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{{tiret2|com|bats}}, c’est la réputation de Médée qui l’attire ; ce sont les poisons dont elle est, ainsi que lui, sans cesse environnée : son aspect réjouit les enfers, réjouit Caron qui dort enfin, et la Lune, qui poursuit tranquillement sa carrière dans le ciel.
{{tiret2|com|bats}}, c’est la réputation de Médée qui l’attire ; ce sont les poisons dont elle est, ainsi que lui, sans cesse environnée : son aspect réjouit les enfers, réjouit Caron qui dort enfin, et la Lune, qui poursuit tranquillement sa carrière dans le ciel.


Aux deux ailes de l’armée sont les Ballonotes. les Mèses, qui changent lestement de chevaux, et les Sarmates, habiles à lancer le javelot à courroie. Moins nombreux sont les flots que la mer pousse vers les rivages, ou que Borée et ses frères soulèvent d’un bout à l’autre de l’Océan ; moins bruyants sont les cris des oiseaux aquatiques ; moins variées sont les fleurs au commencement du printemps, que ce mélange de guerriers de toutes sortes, que le son de leurs instruments, que les clameurs qu’ils font entendre. Le sol tremble et gémit sous le poids et le roulement des chars, comme il tremblait jadis quand Jupiter foudroyait les campagnes de Phlégra, et refoulait Typhon dans les abîmes de la terre.
<small><font color="darkred">(6, 160)</font></small> Aux deux ailes de l’armée sont les Ballonotes, les Mèses, qui changent lestement de chevaux, et les Sarmates, habiles à lancer le javelot à courroie. Moins nombreux sont les flots que la mer pousse vers les rivages, ou que Borée et ses frères soulèvent d’un bout à l’autre de l’Océan ; moins bruyants sont les cris des oiseaux aquatiques ; moins variées sont les fleurs au commencement du printemps, que ce mélange de guerriers de toutes sortes, que le son de leurs instruments, que les clameurs qu’ils font entendre. Le sol tremble et gémit sous le poids et le roulement des chars, comme il tremblait jadis quand Jupiter foudroyait les campagnes de Phlégra, <small><font color="darkred">(6, 170)</font></small> et refoulait Typhon dans les abîmes de la terre.


Au premier rang de l’armée d’Éétès est son fils Absyrte, puis son gendre et d’autres puissants rois, suivis de soldats par milliers. Autour de Jason se groupent les héros grecs, et Pallas à la terrible égide. La déesse ne la quitte pas d’un instant. Tout à l’heure Jupiter agitera cette tête épouvantable et cette chevelure de reptiles, qui semblent respirer encore ; il attend pour cela que le combat s’engage. Les troupes d'Éétès cèdent à l’impulsion de Mars, à la soif du carnage, à Tisiphone qui accourt au son de la trompette, en élevant sa tête jusqu’aux nues. La Fuite plane au milieu des deux armées, n’ayant pas encore décidé de quels cœurs elle se rendra maîtresse.
Au premier rang de l’armée d’Éétès est son fils Absyrte, puis son gendre et d’autres puissants rois, suivis de soldats par milliers. Autour de Jason se groupent les héros grecs, et Pallas à la terrible égide. La déesse ne la quitte pas d’un instant. Tout à l’heure Jupiter agitera cette tête épouvantable et cette chevelure de reptiles, qui semblent respirer encore ; il attend pour cela que le combat s’engage. Les troupes d'Éétès cèdent à l’impulsion de Mars, à la soif du carnage, à Tisiphone qui accourt au son de la trompette, en élevant sa tête jusqu’aux nues. <small><font color="darkred">(6, 180)</font></small> La Fuite plane au milieu des deux armées, n’ayant pas encore décidé de quels cœurs elle se rendra maîtresse.


On s’attaque enfin ; on croise le fer avec fureur. Les casques heurtent les casques ; les haleines se confondent ; les guerriers s’observent ; les armes brisées tombent avec les cadavres ; le sang se mêle au sang et les morts aux morts. Les casques roulent sur le sol ; les cuirasses dégorgent des flots ensanglantés : ici, des explosions de joie barbare ; là, des gémissements ; plus loin, le râle des mourants couchés dans la poussière. Caspius prend aux cheveux Monésès d’Éa, et l’entraîne. Grecs et Colchidiens font pleuvoir sur le vaisseau une grêle de traits ; Caspius tue son ennemi et l’abandonne ; la victime n’a plus rien à attendre de ses compagnons. Carésus abat Dypsas et Strymon, dont la fronde semait au hasard le trépas ; lui-même, atteint d’un javelot par Crémédon l'Albanien, tombe, et disparait sous les chars et les pieds des chevaux.
On s’attaque enfin ; on croise le fer avec fureur. Les casques heurtent les casques ; les haleines se confondent ; les guerriers s’observent ; les armes brisées tombent avec les cadavres ; le sang se mêle au sang et les morts aux morts. Les casques roulent sur le sol ; les cuirasses dégorgent des flots ensanglantés : ici, des explosions de joie barbare ; là, des gémissements ; plus loin, le râle des mourants couchés dans la poussière. Caspius prend aux cheveux Monésès d’Éa, <small><font color="darkred">(6, 190)</font></small> et l’entraîne. Grecs et Colchidiens font pleuvoir sur le vaisseau une grêle de traits ; Caspius tue son ennemi et l’abandonne ; la victime n’a plus rien à attendre de ses compagnons. Carésus abat Dypsas et Strymon, dont la fronde semait au hasard le trépas ; lui-même, atteint d’un javelot par Crémédon l'Albanien, tombe, et disparait sous les chars et les pieds des chevaux.


Mélas et Hidasmène s’avancent. Mélas lance le premier son javelot ; l’autre après lui ; ils se manquent tous deux. Ils fondent alors l’épée à la main ; Mélas, plus alerte, frappe son adversaire au sommet du casque, et lui fend la cervelle. Que de faits glorieux se perdent dans la mêlée ! Œbrus ne sait à qui il doit la mort, Tyrès non plus ; Iron, au sifflement d’une flèche argienne, se détourne, et reçoit dans le flanc la lance de Nestor.
Mélas et Hidasmène s’avancent. Mélas lance le premier son javelot ; l’autre après lui ; ils se manquent tous deux. Ils fondent alors l’épée à la main ; Mélas, plus alerte, frappe son adversaire au sommet du casque, et lui fend la cervelle. <small><font color="darkred">(6, 200)</font></small> Que de faits glorieux se perdent dans la mêlée ! Œbrus ne sait à qui il doit la mort, Tyrès non plus ; Iron, au sifflement d’une flèche argienne, se détourne, et reçoit dans le flanc la lance de Nestor.


Castor voit deux frères Hyrcaniens, montés sur des chevaux de forme pareille, que leur père, par une inspiration fatale, avait choisis lui-même dans ses haras. Le fils de Tyndare était à pied ; la blancheur remarquable des chevaux allume sa convoitise. Soudain il marche à Géla, lui perce
Castor voit deux frères Hyrcaniens, montés sur des chevaux de forme pareille, que leur père, par une inspiration fatale, avait choisis lui-même dans ses haras. Le fils de Tyndare était à pied ; la blancheur remarquable des chevaux allume sa convoitise. Soudain il marche à Géla, lui perce