« Le Mythe de la femme et du serpent/Chapitre IV » : différence entre les versions

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CHAPITRE IV


Le récit du paradis est une mise en scène figurative de la personne de l’homme et de son éveil à la vie physique et à la vie morale. Le jardin ou enclos planté par le démiurge Elohim, la personnification des fonctions souveraines de la nature, φύσεως ὑπόστασις, comme Métrodore, disciple de Démocrite et d’Anaxagore, l’a le premier reconnu pour les dieux en général[1], l’enclos paradisiaque est l’image de la créature humaine (dans cet âge où elle n’avait encore rien fait de conscient, où aucun acte réfléchi ne l’avait déjà révélée à elle-même, et où, par conséquent, toutes les conditions favorables à la culture de son être subsistaient en leur intégrité native. L’homme était encore tout nature ; nature supérieure aux autres créatures, il était tout paradis, un clos privilégié dans un lieu de délices, gan be eden[2]. Il était en si parfaite unisson avec le milieu qui l’avait produit, qu’il s’y trouvait comme l’enfant dans le sein de sa mère. Il y respirait (nous reviendrons sur ce point) par l’arbre de vie planté dans le centre du jardin ou du clos organique, et de son corps sortaient, semblables à quatre fleuves, les quatre grands membres dont des besoins incessants lui imposaient le constant usage. Mais au milieu de la créature paradisiaque s’élevait, différent de l’arbre de vie, l’arbre de la connaissance du bien et du mal, hetz ha dahath tôb wa rach, arbre qui n’est autre que l’organe de la génération.

La figure n’est pas insolite. Un arbre représente dans beaucoup de mythes l’éclair, le carreau ou le coin de foudre, Donnerkeil, qui tombe dans le sein de la femme et la féconde. Olympias, mère d’Alexandre, crut que cela était arrivé à son sujet[3], et la légende dit que Thrym ou Donar lança son marteau dans le sein de la jeune fille sa fiancée, i meyjar knê[4]. Les mariages conclus jusqu’en ces derniers temps par le forgeron de Gretna Green sont évidemment une réminiscence de la fonction mythique du marteau de Thôrr, et le fait se répète ailleurs. L’éclair est aussi symbolisé par la hache[5]. Nous devons y revenir ; pour le moment, il faut, quant aux arbres, signaler, comme incorporation mythique de l’organe de virilité, la mélia, l’éberesche, le sorbier, l’açvattha, c’est-à-dire le figuier. C’est un figuier, ἐρινεός, qui marque le lieu où Pluton, le serpent chthonique, le ravisseur de trésors et leur gardien (Plutus), se rend maître de la vierge Proserpine[6]. Au reste, nous pouvons, sur le chapitre des arbres, renvoyer le lecteur au savant ouvrage d’A. Kuhn, La descente du feu[7]). Rappelons seulement qu’aujourd’hui encore le mythe de l’arbre-phallus subsisté dans l’esprit du peuple. Ainsi, en beaucoup d’endroits, pour rendre fécond le jeune bétail, on le frappe avec une branche de frêne, de sorbier, de sureau, de noisetier ou de bouleau[8]. Dans l’Inde, une telle branche ou verge s’appelle parna[9], qui fortifie ou rend vigoureux ; et le terme appellatif de verge, ruthe, est effectivement appliqué au membre viril, même par la science anatomique.

Je reviens au document biblique.

Elohim ordonne à l’homme d’utiliser tous ses membres en lui disant : « De chaque arbre du jardin tu peux manger », et il ajoute : « mais tu ne mangeras pas de celui de la connaissance du bien et du mal, car dès que tu en mangeras, tu mourras ». Pour bien comprendre cette défense qui équivaut, à ce qu’il semble, à celle de se servir de ses organes sexuels de soi-même, c’est-à-dire arbitrairement et pour sa seule satisfaction, il faut se rappeler qu’elle est faite avant la naissance de la personne femelle, alors que l’être humain était encore gynandromorphique, qu’il était encore dans un seul et même corps homme et femme. En effet, « Elohim les créa mâle et femelle, zakar oue neqêbah bara ôtham[10] », et lui-même était androgyne, puisque, avant de nous dire que l’homme fut créé mâle et femelle, le document biblique nous affirme qu’Elohim le créa à son image et à sa ressemblance[11]. De plus, dès le commencement, la Genèse nous présente l’énergie (ruach) d’Elohim sur les eaux primordiales, les frappant et les couvant à la fois, ainsi que le fait clairement entendre le terme merachpheth[12].

