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nez, et se perdit dans des réflexions si profondes qu’il n’entendit plus rien du reste de sa leçon ; son maître pouvait-il croire ce qu’il disait ? Au ton dont il parlait, cela paraissait impossible.
<section begin=s1 />nez, et se perdit dans des réflexions si profondes qu’il n’entendit plus rien du reste de sa leçon ; son maître pouvait-il croire ce qu’il disait ? Au ton dont il parlait, cela paraissait impossible.


« Mais pourquoi s’entendent-ils tous pour me dire de la même façon les choses les plus ennuyeuses et les plus inutiles ? Pourquoi celui-ci me repousse-t-il et ne m’aime-t-il pas ? » se demandait l’enfant sans trouver de réponse.
« Mais pourquoi s’entendent-ils tous pour me dire de la même façon les choses les plus ennuyeuses et les plus inutiles ? Pourquoi celui-ci me repousse-t-il et ne m’aime-t-il pas ? » se demandait l’enfant sans trouver de réponse.
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{{t3|CHAPITRE XXVII}}



XXVII


Après la leçon du professeur vint celle du père ; Serge, en attendant, jouait avec son canif, accoudé à sa table de travail, et se plongeait dans de nouvelles méditations.
Après la leçon du professeur vint celle du père ; Serge, en attendant, jouait avec son canif, accoudé à sa table de travail, et se plongeait dans de nouvelles méditations.


Une de ses occupations favorites consistait à chercher sa mère pendant ses promenades ; il ne croyait pas à la mort en général, et surtout pas à celle de sa mère, malgré les affirmations de la comtesse et de son père. Aussi pensait-il la reconnaître dans toutes les femmes grandes, brunes et un peu fortes ; son cœur se gonflait de tendresse, les larmes lui venaient aux yeux, il s’attendait à ce qu’une de ces dames s’approchât de lui, levât son voile ; alors il reverrait son visage ; elle l’embrasserait, lui sourirait, il sentirait la douce caresse de sa main, reconnaîtrait son parfum et pleurerait de joie, comme un soir où il s’était roulé à ses pieds parce qu’elle le chatouillait, et qu’il avait tant ri en mordillant sa
Une de ses occupations favorites consistait à chercher sa mère pendant ses promenades ; il ne croyait pas à la mort en général, et surtout pas à celle de sa mère, malgré les affirmations de la comtesse et de son père. Aussi pensait-il la reconnaître dans toutes les femmes grandes, brunes et un peu fortes ; son cœur se gonflait de tendresse, les larmes lui venaient aux yeux, il s’attendait à ce qu’une de ces dames s’approchât de lui, levât son voile ; alors il reverrait son visage ; elle l’embrasserait, lui sourirait, il sentirait la douce caresse de sa main, reconnaîtrait son parfum et pleurerait de joie, comme un soir où il s’était roulé à ses pieds parce qu’elle le chatouillait, et qu’il avait tant ri en mordillant sa<section end=s2 />