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les yeux sur l’infraction de cette loi, du moins sous son joug de fer étaient-ils privés, non-seulement des avantages de la société, mais de tous les droits de naissance qu’ils pouvaient réclamer en qualité d’hommes et de chrétiens. Après quatre cents ans, les [[:w:Montanisme|montanistes]] de [[:w:Phrygie|Phrygie]]<ref>''Voyez'' le caractère et les principes des montanistes dans [[:w:Johann Lorenz von Mosheim|Mosheim]] (''De reb. [[:w:Jésus-Christ|Christ]]. ante Constantinum'', p. 410-424).</ref> respiraient toujours ce sauvage enthousiasme de perfection et cette ardeur prophétique que leur avaient inspirées leurs apôtres, soit mâles, soit femelles, organes particuliers du [[:w:Saint-Esprit|Saint-Esprit]]. À l’approche des prêtres et des soldats catholiques, ils saisissaient avec ardeur la couronne du martyre ; le conciliabule et la congrégation périssaient dans les flammes ; mais l’esprit des premiers fanatiques subsistait encore en son entier trois cents ans après la mort de leur tyran. L’Église des [[:w:arianisme|ariens]] à Constantinople, protégée par les Goths, avait bravé la rigueur des lois. Leurs prêtres égalaient le sénat en richesses et en magnificence, et l’or et l’argent que leur ravit [[:w:Justinien|Justinien]] auraient pu être revendiqués<ref follow=p74>{{tiret2|con|servée}} par [[:w:Jean Malalas|Jean Malala]] (t. 11, p. 63, édit. de Ven., 1733), qui mérite plus de croyance à mesure qu’il approche de la fin de son outrage : après avoir fait l’énumération des [[:w:Nestorianisme|nestoriens]] et [[:w:Eutychès|eutychiens]], etc., {{lang|la|''ne expectent''}}, dit Justinien, {{lang|la|''ut digni veniâ judicentur : juhemus enim ut… convicti et aperti hœretici justœ et idoneœ animadversioni subjiciantur.''}} Cet édit du Code est rapporté avec éloge par [[:w:Cesare Baronio|Baronius]] (A. D. 527, n<sup>os</sup> 39, 40).</ref>
les yeux sur l’infraction de cette loi, du moins sous son joug de fer étaient-ils privés, non-seulement des avantages de la société, mais de tous les droits de naissance qu’ils pouvaient réclamer en qualité d’hommes et de chrétiens. Après quatre cents ans, les [[:w:Montanisme|montanistes]] de [[:w:Phrygie|Phrygie]]<ref>''Voyez'' le caractère et les principes des montanistes dans [[:w:Johann Lorenz von Mosheim|Mosheim]] (''De reb. [[:w:Jésus-Christ|Christ]]. ante Constantinum'', p. 410-424).</ref> respiraient toujours ce sauvage enthousiasme de perfection et cette ardeur prophétique que leur avaient inspirées leurs apôtres, soit mâles, soit femelles, organes particuliers du [[:w:Saint-Esprit|Saint-Esprit]]. À l’approche des prêtres et des soldats catholiques, ils saisissaient avec ardeur la couronne du martyre ; le conciliabule et la congrégation périssaient dans les flammes ; mais l’esprit des premiers fanatiques subsistait encore en son entier trois cents ans après la mort de leur tyran. L’Église des [[:w:arianisme|ariens]] à Constantinople, protégée par les Goths, avait bravé la rigueur des lois. Leurs prêtres égalaient le sénat en richesses et en magnificence, et l’or et l’argent que leur ravit [[:w:Justinien|Justinien]] auraient pu être revendiqués<ref follow=p74>{{tiret2|con|servée}} par [[:w:Jean Malalas|Jean Malala]] (t. {{rom2|II|2}}, p. 63, édit. de Ven., 1733), qui mérite plus de croyance à mesure qu’il approche de la fin de son outrage : après avoir fait l’énumération des [[:w:Nestorianisme|nestoriens]] et [[:w:Eutychès|eutychiens]], etc., {{lang|la|''ne expectent''}}, dit Justinien, {{lang|la|''ut digni veniâ judicentur : juhemus enim ut… convicti et aperti hœretici justœ et idoneœ animadversioni subjiciantur.''}} Cet édit du Code est rapporté avec éloge par [[:w:Cesare Baronio|Baronius]] (A. D. 527, n<sup>os</sup> 39, 40).</ref>