Nous ne voulons pas rechercher ici si, relativement à l’homme, le gynandromorphisme a jamais été, comme le texte nous le montre dans l’humanité représentée par le premier être humain[13], une réalité effective et normale ; ce que nous pouvons dire, c’est que l’homme androgyne n’est pas impossible. Aujourd’hui, il est vrai, l’hermaphroditisme est un cas de monstruosité que Rudolphi, Berthold, Meyer, Gruber et plusieurs autres savants ont constaté et techniquement décrit[14]. Les Romains ne furent pas si avisés ; les androgynes leur étaient tellement odieux qu’ils se hâtaient de les jeter à l’eau, in flumen ou in mare, quand ils leur tombaient sous la main ; et une fois, l’apparition d’un androgyne leur parut même si néfaste, qu’ils ordonnèrent des supplications publiques[15]. Cependant, primitivement on croyait que l’état androgyne avait été naturel aux êtres. Toute l’antiquité, dit Gerhard, se représentait comme androgynes les auteurs de la création[16]. Nous avons déjà nommé Elohim ; ajoutons-y Pthah, Uranus, Aphrodité, Déméter, Athéné et Dionysos : ἄρσενα καὶ θῆλυν, διφυῆ[17] ; puis Mithra, Yama, Çiva, représenté « mi-femme, ardha- » nâri[18], dans le temple d’Elephanta et ailleurs ; enfin Mashya, Meahuatl et Tuisco, nom qui, selon Wackernagel[19], veut dire Zwitter, qui est des deux (sexes). Les récits des temps héroïques connaissent aussi comme androgynes Cénis ou Cénée et Tirésias[20]. J’en passe. Mais la croyance de l’hermaphroditisme était si profondément entrée dans l’esprit du peuple grec que, pour la satisfaire, les poètes avaient dû créer une divinité androgyne spéciale, un composé d’Hermès et d’Aphrodite, le dieu Hermaphrodite[21]. Il y avait des fêtes à son honneur, et à Argos on célébrait les Hybristika longtemps encore après notre ère[22].

Du reste, on sait quel magnifique parti la statuaire grecque a su tirer du principe androgyne. Rien de plus heureux que les inspirations qu’elle lui a dues dans la création des types de la plupart des dieux et des déesses. C’est ainsi qu’elle est parvenue à allier dans ses chefs-d’œuvre la force et l’austérité viriles aux grâces et à l’élégance féminines. L’idéal de l’art grec est donc l’androgynisme[23], et qui en doute encore n’a qu’à bien regarder l’Apollon de Belvédère et la Vénus de Milo. Leur sublime fierté, leur charme ineffable sont uniquement dus au mélange discret des éléments anatomiques des deux sexes.

