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''Halte de nuit de la Grande Année, Les Partisans : En 1812'', par Prianichnikoff, scènes non moins tragiques et saisissantes que ''la Retraite de Russie'' de Charlet, les batailles de ''Taroutine'', de ''Pololzk'', de ''Iaroslametz'', de ''Viazma'', de ''Losmine, la Traversée de la Bérézina'' par Guesse, ''le Maréchal Ney à l’arrière-garde'', la célèbre toile d’Yvon. À partir du terrible passage de la Bérézina, il n’y a plus qu’une déroute sans lin, « la procession, chaque jour réduite, des spectres allâmes, leur détresse croissante et leur morne désespoir, le cercle glacé de l’enfer dantesque qui s’élargit à l’infini devant eux, » comme l’a si éloquemment écrit l’incomparable écrivain dont l’action incessante et profonde a tant contribué au rapprochement des deux nations, et qu’il faut toujours rappeler quand on parle des choses de Russie. Tous ces peintres français ou russes donnent « la sensation continue de cette navrance, » nous font assister au plus émouvant spectacle qu’ait fourni l’existence de l’homme que l’adversité comme le triomphe a fait plus grand que nature, et l’on suit avec d’autant plus d’émotion l’évolution du drame que l’on y voit apparaître, dans l’ombre de l’Empereur, tous les personnages qui en furent les témoins et les acteurs et qui revivent ici dans les portraits de Verestchaguine, de Kruger, de Matzkewitsch, de Doou, de Scheffer, de Maurin, de Gérard.
''Halte de nuit de la Grande Année, Les Partisans : En 1812'', par Prianichnikoff, scènes non moins tragiques et saisissantes que ''la Retraite de Russie'' de Charlet, les batailles de ''Taroutine'', de ''Pololzk'', de ''Iaroslametz'', de ''Viazma'', de ''Losmine, la Traversée de la Bérézina'' par Guesse, ''le Maréchal Ney à l’arrière-garde'', la célèbre toile d’Yvon. À partir du terrible passage de la Bérézina, il n’y a plus qu’une déroute sans fin, « la procession, chaque jour réduite, des spectres allâmes, leur détresse croissante et leur morne désespoir, le cercle glacé de l’enfer dantesque qui s’élargit à l’infini devant eux, » comme l’a si éloquemment écrit l’incomparable écrivain dont l’action incessante et profonde a tant contribué au rapprochement des deux nations, et qu’il faut toujours rappeler quand on parle des choses de Russie. Tous ces peintres français ou russes donnent « la sensation continue de cette navrance, » nous font assister au plus émouvant spectacle qu’ait fourni l’existence de l’homme que l’adversité comme le triomphe a fait plus grand que nature, et l’on suit avec d’autant plus d’émotion l’évolution du drame que l’on y voit apparaître, dans l’ombre de l’Empereur, tous les personnages qui en furent les témoins et les acteurs et qui revivent ici dans les portraits de Verestchaguine, de Kruger, de Matzkewitsch, de Doou, de Scheffer, de Maurin, de Gérard.


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