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autre ouvrier qui est établi, et qui s’appelle bourgeois. |
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Le bourgeois vend, comme l’autre, ses souliers cinq francs; |
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car la concurrence est là, d’un côté, qui empeche d’augmenter |
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indéfiniment le prix des marchandises; de l’autre, la valeur des |
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fournitures et la nécessité de vivre, qui empêchent l’ahais- |
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sement des prix au·dessous d’un certain niveau. Si donc, le |
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bourgeois a de l’ouvrage, il est probable qu'il fera travailler |
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son compagnon, mais à condition que celui-ci renoncera à une |
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partie de son salaire, car il faut que le maître gagne sur |
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Pouvrier. Si bien que l’ouvrier ne recevra pas tout ce qui |
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lui revient, que tous les jours il verra de ses yeux vendre son |
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produit pour un prix supérieur à celui qu’il aura reçu, et tout |
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cela sans qu’il ait droit de réclamer. |
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Tout à l’heure, messieurs les jurés, je vous ferai voir que ce |
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bourgeois, sur qui vous croyez peut—etre que jjappelle toutes · |
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les fureurs de la populace, est cn général un fort honnete |
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homme, qui ne peut faire autrement, et qui est souvent plus à |
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plaindre que celui qu’il dépouille. |
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Mais voyons ce qui résulte de la retenue faite sur les jour- |
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nées des ouvriers. |
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Quand vous achetez une paire de souliers, vous achetez la |
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journée d’un cordonnier: quand un cordonnier s’achète des |
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souliers, il rachète sa propre journée. Si donc sa journée vaut |
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cinquante sous sur le marché, et qu’il n’en gagne que quarante |
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à l’atelier, comment voulez-vous qu’il paye sa propre mar- |
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chandise? Alors, direz-vous, il faut qu'il fasse ses souliers |
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lui-même : par là il se les procurera au prix de revient, et il |
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échappera à la retenue. |
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L’observation est juste; mais nous ne sommes pas au bout. |
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Le cordonnier ne peut pas se procurer par lui-meme toutes les |
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choses dontil a besoin, puisqu'il n’a qu'une profession; il faut, |
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pour subsister, qu’il achète tour à tour la journée d’un tail- |
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leur, la journée d’un boulanger, la journée d‘un vigneron, etc. |
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Et comme il ne peut acheter toutes ces journées qu’en offrant |
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la sienne en échange; comme d’un autre côté, en supposant le |
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salaire égal pour tous les corps de métier, et la retenue aussi· |
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