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368 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAIS!

donné ; et il éprouvait à transcrire sur la toile la place respective de chacun, une volupté dont 01 lit encore la trace dans cet appuiement impercep- tiblement prématuré de la touche qui, avant de saisir le point de sa présence définitive, se donne la joie de tâtonner un peu. Etablissement souverain et application de la chose à son lieu, comme sur la table pèsent les bras du paysan qui joue aux cartes. — On comprend que la composition ne soit jamais arbitraire. En effet elle n'est pas inventée, mais elle est obtenue par la fidèle distribution des parties: les touches ont été placées respectueusement l'une à côté de l'autre : et voici qu'à la dernière tressaille le visage du tableau, suscité à force de minutieuse déférence pour chaque détail ; la vie se retrouve, l'organisation est présente sans avoir été cherchée, les traits se rejoignent et animent de leurs affinités l'exactitude respective des éléments.

�� ��Non moins que leur situation, de ces toiles m'émeut la durée. La même pesanteur maintient les choses dans le temps qui les maintenait dans l'espace : elles subsistent, elles sont attachées à leur propre permanence. La couleur en effet n'est pas celle que la lumière parsème, répand comme une eau sur les choses ; elle est immobile, elle vient du fond de l'objet, de son essence, elle n'est pas son enveloppe, mais Yexpression de sa constitution

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