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{{tiret2|bavar|der}} avec votre femme de chambre ou votre garçon d’écurie, quand vous pouvez vous entretenir avec des rois et des reines<ref name="p80">Pascal dit : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux ! » Ne pourrait-on pas dire ici (et plus justement encore un peu plus bas, § 15 à la métaphore : « Il est versé dans l’armorial des mots, il connaît les mots de vieille race, les alliances qu’ils ont contractées, ceux qui sont reçus, etc. » ) : Quelle vanité que la métaphore quand elle attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux. » « Quelle vanité que la métaphore quand elle donne de la dignité à l’idée précisément à l’aide des fausses grandeurs dont nous nions la dignité. » Ruskin dit : « Voulez-vous aller bavarder avec votre femme de chambre ou votre garçon d’écurie quand vous pouvez vous entretenir avec des rois et des reines. » Mais en réalité, et si cela n’était pas une métaphore, Ruskin ne trouverait pas du tout qu‘il vaut mieux causer avec un roi qu’avec une servante {{refl|(a)}}. Ainsi les mots rois, noblesse, pour ne citer que ceux qui se rapportent exactement au passage en question, sont employés, par des écrivains qui savent le néant de ces choses, pour donner une idée plus de grandeur (grandeur que ces choses ne peuvent pourtant pas donner puisqu’elles ne la possèdent pas en réalité). Je trouve dans Maeterlinck (l’Évolution du <noinclude>
{{tiret2|bavar|der}} avec votre femme de chambre ou votre garçon d’écurie, quand vous pouvez vous entretenir avec des rois et des reines<ref name="p80">Pascal dit : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux ! » Ne pourrait-on pas dire ici (et plus justement encore un peu plus bas, § 15 à la métaphore : « Il est versé dans l’armorial des mots, il connaît les mots de vieille race, les alliances qu’ils ont contractées, ceux qui sont reçus, etc. » ) : Quelle vanité que la métaphore quand elle attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux. » « Quelle vanité que la métaphore quand elle donne de la dignité à l’idée précisément à l’aide des fausses grandeurs dont nous nions la dignité. » Ruskin dit : « Voulez-vous aller bavarder avec votre femme de chambre ou votre garçon d’écurie quand vous pouvez vous entretenir avec des rois et des reines. » Mais en réalité, et si cela n’était pas une métaphore, Ruskin ne trouverait pas du tout qu‘il vaut mieux causer avec un roi qu’avec une servante {{refl|(a)}}. Ainsi les mots rois, noblesse, pour ne citer que ceux qui se rapportent exactement au passage en question, sont employés, par des écrivains qui savent le néant de ces choses, pour donner une idée plus de grandeur (grandeur que ces choses ne peuvent pourtant pas donner puisqu’elles ne la possèdent pas en réalité). Je trouve dans Maeterlinck (l’Évolution du </ref> ? ou vous flattez-vous de
<p>{{refa|(a)}} Ruskin moins que tout autre. « Les biographes de Ruskin, dit l’homme qui a le mieux parlé de Ruskin et qui l’a fait connaitre en France, M. Robert de la Suzeranne, dans la Préface qu’il a écrite pour la belle traduction des Pierres de Venise de M{{me}} P. Grémieux, les biographes de Ruskin savent que ce n’est pas dans les salons qu’il faut aller chercher sur lui des souvenirs personnels, mais chez… des maçons, des charpentiers, des bouquinistes, des bedeaux et des gondoliers. M. Ugo Ojetti a retrouvé et publié les lettres de Ruskin à son gondolier. »</p></noinclude></ref> ? ou vous flattez-vous de
<ref follow="p79">poétique, sinon profitable pour l’esprit (qui sait, d’ailleurs, s’il ne pourrait pas l’être), le genre de vie si bien décrit par George Eliot dans une page d’Adam Bede. « Même l’oisiveté est active maintenant, curieuse du musées, de littérature périodique, même des théories scientifiques avec aide du microscope. Le vieux Loisir était un personnage tout différent ; il ne sait qu’une innocente gazette privée d’articles de fond… Il vivait principalement à la campagne, au milieu d’agréables résidences de famille. Il aimait à flâner au parfum de l’abricotier, à s’étendre sous les ombrages. Il ne connaissait rien des assemblées religieuses de la semaine et n’en pensait pas plus mal du sermon du dimanche qui le laissait dormir depuis le texte jusqu’à la bénédiction… Il avait une conscience facile… pouvant supporter une forte quantité de bière ou de porto ; les doutes, les scrupules et les aspirations ne l’avaient pas rendu délicat… Bon vieux Loisir, ne soyez point sévère pour lui, etc. »
<ref follow="p79">poétique, sinon profitable pour l’esprit (qui sait, d’ailleurs, s’il ne pourrait pas l’être), le genre de vie si bien décrit par George Eliot dans une page d’Adam Bede. « Même l’oisiveté est active maintenant, curieuse du musées, de littérature périodique, même des théories scientifiques avec aide du microscope. Le vieux Loisir était un personnage tout différent ; il ne sait qu’une innocente gazette privée d’articles de fond… Il vivait principalement à la campagne, au milieu d’agréables résidences de famille. Il aimait à flâner au parfum de l’abricotier, à s’étendre sous les ombrages. Il ne connaissait rien des assemblées religieuses de la semaine et n’en pensait pas plus mal du sermon du dimanche qui le laissait dormir depuis le texte jusqu’à la bénédiction… Il avait une conscience facile… pouvant supporter une forte quantité de bière ou de porto ; les doutes, les scrupules et les aspirations ne l’avaient pas rendu délicat… Bon vieux Loisir, ne soyez point sévère pour lui, etc. »
<p>(Adam Bède, traduction d’Albert Durade, tome II, pages 340 et 341.) (Note du traducteur.)</p></ref>
<p>(Adam Bède, traduction d’Albert Durade, tome II, pages 340 et 341.) (Note du traducteur.)</p></ref>
<noinclude><p>{{refa|(a)}} Ruskin moins que tout autre. « Les biographes de Ruskin, dit l’homme qui a le mieux parlé de Ruskin et qui l’a fait connaitre en France, M. Robert de la Suzeranne, dans la Préface qu’il a écrite pour la belle traduction des Pierres de Venise de M{{me}} P. Grémieux, les biographes de Ruskin savent que ce n’est pas dans les salons qu’il faut aller chercher sur lui des souvenirs personnels, mais chez… des maçons, des charpentiers, des bouquinistes, des bedeaux et des gondoliers. M. Ugo Ojetti a retrouvé et publié les lettres de Ruskin à son gondolier. »</p></noinclude>