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À l’étranger, les faiseurs de systèmes d’organisation et d’administration pour Haïti, qu’ils ont toujours très-imparfaitement appréciée, firent chorus à toutes ces accusations, et leurs écrits vinrent encore réagir à l’intérieur du pays où il n’y a que trop d’esprits disposés à accueillir sans examen, tout ce qui s’imprime au dehors. »
À l’étranger, les faiseurs de systèmes d’organisation et d’administration pour Haïti, qu’ils ont toujours très-imparfaitement appréciée, firent chorus à toutes ces accusations, et leurs écrits vinrent encore réagir à l’intérieur du pays où il n’y a que trop d’esprits disposés à accueillir sans examen, tout ce qui s’imprime au dehors. »


Parmi tous ces opposans, aucun ne sembla vouloir reconnaître une chose essentielle cependant : c’est qu’avec le système libéral dont Pétion fut le fondateur, par le morcellement et la distribution des terres, il n’était plus possible de maintenir une immense ''supériorité'' au profit des grandes propriétés rurales, comme anciennement ; et que les petites propriétés, au contraire, devaient l’emporter avec le temps, bien certainement en faveur ''des masses'' de la population laborieuse qui cultive les terres de ses mains. Par là, le bienêtre se déplaçait ; il passait des mains des hautes classes dans celles des classes qui, jusque là, avaient été subordonnées, puisque l’agriculture, en Haïti, est, sans contredit, la base la plus solide de la fortune. C’est aux hautes classes à comprendre que, possédant des biens étendus dans les campagnes, elles doivent, autant que possible, les faire valoir par leurs propres soins : sinon, elles se verront dans la nécessité de les ''morceler, '' de les ''vendre'' partiellement à ceux qui peuvent les cultiver. Le séjour des hommes éclairés parmi ceux-là aurait le bon effet de diriger leurs efforts vers la prospérité des cultures, par l’exemple qu’ils traceraient, par les procédés qu’ils emploieraient dans l’exploitation de leurs biens.
Parmi tous ces opposans, aucun ne sembla vouloir reconnaître une chose essentielle cependant : c’est qu’avec le système libéral dont Pétion fut le fondateur, par le morcellement et la distribution des terres, il n’était plus possible de maintenir une immense ''supériorité'' au profit des grandes propriétés rurales, comme anciennement ; et que les petites propriétés, au contraire, devaient l’emporter avec le temps, bien certainement en faveur ''des masses'' de la population laborieuse qui cultive les terres de ses mains. Par là, le bien-être se déplaçait ; il passait des mains des hautes classes dans celles des classes qui, jusque là, avaient été subordonnées, puisque l’agriculture, en Haïti, est, sans contredit, la base la plus solide de la fortune. C’est aux hautes classes à comprendre que, possédant des biens étendus dans les campagnes, elles doivent, autant que possible, les faire valoir par leurs propres soins : sinon, elles se verront dans la nécessité de les ''morceler, '' de les ''vendre'' partiellement à ceux qui peuvent les cultiver. Le séjour des hommes éclairés parmi ceux-là aurait le bon effet de diriger leurs efforts vers la prospérité des cultures, par l’exemple qu’ils traceraient, par les procédés qu’ils emploieraient dans l’exploitation de leurs biens.