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dit le texte, qu’ils n’en mangent pas et vivent éternellement<ref>''Genèse'', III, 22.</ref>.
dit le texte, qu’ils n’en mangent pas et vivent éternellement<ref>''Genèse'', III, 22.</ref>.


Que l’arbre de vie que le buddhisme connaît sous le nom de ''bodhidruma'', et qui dans le Véda encore est l’arbre au beau feuillage, ''{{lang|sk-Latn|vriksha supalâçe}}''<ref>''Lalita-Vistara'', 190, 1 ; 427, 1. ''R.-Véda'', X, 135 : ''{{lang|sk-Latn|Yasmin vṛikshe supalâçe devaiḥ sampibate yamaḥ atrâ no viçpatiḥ pitâ purâṇân anuvenati}}'', « sous cet arbre au beau feuillage où Yama boit avec les dieux, le pire des hommes a rangé nos ancêtres. »</ref>, sous lequel Yâma nous a placés ; que l’arbre de vie est un symbole, la chose n’est guère douteuse ; mais pour savoir ce qu’il représente au sens propre et naturel, on est réduit à émettre des conjectures. Cependant, puisqu’il faut se prononcer, je dirai que la métaphore biblique, avec laquelle s’accorde celle des Indiens et des Perses, est, ce me semble, équivalente à la figure éleusinienne de l’épi mûr dont l’apparition terminait le drame mystique. Le rapport qu’il y a entre ces deux symboles également représentatifs de la vie n’offre aucune obscurité, mais cela ne nous révèle pas encore le fait physique qu’ils voilent à nos regards.
Que l’arbre de vie que le buddhisme connaît sous le nom de ''bodhidruma'', et qui dans le Véda encore est l’arbre au beau feuillage, ''{{lang|sk-Latn|vṛiksha supalâçe}}''<ref>''Lalita-Vistara'', 190, 1 ; 427, 1. ''R.-Véda'', X, 135 : ''{{lang|sk-Latn|Yasmin vṛikshe supalâçe devaiḥ sampibate yamaḥ atrâ no viçpatiḥ pitâ purâṇân anuvenati}}'', « sous cet arbre au beau feuillage où Yama boit avec les dieux, le pire des hommes a rangé nos ancêtres. »</ref>, sous lequel Yâma nous a placés ; que l’arbre de vie est un symbole, la chose n’est guère douteuse ; mais pour savoir ce qu’il représente au sens propre et naturel, on est réduit à émettre des conjectures. Cependant, puisqu’il faut se prononcer, je dirai que la métaphore biblique, avec laquelle s’accorde celle des Indiens et des Perses, est, ce me semble, équivalente à la figure éleusinienne de l’épi mûr dont l’apparition terminait le drame mystique. Le rapport qu’il y a entre ces deux symboles également représentatifs de la vie n’offre aucune obscurité, mais cela ne nous révèle pas encore le fait physique qu’ils voilent à nos regards.


Après y avoir longuement réfléchi, je trouve possible de soutenir que l’arbre de vie est la figure du nombril<ref>Sur les monuments assyriens où apparaît aussi l’arbre de vie, l’offrande symbolique qu’on lui présente est la pomme de pin. (V. O. Jahn, ''{{lang|de|Archäologischer Anzeiger}}'', déc. 1857.)</ref>. L’ombilic apparaît aussi dans les mystères d’Éleusis ; il signifiait la virilité : {{grec|καί όμφαλός όπερ έστίν άνδρεία}}<ref>Origenis ''{{lang|la|Philosophumena}}'', V, 20, p. 144, éd. Miller.</ref>. Mais un peu plus loin, le texte le définit au naturel en l’appelant le joint ou l’harmonie de la respiration, de l’esprit vital :
Après y avoir longuement réfléchi, je trouve possible de soutenir que l’arbre de vie est la figure du nombril<ref>Sur les monuments assyriens où apparaît aussi l’arbre de vie, l’offrande symbolique qu’on lui présente est la pomme de pin. (V. O. Jahn, ''{{lang|de|Archäologischer Anzeiger}}'', déc. 1857.)</ref>. L’ombilic apparaît aussi dans les mystères d’Éleusis ; il signifiait la virilité : {{lang|grc|καὶ ὀμφαλός ὅπερ ἐστὶν ἀνδρεία}}<ref>Origenis ''{{lang|la|Philosophumena}}'', V, 20, p. 144, éd. Miller.</ref>. Mais un peu plus loin, le texte le définit au naturel en l’appelant le joint ou l’harmonie de la respiration, de l’esprit vital :