D’ailleurs on dirait qu’il y a comme une réminiscence du gynandromorphisme primordial et comme un désir de rentrer dans l’unité sexuelle qui le constitue, dans l’affirmation sur laquelle est fondée l’indissolubilité du mariage, dans l’affirmation que les mariés seront tous deux une seule chair : et erunt duo in carne una[24]. Il est certain du moins que Jésus, en rejetant le divorce, sauf le cas où il se produit de fait par l’adultère, s’appuie sur le texte de la Genèse, qui dit que l’homme fut créé dans l’unité des deux sexes : Adam unus id est Eva et ipsa enim Adam est[25]. Je ne sais si c’est aussi par ce motif qu’un poète tamul enseigne que l’union maritale constitue à l’homme et à la femme une seule et même vie[26] ; ce qui est certain, c’est qu’il a inspiré Platon dans son Banquet. Ce philosophe dit en effet : « La cause du désir d’être indissolublement uni, de ne plus former qu’un seul être avec l’objet aimé, c’est que notre nature primitive était une, et que nous étions un tout complet : ὅτι ἡ ἀρχαία φύσις ἡμῶν ἦν αὕτη καὶ ἦμεν ὅλοι. » Et il ajoute : « On donne le nom d’amour au désir et à la poursuite de cet ancien état[27] ». La muse de Schiller s’inspire de la même idée quand, dans « le mystère de la réminiscence », elle s’écrie : « Oui, nous n’étions qu’un ! oui, tu m’as été intimement unie dans des éternités qui ont disparu… tu ne fus qu’un avec ton bien-aimé !… Et dans cette union étroite, intime, nous étions, je l’ai lu stupéfait, un dieu, une vie créatrice… »

En principe, l’homme était donc androgyne ; il était mâle et femelle dans une seule chair : le baschar echad[28]. En cet état, nous dit le document recueilli par l’auteur de la Genèse, il pouvait être fécond, se multiplier et remplir la terre[29]. Nous voyons, en effet, que ce pouvoir ne manque pas aux animaux inférieurs, dont la vie zoologique est en général plus énergique que celle des animaux supérieurs ; pour eux, comme les anciens le pensaient encore du dragon de Delphes[30], le gynandromorphisme est demeuré l’état normal. La fécondation de l’individu par lui-même pouvait s’accomplir, paraît-il, par endosmose, par un procédé intérieur en quelque sorte passif. Se multiplier de soi-même est d’ailleurs le cas de tout germe primitif, et Aug. Comte a rêvé que, par suite du progrès, ce pouvoir nous sera de nouveau acquis un jour, que la femme seule, dans une île déserte, pourra se donner toutes les joies de la maternité.

Credat Apella ! Ce qui est certain d’après nos textes, c’est qu’un moment vint où l’homme mâle et femelle à la fois se dédoubla, un moment où il y eut un isch et une ischa, un yama et une yamî (dschem et dschemê), un maschya et une maschyâna, un vir et une virago, un Mann et une Männin. Alors la défense de manger du tympanum[31], pour parler le langage voilé d’Eleusis, existant toujours, la tentation sexuelle partagée remplace la tentation solitaire ; la défense, restreinte d’abord, ce semble, à un vice analogue à celui d’Onan, se rapporte maintenant aussi à la cohabitation dans la forme sous laquelle elle a prévalu et qu’Ahuramazda déclare mauvaise au premier chef, paorîm ashâiçtem. Il paraît certain du moins que les termes arezûrahe grîvya ou grevaya[32], les saisissements d’Arezura, désignent le commerce sexuel tel qu’il existe.

On peut supposer que la reproduction humaine pouvait se faire encore par d’autres procédés, que l’homme pouvait être « extrait de cervelle comme Pallas[33], ou de cœur comme Bhrigu[34], ou de la cuisse comme Aurva[35], Bacchus et Jacchus[36], ou de la main comme les Dactyles[37], ou de l’aisselle comme les fils et filles d’Ymir, l’Örgemlir, l’ancien primordial[38], ou d’un des membres qui produisirent, au dire des Indiens, les ancêtres des quatre castes. Brahma les engendra par la bouche, par le bras, par la cuisse et par le pied, mukhabâhûrupâdataḥ[39]. La mère de Çâkyamuni, dit le Lalita vistara, enfanta le Buddha par le flanc droit, et la Genèse présente ainsi la naissance d’Ève[40]. Toutes ces idées, si singulières qu’elles nous paraissent, ne sont pas plus ridicules que d’autres, et elles ont l’avantage d’être plus propres que la réalité qui l’a emporté par le pudendum muliebre[41].

Mais revenons au document mosaïque.

    concepisti. — Gargantua vint au jour par l’oreille, gauche de sa mère, et cette idée est aussi dans le Bundehesch, où Maschya féconde Maschyana en mettant sa main dans l’oreille de sa compagne.

