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Les ''Vedânta-sûtras'' (Sûtras du Vedânta), appelés aussi ''Brahmasûtras'' (Sûtras de Brahma) ou ''Çârîraka-sûtras'' (Sûtras de l’incorporé), ou bien encore, par opposition au système du salut par les œuvres ou de la ''Pûrva-Mîmâmsâ'' (la spéculation antérieure ou inférieure), ''Uttara-Mîmâmsâ'' (la spéculation ultérieure ou supérieure), est le plus ancien ouvrage où la doctrine Vedânta soit présentée sous une forme systématique et arrêtée. Dans les anciennes Upanishads le spiritualisme panthéistique est vivant et, par conséquent, incomplet : il cherche sa voie, il s’interroge, il semble parfois douter encore de lui-même et abonde en lacunes et en contradictions. Dans certains ouvrages intermédiaires, comme le ''Dharma-Çâstra'' (les Préceptes du devoir, ou les Lois) de Manu et les parties philosophiques des grands poèmes, principalement la ''Bhagavad-Gîtâ'', — ce que les Indous appellent la ''smriti'', ou la tradition, par opposition à la ''çruti'', ou la révélation — et bien que les védântins en invoquent souvent l’autorité, les spéculations se rattachent davantage à d’autres systèmes, au ''Sâmkhya'' et au ''Yoga'' surtout, qu’au Vedânta proprement dit. Mais dans les ''Vedânta-sûtras'' la doctrine a atteint une rigueur absolue, un développement complet et un caractère parfaitement distinct. Elle s’y montre, du reste, définie régulièrement par le genre et la différence, puisque l’ouvrage est à la fois dogmatique et polémique : les principes du Vedânta y sont exposés, en même temps que les objections des autres écoles s’y trouvent combattues.
Les ''Vedânta-sûtras'' (Sûtras du Vedânta), appelés aussi ''Brahmasûtras'' (Sûtras de Brahma) ou ''Çârîraka-sûtras'' (Sûtras de l’incorporé), ou bien encore, par opposition au système du salut par les œuvres ou de la ''Pûrva-Mîmâmsâ'' (la spéculation antérieure ou inférieure), ''Uttara-Mîmâmsâ'' (la spéculation ultérieure ou supérieure), est le plus ancien ouvrage où la doctrine Vedânta soit présentée sous une forme systématique et arrêtée. Dans les anciennes Upanishads le spiritualisme panthéistique est vivant et, par conséquent, incomplet : il cherche sa voie, il s’interroge, il semble parfois douter encore de lui-même et abonde en lacunes et en contradictions. Dans certains ouvrages intermédiaires, comme le ''Dharma-Çâstra'' (les Préceptes du devoir, ou les Lois) de Manu et les parties philosophiques des grands poèmes, principalement la ''Bhagavad-Gîtâ'', — ce que les Indous appellent la ''smriti'', ou la tradition, par opposition à la ''çruti'', ou la révélation — et bien que les védântins en invoquent souvent l’autorité, les spéculations se rattachent davantage à d’autres systèmes, au ''Sâmkhya'' et au ''Yoga'' surtout, qu’au Vedânta proprement dit. Mais dans les ''Vedânta-sûtras'' la doctrine a atteint une rigueur absolue, un développement complet et un caractère parfaitement distinct. Elle s’y montre, du reste, définie régulièrement par le genre et la différence, puisque l’ouvrage est à la fois dogmatique et polémique : les principes du Vedânta y sont exposés, en même temps que les objections des autres écoles s’y trouvent combattues.