemble à mon rêve.
''
''Lui prenant doucement la main.''
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/23]]==
<poem>
''Lui prenant doucement la main.''
Allons ! réveillez-vous. L’air du soir est mauvais.
 
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SILVIA.
Une surprises
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/24]]==
<poem>
urprise
Qui vient vous proposer repas & gîte, enfin,
Si vous avez sommeil & si vous avez faim.
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L’inutile, ici-bas, c’est le plus nécessaire.
Je sais faire glisser un bateau sur le lac,
Et, pour placer la courbe exquise d’un hamac,d’u
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/25]]==
<poem>
n hamac,
Choisir dans le jardin les branches les plus souples ;
Je sais conduire aussi les lévriers par couples
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De dire une chanson pendant qu’on va souper.
Tout en chantant, je vois le maître découper
Le quartier de chevreuil & la volaille grasse ;
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/26]]==
<poem>
grasse ;
Et ma voix en a plus de moelleux & de grâce.
Je lance aux plats fumants de longs regards amis ;
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Dans le sentier nocturne où sont les vers luisants.
Quand il pleut, je me mets sous l’épaisse feuillée,
Et je sors, ruisselant, de la forêt mouillée
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/27]]==
<poem>
mouillée
Pour courir du côté riant de l’arc-en-ciel.
Ne la cherchant jamais, je trouve naturel
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Sortir de ces logis les tuteurs & les pères.
Or, avec cet aspect de franc bohémien,
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/28]]==
<poem>
Je suis peu de leur goût, comme ils sont peu du mien,
Et j’aime autant laisser tranquilles les familles.
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ZANETTO.
Non, non ! J’ai trop peur de l’amour.
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/29]]==
<poem>
l’amour.
Ah ! vous ne savez pas. C’est une douce chose
De s’arrêter ainsi qu’un papillon se pose,
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SILVIA.
Mais encore ?e
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/30]]==
<poem>
ncore ?
 
ZANETTO.
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Où l’intime bonheur loin des regards s’exile,
La petite maison que voilent les lilas,
Pour la première fois je me suis sentis las.sen
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/31]]==
<poem>
tis las.
Eh bien ! à votre doux conseil je m’abandonne.
Alors qu’on est si belle on doit être si bonne !
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SILVIA, ''à part.''
Si je veux ?
Oh ! jamais ! Et pourtant, c’est lui qui le demande.
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/32]]==
<poem>
demande.
 
ZANETTO.
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SILVIA.
Non.
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/33]]==
<poem>
Non.
 
ZANETTO.
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Adieu donc, ô doux sort que mon cœur envia !
Je serai plus heureux demain chez Silvia,
Pe
Peut-être.
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/34]]==
<poem>
Peutut-être.
 
SILVIA, ''à part.''
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ZANETTO.
Je puis trouver place dans son palais
Entre son négrillon & son valet de meute.d
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/35]]==
<poem>
e meute.
Mais j’entends murmurer en moi la sourde émeute
De tous mes sentiments d’orgueil & de fierté.
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Êtes-vous donc si peu mon amie
Que vous vous taisez ?
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/36]]==
<poem>
 
SILVIA, ''à part.''
Ligne 540 ⟶ 613 :
Vous qui chantez ainsi que les oiseaux du ciel,
Vous franchiriez, la joue humide de rosée,
Le seuil de la maison funeste & méprisée ;
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/37]]==
<poem>
prisée ;
Vous entreriez avec le soleil du matin
Dans la salle où finit à peine le festin ;
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Enfin, si, traversant la place d’un village,
Par un riant matin de la jeune saison,
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/38]]==
<poem>
Vous voyez, travaillant au seuil de la maison,
Une humble & pure enfant aux yeux de fiancée,
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Que ce n’est pas mon seul intérêt qu’il épouse,
Que vous souffrez, enfin que vous êtes jalouse.
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/39]]==
<poem>
 
SILVIA, ''très sombre.''
Ligne 613 ⟶ 696 :
''À part''
C’est fini. Mais hélas ! s’il m’avait devinée !
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/40]]==
<poem>
 
ZANETTO.
Ligne 639 ⟶ 725 :
SILVIA, ''à part.''
M’aurait-il reconnue, & serait-ce une épreuve ?
 
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/41]]==
<poem>
Saurait-il d’où je tiens ces bijoux odieux ?
Il se tait. Son regard me fait baisser les yeux.
Ligne 663 ⟶ 753 :
Choisissez donc pour moi. Soyez d’intelligence,
Dans cette occasion, avec ma bonne chance.
Je pars, mais je prendrai, pour me mettre en chemin,
</poem>
==[[Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/42]]==
<poem>
chemin,
Le côté vers lequel vous étendrez la main.
Choisissez.