« Sainte Parascève » : différence entre les versions
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{{Titre|Parascève|[[Auteur:Jean Martinov|J. Martinof, S. J.]]|Collection de précis historiques. Texte établi par Éd. Terwecoren. J. Vandereydt, Bruxelles, 1863. (pp. 289-296)|nocat=1}}
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Une nuit que, selon sa coutume, elle se livrait à la prière, les mains élevées au ciel, elle eut la vision suivante : Un jeune homme resplendissant de lumière lui apparut et lui dit : « Quitte cette solitude et retourne dans ta patrie ; car c’est là que ton corps devra être rendu à la terre et que ton âme prendra son essor vers la patrie céleste. » Réfléchissant sur cette vision, elle crut y reconnaître la voix du ciel ; cependant elle se sentait partagée entre deux sentiments opposés : si, d’une part, elle se réjouissait de la dissolution prochaine de son corps, de l’autre, la pensée de devoir abandonner la solitude l’attristait grandement ; elle trouvait que rien n’est aussi efficace que la retraite et le silence pour élever l’âme à une grande pureté et lui conserver sa candeur originelle. Toutefois elle triompha de ses répugnances ; elle dit adieu à sa solitude chérie et prit la route de Constantinople, par où elle devait passer.
Arrivée dans la capitale, son premier soin fut de se rendre à la magnifique église de Sainte-Sophie ou de la Sagesse divine. Quels ne furent point, en ce lieu, ses sentiments et ses actes ? Vous l’auriez vue, tantôt agenouillée dans ce sanctuaire, répandre des torrents de larmes, épancher amoureusement son âme en profonds soupirs et se consumer dans de saintes longueurs ; tantôt, pareille à une laborieuse abeille qui voltige autour des fleurs printanières, visiter, les uns après les autres, tous les lieux saints de cette cité-reine. Elle aimait entre autres à prier dans l’église de la Mère de Dieu, dite ''des Blaquernes'', et là, prosternée devant l’image vénérée de la Vierge Marie, elle répondait son cœur devant sa Mère bien-aimée. « C’est à vous, disait-elle, Souveraine du monde, que j’ai voué ma vie. C’est en vous, ô Vierge, que je mets tout
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mon espoir et ma confiance. Ne me repoussez pas, ne méprisez pas votre servante qui, depuis ses jeunes années, s’est attachée aux traces de votre Fils unique. Vous connaissez, ô Vierge, la fragilité de mon sexe et l’affliction de mon âme ; je n’ai d’autre protection que vous, qui êtes la sauvegarde, la conservatrice et le guide de toute ma vie. Tant que je restais dans le désert, je n’avais d’autre appui que vous ; maintenant que je n’y suis plus, quel autre secours demanderai-je, si ce n’est celui de ma Souveraine et de ma Mère ? Assistez-moi donc, ô ma patronne bien-aimée, et protégez-moi jusqu’à la fin de ma vie, car vous êtes mon unique espérance ! »
Après avoir ainsi prié de tout son cœur et mis dans la Mère de Dieu son entière confiance, Parascève se rendit en grande hâte à Epivati, son pays natal. Elle y passa le reste de sa vie, ajoutant fatigues aux fatigues, souffrances aux souffrances, multipliant les veilles et les jeûnes, et s’entretenant sans cesse seule à seul avec Dieu. Un temps assez considérable s’était écoulé, lorsqu’elle sentit que l’heure suprême n’était pas éloignée pour elle. Elle redoubla donc de ferveur dans ses oraisons. « Seigneur, disait-elle, vous qui chérissez les hommes, ne dédaignez point votre pauvre servante qui, par amour pour vous, avait tout abandonné afin de vous suivre de plus près. Ordonnez maintenant, ô Seigneur très miséricordieux, ordonnez que votre ange reçoive en paix ma pauvre âme. Faites que les esprits impurs, vils et malins ne m’arrêtent pas au passage, et rendez-moi digne de paraître avec confiance devant votre redoutable tribunal, et de vous bénir aussi dans les siècles des siècles. » C’est dans de pareils transports d’amour que Parascève remit son âme bienheureuse entre les mains du Créateur. Son corps reçut la sépulture grâce à quelques fervents chrétiens de l’endroit, car l’humble vierge n’avait révélé à personne ni sa patrie, ni son nom, préférant demeurer inconnue jusqu’au jour où elle irait rejoindre son Époux céleste. Tels furent les combats de Parascève ; telles furent les luttes de cette bienheureuse, qui, après une courte durée, s’est acquis dans le ciel une gloire qui ne finira jamais.
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