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CHAPITRE III

MADAME DE STAËL

1. Caractère et esprit. Intelligence cosmopolite. Médiocrité du sens artistique. — 2. Idées politiques de Mme de Staël : libéralisme bourgeois. Idées religieuses. — 3. La critique de Mme de Staël. La Litléralure : idée de la relativité du goût. Le livre de l'Allemagne : principes du romantisme. Insurrection contre les règles. Cosmopolitisme littéraire.

Mme de Staël et Chateaubriand ont cru n’avoir pas grand’chose de commun. En réalité, malgré l’opposition de leurs tempéraments et de leurs principes, ils ont poussé tous les deux la littérature dans le même sens. Mme de Staél a fourni au. romantiques des idées, des théories, une critique : de Chateaubriand ils ont reçu un idéal, des jouissances et des besoins ; elle a défini, il a réalisé.

1. CARACTÈRE ET ESPRIT DE Mme DE STAEL.

Mme de Staël1 appartient au XVIIIe siècle, elle est le XVIIIe siècle vivant, le xviii« siècle tout entier : car les courants les plus contraires se rassemblent en elle sans s’affaiblir. Elle est fille de Housstciu, par l’intensité de la vie sentimentale. Elle a l’imagination troublée et livreuse, le cœur ardeut, tumultueux, d’où jaillit une inépuisable source de passion. Elle a l’égoïsme généreux, une soif

1. Biographie : Germaine Necker. née en 1766, fipure dès l’âge de onze ans aux récepUuiis <ie sa tnore. Son esprit se forme à enLendre Haynal, Thomas, Grimm, Morellol, Siiard, BufTon, etc. Elle épouse en ns6 le baron de Slaël, ambassadeur de Suède. Elle accueille d’abord la Révolution avec joie et avec foi ; son salon est le lieu de réunion des amis de la constiUilion anglaise, Meunier, .Vlalouet, Clermont-Tonnerre. Montmorency ; mais, en sept. 179-2. elle est forcée de se réfugier à Coppet, au bord du lac de Genève. Elle rentre à Paris en 1795, et son salon est très fréquenté : Daunou, Cabanis, Garai, Rœderer, M.-J. Chénier, B. Constant surtout, y sont assidus. Suspecte au Directoire, elle est oblifrée de retourner à Coppet, d’où elle revient en 1797. Elle vil d’abord en paix avec Bonaparte ; elle ne rompt pas encoro après le 18 Brumaire ; mais c’est chez elle que B. Constant prépare en janvier 1800 le discours oii il dénonce au Tribunal l’aurore de la tyrannie. Dès lors, la rupture est certaine quoique dans sa Litlérature (1800) elle semble mêler encore les avances aux allusions malignes. Son salon est k ]>remier de Paris en 180*2 : autour d’elle