  1. Tatiani Oratio ad Græcos, XXXVII, Oxoniæ, 1700, p. 80.
  2. Genèse, II, 8. On confond habituellement le paradis avec l’Éden ; mais le texte montre que ce sont deux choses différentes. Le paradis est dans l’Éden.
  3. Tonitru fulmen in ventrum suum incidisse. (Plutarch., Alexand., II.)
  4. Thrymskvidha, 32. V. Simrock, Die Edda, p. 79. Cf. Wolf, Zeitsch. für D. M., III, 86.
  5. Ibid., p. 106. Dans Gargantua, le terme « cognée » est employé dans le même sens. Remarquons que la hache est bipennis, ce qu’on peut traduire par « ailée » ou par « à deux tranchants. » Or le phallus est souvent représenté ailé.
  6. Cf. Schelling, Philosophie der Mythologie, p. 160, éd. 1857.
  7. Adalbert Kuhn, Die Herabkunft des Feuers und des Somatrankes, p. 199 sqq., 224 sq.
  8. Ce qu’on pratiquait dans la fête des Lupercales, à Rome, rentre évidemment aussi dans cet ordre de faits. Des jeunes gens, appelés du nom significatif de creppi, boucs, couraient nus par la ville, et frappaient de bandes de peau de bouc, qui avaient tout leur poil, les femmes qu’ils rencontraient. Elles se laissaient faire, persuadées que c’était un moyen sûr de les rendre fécondes et de les faire accoucher heureusement. (Ovide, Fastes, II, 445 ; Plut., Cæsar., LXI ; Romains, XXI.)
  9. Yajur-Véda, I, 1, p. 3, édit. Weber.
  10. Genèse, I, 27 ; V, 2.
  11. Et dixit Elohim : Faciamus hominem ad imaginem nostram, et ad similitudinem. Et fecit Elohim hominem : ad imaginem Elohim fecit eum : masculum et feminam fecit eos. (Ib., 26, 27.)
  12. Cf. F. Nork, Andeutungen eines Systems der Mythologie, 317, note 1.
  13. Genèse, V, 2 : Elochim le créa mâle et femelle, et le nomma homme (Adam).
  14. Mém. de l’Acad, de Berlin, 1828, p. 63 ; Mém. de la Soc. royale des sciences de Gœttingue, 1845, p. 104 ; Archives de path., etc, de Virchow, XI, 420 ; Mém. de l’Acad. des sciences de S.-Petersbourg, 1859 ; Debay, Physiologie du mariage, p. 299, 35e édit.
  15. Supplicatum in Urbe, quod androgynus inventus. (Jul. Obséquens, Des Prodiges, CVIII.)
  16. Gerhard, Antike Bildwerke, p. 128. Cf. F. Lajard, Rech. sur les attrib. de Vénus, p. III, 115, al.
  17. Orphica, rec. G. Hermann, hym. XLII, 4, p. 306.
  18. Lassen, Ind. Alt., II, 817, 1089. Graul, Reise in Ostind., 1, 131.
  19. Die Anthropogonie der Germanen, ap. Haupt, Z. f. DA, VI, p. 19.
  20. Venus huic erat utraque nota. (Ovid., Met., III, v. 323. Voir aussi Diodore de Sicile, I. XXXII.)
  21. La fable rapporte aussi son état androgyne à sa réunion en une seule personne avec la nymphe Salmacis.
  22. Ea die etiam hodie Hybristika sacra agunt. (Plutarch., De mulierum viriutibus, IV.)
  23. Mais cela n’autorise pas à dire, comme le font quelques savants, que l’idée même de cet état est originairement grecque, qu’elle est une idée de Platon. (V. Siegfried, Philo von Alexandrin, p. 284.)
