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{{tiret2|disposi|tions}} législatives en vigueur dans un pays à un
{{tiret2|disposi|tions}} législatives en vigueur dans un pays à un moment donné composent un ensemble bien trop vaste et touffu pour que les citoyens s’y reconnaissent. Il arrive donc que ceux-ci enfreindront
la loi fréquemment sans propos délibéré ni même mauvaise intention. Cette désobéissance là peut entraîner des sanctions sociales ; elle reste sans portée morale. Il en va autrement de la révolte concertée et des diverses espèces de fraude.
moment donné composent un ensemble bien
L’indulgence qu’on se témoigne à soi-même quand il s’agit de frauder la loi est en raison directe des intérêts en jeu. C’est pourquoi la fraude est surtout fréquente en matière fiscale. S’il y a circonstances atténuantes, que la conscience de chacun l’éclaire, mais le principe du délit reste indubitable, surtout s’il s’accompagne de déclarations incomplètes et, à plus forte raison, inexactes. La chose, en somme, revient toujours à ceci : substituer le jugement de l’individu à celui de la collectivité. La collectivité, par ses mandataires, établit une taxe et l’individu, la jugeant mal établie en droit ou en fait, prétend la réviser à lui tout seul et la corriger pour ce qui le concerne personnellement. Il y a évidence que cette prétention est nettement anarchique.
trop vaste et touffu pour que les citoyens s’y
reconnaissent. Il arrive donc que ceux-ci enfreindront
la loi fréquemment sans propos délibéré ni
même mauvaise intention. Cette désobéissance
là peut entraîner des sanctions sociales ; elle reste
sans portée morale. Il en va autrement de la révolte
concertée et des diverses espèces de fraude.

L’indulgence qu’on se témoigne à soi-même
quand il s’agit de frauder la loi est en raison
directe des intérêts en jeu. C’est pourquoi la
fraude est surtout fréquente en matière fiscale.
S’il y a circonstances atténuantes, que la conscience
de chacun l’éclaire, mais le principe du
délit reste indubitable, surtout s’il s’accompagne
de déclarations incomplètes et, à plus forte raison,
inexactes. La chose, en somme, revient
toujours à ceci : substituer le jugement de l’individu
à celui de la collectivité. La collectivité, par
ses mandataires, établit une taxe et l’individu, la
jugeant mal établie en droit ou en fait, prétend
la réviser à lui tout seul et la corriger pour ce
qui le concerne personnellement. Il y a évidence
que cette prétention est nettement anarchique.