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{{tiret2|re|tourner}} à Jérémie, même sans réponse de sa part ; mais il craignit que les troupes et la population des Cayes ne vissent dans ce ménagement, la preuve d’une hésitation en lui, et que cette idée ne fût nuisible à la cause qu’il défendait. Borgella ordonna donc qu’ils fussent emprisonnés comme « embaucheurs, » mais sans avoir l’intention de les faire juger comme tels<ref> Ces envoyés étant les fils d’anciens amis de Borgella à Jérémie, il ne pouvait se décider à agir envers eux avec toute la sévérité des lois ; et c’est pour avoir déjà permis à B. Ledoux, porteur de la lettre de R. Hérard, de retourner à Praslin, qu’il crut devoir retenir ceux qui vinrent de Jérémie ; il craignait réellement un mauvais effet de leur renvoi. En ne les faisant pas juger, il entrait d’ailleurs dans la pensée de Boyer ; je la ferai connaître dans le chapitre suivant.</ref>. En réalité, la situation des choses à Jérémie, au 5 février, ne devait pas être envisagée comme constituant déjà une ''guerre civile'' dans laquelle les deux partis doivent avoir des égards pour leurs agents respectifs : la Grande-Anse était en ''révolte, '' en ''insurrection'' si l’on veut, niais rien de plus.
{{tiret2|re|tourner}} à Jérémie, même sans réponse de sa part ; mais il craignit que les troupes et la population des Cayes ne vissent dans ce ménagement, la preuve d’une hésitation en lui, et que cette idée ne fût nuisible à la cause qu’il défendait. Borgella ordonna donc qu’ils fussent emprisonnés comme « embaucheurs, » mais sans avoir l’intention de les faire juger comme tels<ref> Ces envoyés étant les fils d’anciens amis de Borgella à Jérémie, il ne pouvait se décider à agir envers eux avec toute la sévérité des lois ; et c’est pour avoir déjà permis à B. Ledoux, porteur de la lettre de R. Hérard, de retourner à Praslin, qu’il crut devoir retenir ceux qui vinrent de Jérémie ; il craignait réellement un mauvais effet de leur renvoi. En ne les faisant pas juger, il entrait d’ailleurs dans la pensée de Boyer ; je la ferai connaître dans le chapitre suivant.</ref>. En réalité, la situation des choses à Jérémie, au 5 février, ne devait pas être envisagée comme constituant déjà une ''guerre civile'' dans laquelle les deux partis doivent avoir des égards pour leurs agents respectifs : la Grande-Anse était en ''révolte, '' en ''insurrection'' si l’on veut, mais rien de plus.


En recevant du comité de Jérémie sa lettre du 2, Borgella reconnut que toute la Grande-Anse passerait infailliblement à l’insurrection ; et ignorant alors que la proclamation de la même date lui conférait le commandement du Sud, il écrivit à Malette pour, le conseiller de se porter avec le 16{{e}} régiment et les gardes nationaux de Nippes à l’ancien camp de Lesieur, situé vers Pestel, aux limites respectives des arrondissemens de Jérémie et de Nippes, afin d’empêcher l’insurrection de se propager dans le dernier, pendant que des Cayes, des troupes iraient garder les défilés du canton de Plymouth, pour s’opposer aussi à son irruption dans l’arrondissement des Cayes : un bataillon du 15{{e}} et des gardes nationaux de Cavaillon y furent envoyés et renforcèrent les postes sous les ordres du commandant Tessonaux. Bientôt, après, la proclamation du Président arriva aux Cayes avec le général Riche pour y être activé.
En recevant du comité de Jérémie sa lettre du 2, Borgella reconnut que toute la Grande-Anse passerait infailliblement à l’insurrection ; et ignorant alors que la proclamation de la même date lui conférait le commandement du Sud, il écrivit à Malette pour, le conseiller de se porter avec le 16{{e}} régiment et les gardes nationaux de Nippes à l’ancien camp de Lesieur, situé vers Pestel, aux limites respectives des arrondissemens de Jérémie et de Nippes, afin d’empêcher l’insurrection de se propager dans le dernier, pendant que des Cayes, des troupes iraient garder les défilés du canton de Plymouth, pour s’opposer aussi à son irruption dans l’arrondissement des Cayes : un bataillon du 15{{e}} et des gardes nationaux de Cavaillon y furent envoyés et renforcèrent les postes sous les ordres du commandant Tessonaux. Bientôt, après, la proclamation du Président arriva aux Cayes avec le général Riche pour y être activé.