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{{grec}}. Nous voici dans la bonne voie interprétative, si je ne me trompe. En effet, l’ombilic est l’organe au moyen duquel l’homme, avant de naître au jour, respire et se nourrit ; il fournit seul, dit la physiologie, à la respiration et à la nutrition de l’enfant pendant toute la période embryonnaire<ref>Cl. Bernard, ''Phénomènes de la vie'', dans ''Rev. scient.'', 24 octobre 1874.</ref>, et sa tige occupe le point central du corps. Eh bien, l’arbre de vie aussi est placé ''au milieu'' du jardin qui est l’emblème du corps paradisiaque de l’homme<ref>L’interprétation n’est pas aussi insolite qu’elle pourra paraître à quelques-uns. La mythologie scandinave voit dans le monde le corps d’Ymir, l’homme primordial. (V. Boltzmann, ''D. M.'', p. 190 et 194.) Souvent l’homme a une valeur ethnographique ou géographique. (V. la ''Table des peuples''.) Un pays a donc pu à son tour représenter un homme où l’homme en général.</ref>, et comme le cordon ombilical est coupé après la naissance, l’arbre de vie est ôté à l’être humain sitôt qu’il est né à l’existence consciente ou à la connaissance réfléchie. Notre apologue nous dit ainsi l’évolution première de l’intelligence humaine, évolution dont l’homme a pu conserver le vague et flottant souvenir, et à laquelle la critique peut conclure par analogie physiologique relative au fœtus. Encore aujourd’hui, certains peuples attachent, on dirait par une sorte de réminiscence primordiale, une grande valeur à la possession d’un cordon ombilical, dans la croyance qu’il procure une longue vie<ref>Morillot, ''Mythes et légendes des Esquimaux du Groenland'', III, 1, dans les Actes de la Société philologique, 1874.</ref>.
{{lang|grc|ἁρμονία πνεύματος}}. Nous voici dans la bonne voie interprétative, si je ne me trompe. En effet, l’ombilic est l’organe au moyen duquel l’homme, avant de naître au jour, respire et se nourrit ; il fournit seul, dit la physiologie, à la respiration et à la nutrition de l’enfant pendant toute la période embryonnaire<ref>Cl. Bernard, ''Phénomènes de la vie'', dans ''Rev. scient.'', 24 octobre 1874.</ref>, et sa tige occupe le point central du corps. Eh bien, l’arbre de vie aussi est placé ''au milieu'' du jardin qui est l’emblème du corps paradisiaque de l’homme<ref>L’interprétation n’est pas aussi insolite qu’elle pourra paraître à quelques-uns. La mythologie scandinave voit dans le monde le corps d’Ymir, l’homme primordial. (V. Boltzmann, ''D. M.'', p. 190 et 194.) Souvent l’homme a une valeur ethnographique ou géographique. (V. la ''Table des peuples''.) Un pays a donc pu à son tour représenter un homme où l’homme en général.</ref>, et comme le cordon ombilical est coupé après la naissance, l’arbre de vie est ôté à l’être humain sitôt qu’il est né à l’existence consciente ou à la connaissance réfléchie. Notre apologue nous dit ainsi l’évolution première de l’intelligence humaine, évolution dont l’homme a pu conserver le vague et flottant souvenir, et à laquelle la critique peut conclure par analogie physiologique relative au fœtus. Encore aujourd’hui, certains peuples attachent, on dirait par une sorte de réminiscence primordiale, une grande valeur à la possession d’un cordon ombilical, dans la croyance qu’il procure une longue vie<ref>Morillot, ''Mythes et légendes des Esquimaux du Groenland'', III, 1, dans les Actes de la Société philologique, 1874.</ref>.


Ainsi, l’arbre de vie figure la communication de l’homme primordial avec la nature extérieure, à l’instar de {{tiret|l’om|bilic}}
Ainsi, l’arbre de vie figure la communication de l’homme primordial avec la nature extérieure, à l’instar de {{tiret|l’om|bilic}}