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science a été considéré comme germant naturellement dans l’esprit de n’importe quelle femme, par la seule vertu de son sexe. La maison, le ménage, l’enfant ?..… Mais, pour un peu, on eût affirmé que les farouches habitantes des cavernes préhistoriques en savaient là-dessus tout autant que les matrones les plus
par le cœur, voilà ce qu’il faut viser à développer.
expérimentées ; évidemment, les ressources leur avaient fait défaut, mais elles suppléaient déjà à la rigueur des circonstances, par la fertilité merveilleuse de leur instinct maternel. Depuis, le christianisme aidant, cet instinct s’est élevé à sa plus haute expression : le mieux donc est de s’en remettre à lui et de le laisser

agir. Cependant, comme il faut bien admettre que la cuisine et la couture, qui ont un certain rôle à jouer dans l’existence d’une mère de famille, demandent quand même à être enseignées, on a institué petit à petit des écoles où la future ménagère peut apprendre à manier l’aiguille et le pot-au-feu. En dehors de quelques établissements ou de quelques cours de caractère aristocratique, voilà, ma foi, sous quel angle on envisageait, en plus d’un pays, l’éducation des femmes, il n’y a pas quarante ans. J’imagine que beaucoup d’entre elles prirent ombrage de ces fondations. En causant avec
La seconde caractéristique, c’est la tendance naturelle vers ce qui demeure, ce qui est permanent : permanence de la race, permanence du foyer, permanence des affections..… On dit la femme changeante, versatile ; ce sont le voisinage du vice, l’oisiveté, les habitudes trop raffinées qui, directement ou par hérédité, la rendent telle ; mais, sous la mobilité de l’esprit, elle cache, sans cela, un invincible conservatisme et, de fait, elle est, par sa mission même, la gardienne par excellence de tout ce qui doit durer. Il n’y a pas d’indications spéciales à tirer de là, au point de vue du programme d’instruction. Ce ne sont point les
matières enseignées qui doivent différer ; c’est plutôt l’esprit général de l’enseignement. La pédagogie masculine est condamnée en quelque sorte à nous donner, désormais, des hommes agissants ; elle manquerait à son siècle, si le souci de l’action ne la dominait pas ; à cet égard, ceux qui se préoccupent toujours de « moderniser » l’enseignement, de le rendre « pratique » ne sont pas mal inspirés ; où ils se trompent, c’est lorsque les sciences et la technique leur apparaissent comme seules {{tiret|ca|pables}}