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blissemens eux-mêmes et sur les profits qu’on en peut attendre. L’année
établissemens eux-mêmes et sur les profits qu’on en peut attendre. L’année
dernière, Taïti avait protégé les Marquises ; cette année, ces tristes possessions
dernière, Taïti avait protégé les Marquises ; cette année, ces tristes possessions fourniront seules matière au débat, et la chambre s’y engagera sous
l’impression de l’événement qui a laissé dans le pays une impression si profonde. Ainsi on aura vu, en moins de deux années, acculée dans une impasse
fourniront seules matière au débat, et la chambre s’y engagera sous
la grande politique qui prétendait aspirer à couvrir le monde de points maritimes fortifiés, et qui opposait en espérance le Gibraltar de l’Océanie à celui
l’impression de l’événement qui a laissé dans le pays une impression si profonde.
Ainsi on aura vu, en moins de deux années, acculée dans une impasse
la grande politique qui prétendait aspirer à couvrir le monde de points maritimes
fortifiés, et qui opposait en espérance le Gibraltar de l’Océanie à celui
de la Méditerranée, inoffensive parodie du système britannique, qui avait
de la Méditerranée, inoffensive parodie du système britannique, qui avait
reçu de l’Angleterre elle-même des encouragemens et un appui intéressés.
reçu de l’Angleterre elle-même des encouragemens et un appui intéressés.

Si le ministère est animé d’intentions vraiment élevées au point de vue
Si le ministère est animé d’intentions vraiment élevées au point de vue
maritime et colonial, s’il a une ambition plus sérieuse que celle de coloniser
maritime et colonial, s’il a une ambition plus sérieuse que celle de coloniser la Guyanne d’après les plans de M. Jules Lechevalier, et de fonder un
empire au fond de l’Océanie, une occasion décisive se présente de le constater. Les événemens de Haïti ont saisi l’attention publique : la reine des
la Guyanne d’après les plans de M. Jules Lechevalier, et de fonder un
Antilles a vu commencer le cours de ces calamités que nous indiquions naguère comme inévitables et prochaines. La plus inexorable des guerres, une
empire au fond de l’Océanie, une occasion décisive se présente de le constater.
Les évènemens de Haïti ont saisi l’attention publique : la reine des
Antilles a vu commencer le cours de ces calamités que nous indiquions naguère
comme inévitables et prochaines. La plus inexorable des guerres, une
guerre de race et de sang, décime cette population infortunée. Dans leur
guerre de race et de sang, décime cette population infortunée. Dans leur
détresse, les mulâtres ont prononcé le nom de la France ; ils se sont rappelé
détresse, les mulâtres ont prononcé le nom de la France ; ils se sont rappelé
ces jours d’une prospérité passée auxquels ont succédé tant de misères. Ce
ces jours d’une prospérité passée auxquels ont succédé tant de misères. Ce
n’est pas sérieusement que les journaux anglais ont pu accuser notre gouvernement
n’est pas sérieusement que les journaux anglais ont pu accuser notre gouvernement d’avoir provoqué le mouvement des Caves et organisé une ténébreuse conspiration contre le général Hérard. Le seul intérêt qu’ait aujourd’hui la France dans ce pays, c’est d’assurer aux anciens colons de Saint-Domingue le paiement de la misérable indemnité qui leur est attribuée par
d’avoir provoqué le mouvement des Caves et organisé une ténébreuse
conspiration contre le général Hérard. Le seul intérêt qu’ait aujourd’hui
la France dans ce pays, c’est d’assurer aux anciens colons de Saint-Domingue
le paiement de la misérable indemnité qui leur est attribuée par
le traité passé avec le président Boyer. Tel fut le but unique de la mission
le traité passé avec le président Boyer. Tel fut le but unique de la mission
de M. Adolphe Barrot, et ceux qui accusent la France ne l’ignorent pas.
de M. Adolphe Barrot, et ceux qui accusent la France ne l’ignorent pas.
Mais si des éventualités nouvelles se présentaient, ses devoirs changeraient
Mais si des éventualités nouvelles se présentaient, ses devoirs changeraient
sans doute avec les évènemens. Or, ce sont ces éventualités qu’on redoute
sans doute avec les événemens. Or, ce sont ces éventualités qu’on redoute
et qu’on s’efforce de prévenir par d’injurieuses imputations. On ne veut pas
et qu’on s’efforce de prévenir par d’injurieuses imputations. On ne veut pas
qu’en aucune circonstance le concours de la France et l’appui de notre pavillon
qu’en aucune circonstance le concours de la France et l’appui de notre pavillon puissent être invoqués spontanément par les populations aux conditions qu’elles jugeraient elles-mêmes convenable de proposer.

puissent être invoqués spontanément par les populations aux condU
tions qu’elles jugeraient elles-mêmes convenable de proposer.
Les bruits les plus étranges, et nous aimons à le dire, les bruits les moins
Les bruits les plus étranges, et nous aimons à le dire, les bruits les moins
fondés, circulent sur des projets de protectorat exercé en commun avec
fondés, circulent sur des projets de protectorat exercé en commun avec
l’Angleterre. Il est évident que, si le cours imprévu des évènemens amenait
l’Angleterre. Il est évident que, si le cours imprévu des événemens amenait
les malheureux habitans de Saint-Domingue à implorer le secours et l’intervention
les malheureux habitans de Saint-Domingue à implorer le secours et l’intervention de ceux qui possédèrent cette île magnifique, l’Espagne retrouverait
ses droits au même titre que la France ; il est manifeste de plus que le voisinage de notre alliée naturelle serait le seul qui pût être acceptable pour
de ceux qui possédèrent cette île magnifique, l’Espagne retrouverait
ses droits au même titre que la France ; il est manifeste de plus que le voisinage
de notre alliée naturelle serait le seul qui pût être acceptable pour
nous, et qu’un protectorat partagé avec l’Angleterre, déjà maîtresse des
nous, et qu’un protectorat partagé avec l’Angleterre, déjà maîtresse des
plus fortes positions des Antilles, et qui n’a jamais rien possédé en Haïti,
plus fortes positions des Antilles, et qui n’a jamais rien possédé en Haïti,
serait à la fois une humiliation et un péril. L’acte du 17 avril 1825, confirmé
serait à la fois une humiliation et un péril. L’acte du 17 avril 1825, confirmé par la convention du 12 février 1838, a consacré d’ailleurs pour la
par la convention du 12 février 1838, a consacré d’ailleurs pour la