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<section begin="s1"/>transporta en Cilicie, où dès 1080 une principauté indépendante fut constituée, origine de ce qu’on a appelé la petite Arménie. Elle dura trois siècles. Ses premiers souverains aidèrent les croisés. Un moment les empereurs byzantins supprimèrent la principauté (1137) mais elle fut bientôt rétablie. En 1198 dans la cathédrale de Tarse, l’archevêque de Mayence couronna le roi Léon {{rom-maj|ii|2}} au nom du pape et de l’empereur germanique Henri {{rom-maj|vi|6}}. Deux ans plus tôt en cette même ville s’était assemblé un important concile. Convoqué pour terminer l’hérésie monophysite et préparer un rapprochement avec {{corr|l’Eglise|l’Église}} de Constantinople, c’est à une entente avec {{corr|l’Eglise|l’Église}} romaine que finalement le concile aboutit. La communauté de foi, le voisinage des « {{corr|Etats|États}} francs » fondés par les croisés français, une sympathie spontanée entre les races francisèrent presque complètement la petite Arménie. D’autre part sa bonne administration, la création de centres commerciaux dans les régions {{corr|d’Edesse|d’Édesse}} et d’Antioche, le développement d’un commerce considérable avec Gênes, Venise, la Perse et l’Asie en firent bientôt un {{corr|Etat|État}} très florissant. Même après la chute des {{corr|Etats|États}} francs cette situation se prolongea. Le port de Lajazzo devint un entrepôt général dont la croissante importance nuisit grandement au trafic d’Alexandrie. Aussi les « mameluks » {{corr|d’Egypte|d’Égypte}} n’eurent-ils qu’une ambition : abattre {{corr|l’Etat|l’État}} rival. Ils guettèrent longtemps l’occasion. Les Arméniens de Cilicie avaient, un temps, fait alliance avec les Mongols de Perse. Lorsque la puissance de ceux-ci se fut effondrée, ils se trouvèrent isolés : ils étaient le dernier {{corr|Etat|État}} chrétien au centre de l’islam dominant. En 1359 Lajazzo tomba au pouvoir des musulmans et en 1375 Léon {{rom-maj|vi|6}}, le dernier roi, dut abandonner la dernière parcelle du territoire cilicien. Il s’en vint mourir à Paris. La « petite Arménie » n’existait plus. La grande Arménie était noyée sous le flot turc. Un long martyre allait suivre ; il dura des siècles ; il ne parvint point à supprimer la race qui reste prête à revivre mais il déshonora l’Europe qui ne sut ni n’osa intervenir.
<section begin="s1"/>transporta en Cilicie, où dès i080 une principauté indépendante
fut constitu.ée, origine de ce qu’on a appelé la petite Arménie.
Elle dura trois siècles. Ses premiers souverains aidèrent les
croisés. Un moment les empereurs byzantins supprimèrent la
principauté (H37) mais elle fut bientôt rétablie. En H98 dans la
.cathédrale de Tarse, l’archevêque de Mayence couronna le roi
Léon II au nom du pape et de l’empereur germanique Henri Vl.
Deux ans plus tôt en cette même ville s’était assemblé un
important concile. Convoqué pour terminer l’hérésie monophysite
et préparer un rapprochement avec l’Eglise de Constantinople,
c’est à une entente avec l’Eglise romaine que finalement le concile
aboutit. La communauté de foi, le voisinage des « Etats francs »
fondés par les croisés français, une sympathie spontanée entre
les races francisèrent presque complètement la petite Arménie.
D’autre part sa bonne administration, la création de centres
commerciaux dans les régions d’Edesse et d’Antioche, le développement
d’un commerce considérable avec Gênes, Venise, la Perse
et l’Asie en firent bientôt un Etat très florissant. Même après la
chute des Etats francs cette situation se prolongea. Le port de
Lajazzo devint un entrepôt général -dont la croissante importance
nuisit grandement au trafic d’Alexandrie. Aussi les « mameluks »
d’Egypte n’eurent-ils qu’une ambition : abattre l’Etat rival. Ils.
guettèrent longtemps l’occasion. Les Arméniens de Cilicie avaient,
un temps, fait alliance avec les Mongols de Perse. Lorsque la
puissance de ceux-ci se fut effondrée, ils se trouvèrent isolés :
ils étaient. le dernier Etat chrétien au centre de l’islam dominant.
En 1359 Lajazzo tomba au pouvoir des musulmans et en 1375
Léon Vl, le dernier roi, dut abandonner la dernière parcelle du
territoire cilicien. Il s’en vint mourir à Paris. La« petite Armériie » ·
n’existait phis. La grande Arménie était noyée sous le flot turc.
Un long martyre allait suivre ; il dura des siècles ; il ne parvint
point à supprimer la race qui reste prête à revivre mais il
déshonora l’Europe qui ne sut ni n’osa intervenir.
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