« Notice sur les travaux scientifiques de Henri Poincaré » : différence entre les versions
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différentielles à l'aide de séries toujours convergentes, j'étais naturellement
conduit à m'attaquer d'abord aux équations linéaires. Ces équations, en effet,
qui ont été dans ces derniers temps l'objet des travaux de
Frobenius, Schwarz, Klein et
possédait depuis longtemps les développements de leurs intégrales dans le voisinage
d'un point
à
donc en en abordant l'étude que j'avais le plus de
résultat.
Mais il était nécessaire de plus de faire une hypothèse au sujet des coefficients
des équations que je voulais étudier. Si j'avais pris, en effet, pour coefficients
des fonctions
quelconques et, par conséquent, je n'aurais pu dire quelque chose de précis
au sujet de la nature de ces intégrales, ce qui était mon but. J'étais donc
Je supposerai, pour simplifier un peu l'exposé qui va suivre, que les coefficients
sont rationnels.
et qui est la plus naturelle au point
(27, 69). Soit y une intégrale d'une équation linéaire d'ordre n à coefficient
rationnels. Posons
(5) z = exp(sum(lambda*dx))*(F(n-1)*((d^(n-1)(y))/(d(x^(n-1)))) + (d^(n-2)(y))/(d(x^(n-2)))) + ... + F(1)*(dy/dx) + F(0)*y),
A et lesF étant des fonctions rationnelles dex. Il est clair que z satisfera comme y▼
A une équation linéaire d'ordre n à coefficients rationnels. Je dirai que ces deux▼
▲
Fquations appartiennent à la même famille. On voit aisément, en effet, que la▼
connaissance des propriétés de la fonction y entraîne celle des propriétés de la
fonction z.
Il y a
fonctions des
famille; en d'autres termes, il y a, comme je l'ai montré dans ma Note du
22 mai
par l'équation (
x par une fonction quelconque de x' et à multiplier y par une autre fonction
quelconque de x'. Au contraire, les fonctions qui entrent dans ma substitution
(5) ne sont pas quelconques, mais rationnelles. Rien ne saurait mieux faire
comprendre la différence du point de vue de
cherche avant tout des relations entre diverses intégrales, et il peut impunément
introduire dans ses calculs des fonctions quelconques; au contraire, mon But
étant d'étudier la nature de l
altérée, si je multipliais l'
M. Halphen.
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elliptiques, et l'on ne doit pas s'en étonner, car si j'imaginais ces fonctions nouvelles,
c'était afin de faire pour les équations différentielles linéaires ce qu'on
avait fait à l'aide des séries
différentielles
C'est donc l'analogie avec les fonctions elliptiques qui m'a servi de guide dans
toutes mes
qui
Cette
ont dû penser depuis longtemps qu'il conviendrait de la généraliser en
cherchant des fonctions uniformes d'une variable x qui demeurent inaltérées,
quand on fait subir à cette variable certaines transformations, mais
ne peuvent pas être choisies d'une manière quelconque. Elles doivent
évidemment former un groupe, et, de plus,
ce groupe une transformation infinitésimale, c'est-à-dire qui ne
que d'un infiniment petit. Sans cela, en répétant indéfiniment cette transformation,
on ferait varier x d'une façon continue, et notre fonction uniforme, qui ne
serait pas altérée quand la variable augmenterait d'une manière continue, se réduirait
à une constante. En d'autres termes, notre groupe doit être
(102, 5, 64). Le premier
groupes discontinus que l'on peut former.
Dans le cas des fonctions elliptiques, les transformations du
évidemment discontinu) consistent à ajouter à x certaines constantes. Ici encore
une nouvelle analogie avec les fonctions elliptiques peut nous venir en aide.
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groupe, de sorte que la connaissance de la fonction à l'intérieur de l'un des
parallélogrammes entraîne sa connaissance dans tout le plan. De même, si nous
envisageons un groupe discontinu plus
d'ordre plus
où la fonction existe) en une infinité de régions ou de polygones curvilignes, de
telle façon qu'on puisse obtenir toutes ces régions en appliquant à l'une d'elles
toutes les transformations du groupe. La
d'un de ces polygones curvilignes entraîne sa connaissance pour toutes les
valeurs possibles de la variable.
