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— Ne savez-vous donc pas, mon petit ami, qu’un plafond peint par un si grand maître se couvre d’or ? répondit le comte. Voyons |
— Ne savez-vous donc pas, mon petit ami, qu’un plafond peint par un si grand maître se couvre d’or ? répondit le comte. Voyons ! Si la Liste civile vous paie trente mille francs ceux de deux salles au Louvre, reprit-il en regardant Schinner ; pour un bourgeois, comme vous dites de nous dans vos ateliers, un plafond vaut bien vingt mille francs ; or, à peine en donnera-t-on deux mille à un décorateur obscur. |
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— L’argent de moins n’est pas la plus grande perte, répondit Mistigris. Songez donc que ce sera certes un chef-d’œuvre, et qu’il ne faut pas le signer pour ne point la compromettre ! |
— L’argent de moins n’est pas la plus grande perte, répondit Mistigris. Songez donc que ce sera certes un chef-d’œuvre, et qu’il ne faut pas le signer pour ne point ''la'' compromettre ! |
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— Ah ! je rendrais bien toutes mes croix aux souverains de l’Europe pour être aimé comme l’est un jeune homme à qui l’amour inspire de tels dévouements ! s’écria monsieur de Sérisy. |
— Ah ! je rendrais bien toutes mes croix aux souverains de l’Europe pour être aimé comme l’est un jeune homme à qui l’amour inspire de tels dévouements ! s’écria monsieur de Sérisy. |
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— Ah ! |
— Ah ! voilà, fit Mistigris, on est jeune, on est aimé ! on a des femmes, et comme on dit : ''abondance de chiens ne nuit pas''. |
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— Et que dit de cela madame Schinner ? reprit le comte, car vous avez épousé par amour la belle Adélaïde de Rouville, la protégée du vieil amiral de Kergarouet, qui vous a fait obtenir vos plafonds au Louvre par son neveu, le comte de Fontaine. |
— Et que dit de cela madame Schinner ? reprit le comte, car vous avez épousé par amour la belle Adélaïde de Rouville, la protégée du vieil amiral de Kergarouet, qui vous a fait obtenir vos plafonds au Louvre par son neveu, le comte de Fontaine. |
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— Est-ce qu’un grand peintre est jamais marié en voyage ? fit observer Mistigris. |
— Est-ce qu’un grand peintre est jamais marié en voyage ? fit observer Mistigris. |
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— Voilà donc la morale des ateliers |
— Voilà donc la morale des ateliers !… s’écria niaisement le comte de Sérisy. |
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— La morale des cours où vous avez eu vos décorations est-elle meilleure ? dit Schinner qui recouvra son sang-froid un moment troublé par la connaissance que le comte annonçait avoir des commandes faites à Schinner. |
— La morale des cours où vous avez eu vos décorations est-elle meilleure ? dit Schinner qui recouvra son sang-froid un moment troublé par la connaissance que le comte annonçait avoir des commandes faites à Schinner. |
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— Je n’en ai pas demandé une seule, répondit le comte, et je crois les avoir toutes loyalement gagnées. |
— Je n’en ai pas demandé une seule, répondit le comte, et je crois les avoir toutes loyalement gagnées. |
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— Et ça vous va comme un notaire sur une jambe de bois, répliqua Mistigris. |
— Et ça vous va ''comme un notaire sur une jambe de bois'', répliqua Mistigris. |
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Monsieur de Sérisy ne voulut pas se trahir, il prit un air de bonhomie en regardant la vallée de Groslay qui se découvre en prenant à la Patte- |
Monsieur de Sérisy ne voulut pas se trahir, il prit un air de bonhomie en regardant la vallée de Groslay qui se découvre en prenant à la Patte-d’Oie le chemin de Saint-Brice, et laissant sur la droite celui de Chantilly. |
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— Attrape, dit en grommelant Oscar. |
— Attrape, dit en grommelant Oscar. |
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— Est-ce aussi beau qu’on le prétend, Rome ? demanda Georges au grand peintre. |
— Est-ce aussi beau qu’on le prétend, Rome ? demanda Georges au grand peintre. |
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— Rome n’est belle que pour les gens qui aiment, il faut avoir |
— Rome n’est belle que pour les gens qui aiment, il faut avoir |