  24. Matth., xix, 4-6. Chez les Indiens brahmaniques, par suite de la doctrine politique de l’émanation graduée des hommes, la formule du mariage, loin d’exprimer l’unité intime de l’homme et de la femme (reconnue cependant par Manu, IX, 45 : Le mari ne fait qu’une même personne avec son épouse, bhartâ sâ smritânganâ), proclame la séparation des mariés. En effet, l’époux doit dire à l’épousée : « Lui c’est moi, elle c’est toi, amo’ham asmi, sâ ivam. » (V. Code domestique (Grihyasûtra) d’Açvalâyana, I, 7, § 6, éd. et tr. par Stenzler dans Abhandl. für die Kund. des Morg., III, IV.) Cf. Atharva-Véda, XIV, 2, 71, où l’on lit la même formule et d’autres encore. C’est ainsi aussi dans quelques pays en Allemagne ; dans celui de Trêves, par exemple, le fiancé dit à l’épousée au moment où il va la conduire chez lui : Wo ich Mann bin, da bist du Frau, und wo du Frau bist, da bin ich Mann (Zeitsch. fur Deutsch. Myth. und Sittenkunde, I, 397.) Les Romains, enfin, ne disaient pas autre chose avec la célèbre formule : Ubi tu Gaius, ibi ego Gaia. Mots de bonne augure probablement ; Gaius et Gaia (de γαίω gaudeo) sont mis là pour les noms des mariés. (V. K. Dilthey, dans Rheinisches museum, XXVII, 1872, p. 404.)
  25. Ambrosius, Epist. ad Rom., c. V.
  26. Graul, l. laud., II, 203.
  27. Platonis Convivium, XVI.
  28. Genèse, II, 24. Cf. Bérose, ap. Eusèbe, Chronicon, I, p. 22, éd. Aucher, 1818.
  29. Genèse, I, 28.
  30. Apollonius de Rhodes, Argonaut., II, 708, appelle le dragon delphique : immanem Delphinam.
  31. Ἐκ τυμπάυον ἔφαγον. (Clém. Alex., Protreptikos, p. 17 ; Potter.)
  32. Vendidad, III, 22, 23.
  33. Pantagruel, III, 12.
  34. Brahman hṛidayam bhittvâ nihsṛito bhagavân Bhriguḥ, « Brahma, de son cœur fendu, produisit l’heureux Bhrigu. » (Mahâbhâr., I, 2606 ; 1, p. 95, Calc.)
  35. Urum bhittvâ. Cf. μηροτραφής, épithète de Bacchus.
  36. La naissance de Jacchus de la cuisse de Dionysus est une hypothèse de Braun, que n’appuie aucun document littéraire, mais que paraissent justifier quelques monuments figurés, puis le surnom de Maron, qui semble être formé de μηρός, cuisse. (V. Panofka, Denkm. u. Forsch., dans Arch. Zeit., IX, no 29.)
  37. C’est la nymphe Anchiale qui les engendra ainsi. (Apollonius, Argon., I,1130.)
  38. Holtzmann, D. Myth., p. 189.
  39. Mânavadh., I, 31.
  40. Genèse, II, 21 : םצלעתיו. Le sens de tséla est d’abord « côté laïus ; » puis, par extension spécifique, « côte costa. » C’est aussi par le côté droit qu’Anne-Catherine Emmerich fait pénétrer le Saint-Esprit fécondateur dans la Vierge. (V. Vie de la Sainte-Vierge, d’après A.-C. Em., rédigée par Cl. Brentano, tr. fr., p. 155.) Dans un âge plus rapproché de nous, ce rôle ne lui aurait plus convenu, car depuis Abélard le Saint-Esprit n’est plus tant amour que bonté. (Zeitsch. für D. A., XVIII ; p. 49.) Dans un hymne de saint Éphrem, il est dit qu’elle avait conçu par l’oreille : Gaude, Virgo, mater Christi, quæ per aurem
  41. La littérature talmudique, dite la Hagada, énumère comme pouvant servir à la reproduction : la tête, l’oreille, l’œil, le nez, la nuque, le cœur, la main, le pied et la côte. (V. Polyglotte de la poésie orient., par Jolowicz, p. 287.)