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elliptiques : on considère certaines intégrales appelées de première espèce,
ensuite, par un procédé connu sous le nom d'inversion, on regarde la variable x
périodique.
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d'une intégrale, mais du rapport z des deux intégrales de notre équation. Dans
certains cas, la fonction ainsi définie sera uniforme, et alors elle demeurera inaltérée
par une infinité de substitutions linéaires changeant z en
Pour cela, le groupe formé par ces substitutions doit être discontinu, et il est
aisé de voir que les polygones curvilignes dont il a été question plus haut sont
limités par des arcs de cercle. J'ai supposé d'abord que les coefficients des substitutions
(
n'altéraient pas un certain cercle appelé fondamental. Dans ce cas, les
arcs de cercle qui servent de côtés à nos polygones curvilignes sont
à ce cercle fondamental.
Quelle est alors la condition pour que le groupe engendré par un polygone
curviligne donné soit discontinu? Pour résoudre ce
une
du polygone curviligne générateur, on construit aisément les polygones voisins,
puis les polygones voisins de ceux-ci, et ainsi de suite. On a ainsi une sorte de
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que cette surface ne va pas se recouvrir elle-même partiellement ou totalement,
c'est-à-dire qu'un polygone nouvellement annexé à notre surface ne va pas recouvrir
en partie un polygone anciennement construit. Pour cela, il ne
pas de remarquer que notre surface est simplement connexe et sans point de
ramification (unverzweigt). Cette façon de raisonner n'est qu'un paralogisme
qui a déjà entraîné quelques savants dans diverses erreurs et qui, dans le
qui nous occupe, nous égarerait certainement. II faut encore faire voir
(le contraire pourrait avoir lieu e t une surface simplement connexe pourrait,
en se recouvrant plusieurs fois elle-même, couvrir une région plane à
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Il s'agit donc de démontrer qu'en construisant successivement tous nos polygones,
comme je l'ai dit
atteindra forcément un point
m'aurait peut-être arrêté longtemps sans l'aide que j'ai trouvée dans une
théorie fort différente : je veux parler de la Géométrie non euclidienne.
fondée sur l'hypothèse que la somme des angles d'un triangle est plus
petite que deux droits, ne semble d'abord qu'un simple jeu [le l'esprit qui n'a
d'intérêt que pour le philosophe, sans pouvoir être d'aucune utilité au
Il n'en est rien; les
vrais que ceux de la géométrie d'Euclide, à la condition qu'on les interprète
comme ils doivent l'être. Ainsi, par exemple, ces
la ligne droite, telle que nous la concevons, mais ils le deviennent si, partout où
le cercle fondamental
théorie, imaginée, il est vrai, dans un but métaphysique, mais dont chaque proposition,
convenablement interprétée, me fournissait un
la Géométrie ordinaire. Il se trouva qu'en combinant tous ces théorèmes, j'obtins
aisément la solution de la difficulté dont j'ai parlé plus haut.
Je pus ainsi construire tous les groupes discontinus formés
n'altérant pas le cercle
Mais un problème important se posait : étant donné un groupe
existe-t-il des fonctions uniformes inaltérées par les substitutions
groupe (65)? C'est ce que j'ai démontré et j'ai donné à ces fonctions le nom de
M. Fuchs. Pour arriver à ce résultat, il eût été possible, dans certains cas particuliers,
d'appliquer la proposition connue sous le nom
souvent appliquée par Riemann et démontrée plus récemment par
Je ne connaissais pas ce principe à cette époque, mais l'
m'en serais pas servi; car il ne pouvait me donner la solution du problème que
dans certains cas particuliers et, même dans ces cas,il pouvait servir à démontrer
l'existence de la fonction, mais il n'en donnait pas le
C'est encore à 1'
On sait que ces fonctions peuvent être regardées comme le quotient de deux
transcendantes, non plus seulement uniformes, mais encore entières,
l'on appelle les séries
elles sont multipliées par une exponentielle quand la variable augmente d'une
période. De même ici, je devais
par le quotient de deux transcendantes
aux fonctions
variable z subit une des transformations du groupe.
Je trouvai aisément des séries satisfaisant à ces conditions et
et trouvé leur expression analytique. Le quotient de l'unité par une série
considération de ces développements nouveaux qui m'a permis de démontrer
réciproquement que toute fonction fuchsienne peut être regardée comme le quotient
de deux séries
Ces fonctions
plan, les autres n'existant qu'à l'intérieur du cercle fondamental. Dans les deux
cas, il y a entre deux fonctions
algébrique. La détermination du genre de cette relation est d'une importance capitale;
je l'ai obtenue d'abord par des procédés analytiques, et plus simplement
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Grâce à ces relations algébriques, il est possible d'utiliser les fonctions fuchsiennes
pour l'étude des fonctions et des courbes algébriques. Ainsi l'
les coordonnées des points d'une courbe algébrique par des fonctions fuchsiennes,
c'est-à-dire
expressions des coordonnées pour arriver à un certain nombre
ces courbes. On peut s'en servir également pour exposer d'une façon plus simple
la théorie des fonctions abéliennes.
Si, dans une intégrale abélienne de première
par une fonction
uniforme de z dont on trouve aisément le développement analytique. Ainsi ces
intégrales, qu'on savait déjà obtenir à l'aide des fonctions
d'une expression analytique entièrement différente, où entrent des transcendantes
ne dépendant que d'une seule variable.
Mais ce n'est pas tout. Toute
provenant de
c'est-à-dire qu'on peut l'obtenir en regardant la variable x comme fonction
du rapport
donc immédiatement l'intégration d'une infinité d'équations linéaires que
l'on peut appeler
Pour que l'analogie avec les fonctions elliptiques fut complète, il faudrait que
les autres
et de transformation pussent s'étendre aux nouvelles transcendantes.
La théorie de la
toutefois que le groupe des fonctions
compliqué que celui des fonctions elliptiques, les cas à considérer sont beaucoup
plus
servir pour jeter quelque lumière sur la question de la réduction des intégrales
abéliennes (58). J'y reviendrai plus loin.
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Au contraire, le théorème d'addition ne peut pas s'étendre à toutes les fonctions
fuchsiennes. Cela n'est possible que dans un cas particulier et pour une
classe spéciale de ces transcendantes (60). Je veux parler de ces fonctions
qui tirent leur origine de la considération des formes
indéfinies et sur lesquelles je reviendrai dans le paragraphe relatif b
l'Arithmétique.
Les
peuvent aussi former des groupes discontinus que j'ai
(14, 95, 67). Pour démontrer l'existence de ces groupes, je rencontrais la m6me
difficulté que pour les groupes
d'appliquer la géométrie non-euclidienne.
la difficulté était facile à surmonter; mais,
tout entière. J'imaginai alors un artifice qui me
aisément l'existence des groupes kleinéens. Je n'avais plus qu'à appliquer
les méthodes qui m'avaient réussi une première fois pour trouver une nouvelle
différence digne d'être signalée est celle qui résulte de la forme du domaine à
l'intérieur duquel ces fonctions
est limité par une courbe non analytique qui n'a pas de rayon de courbure déterminé.
Dans d'
Les fonctions fuchsiennes sont susceptibles d'un autre mode de
je veux parler des fonctions
comme elles ne peuvent guère s'appliquer aux équations
dites, je me réserve d'y revenir dans la deuxième Partie, consacrée
théorie générale des fonctions.
Les résultats
Q déterminer les coefficients du groupe d'une équation linéaire en fonction des
coefficients de l'équation elle-même (33, 35, 68). Ce problème n'était pas nouveau
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voie divers résultats qui peuvent présenter quelque intérêt. Ainsi les coefficients
du groupe considérés comme fonctions de certains coefficients de l'équation (les
autres coefficients étant regardés
J'ai étudié également les fonctions inverses qui, dans certains cas, sont
uniformes.
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Les résultats ainsi obtenus ne donnaient encore qu'une solution bien incomplète
du problème que je m'étais proposé, c'est-à-dire l'intégration des équations
différentielles linéaires. Les équations que j'ai appelées plus
et qu'on peut intégrer par une simple inversion, ne sont que des cas très particuliers
des équations linéaires du second ordre. On ne doit pas s'en étonner si
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Envisageons, par exemple, l'intégrale de deuxième espèce
u = sum(0...x)(((x^2)*dx)/(sqrt((1 - (x^2))(1- (k^2)*(x^2))))).
Pour l'obtenir, nous considérerons comme équation auxiliaire celle qui donne
l'intégrale de première espèce
z = sum(0...x)((dx)/(sqrt((1 - (x^2))(1- (k^2)*(x^2)))));
d'où par inversion
x =
Remplaçant x par
Z(z), qui augmente d'une constante quand z augmente d'une période. On est
donc conduit à employer ici un procédé analogue : étant donnée une
linéaire E d'ordre quelconque, à coefficients algébriques en x, on se sert d'une
équation auxiliaire E' du second ordre, et cette équation auxiliaire doit être
choisie de telle façon que x soit fonction
de E' et que les intégrales de E soient des fonctions uniformes de
Est-il toujours possible de faire ce choix de manière à satisfaire à toutes ces
conditions? Telle est la question qui se pose naturellement. Cela revient d'ailleurs
à demander si, parmi les équations linéaires qui satisfont à certaines conditions,
qu'il est inutile d'énoncer ici, il y a toujours une équation
Je suis parvenu à démontrer qu'on devait répondre affirmativement à
Je ne puis expliquer ici en quoi consiste la méthode dont nous nous sommes
servis d'abord,
comment j'ai comblé les lacunes qui subsistaient encore dans la démonstration
du géomètre allemand, en introduisant une théorie qui a les plus grandes analogies
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Ainsi l'équation auxiliaire E' existera toujours; mais il ne suffit pas de pouvoir
démontrer son existence, il faut encore savoir la former. C'est là l'objet de
donné, clans cette dernière Partie, des procédés pour
l'équation E', non pas exactement, ce qui est impossible, mais avec une approximation
aussi grande que l'on veut.
Si maintenant on considère le rapport z des intégrales de cette équation auxiliaire,
x est une fonction fuchsienne de z que
l'équation E sont des fonctions uniformes de z, qui subissent des transformations
linéaires lorsque a subit une transformation du
que la fonction Z(z) augmente d'une constante quand z augmente d'une période
(69). Ces fonctions uniformes jouent pour l'intégration de l'équation E le
même rôle que la fonction
Ces fonctions
la
de z. Ces deux séries sont convergentes à l'intérieur du cercle fondamental. Si
la fonction f(
supposons), la
deux séries sont toujours convergentes. D'ailleurs, les coefficients de ces séries
se calculent aisément par récurrence. A ce point de vue, on peut donc
que ces développements nous donnent l'intégration complète de l'équation E,
puisqu'ils sont toujours valables au lieu d'être limités à un domaine particulier.
Je ne
des fonctions
pour l'esprit, parce que les termes sont liés les uns aux autres par
et que, par conséquent, le développement met en évidence les propriétés caractéristiques
de ces fonctions. C'est ainsi que l'expression de
d
que le développement de cette fonction suivant les puissances de z et
de
quotient de deux séries; le dénominateur est une série
numérateur est une série à termes rationnels, où l'expression du terme
est fort simple.
Ainsi, il est
algébriques, à l'aide
que l'on a
algébriques. D'ailleurs ces dernières intégrales elles-mêmes sont susceptibles
d'être obtenues aussi par l'intermédiaire des fonctions
et l'on en a ainsi une expression nouvelle, entièrement différente de celle où
entrent les séries
III. - Intégration des équations linéaires par les fonctions algébriques et abéliennes.
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