« Dimitri Roudine/6 » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Phe-bot (discussion | contributions)
m Typographie
Phe (discussion | contributions)
mAucun résumé des modifications
Ligne 3 :
 
{{Navigateur|[[Dimitri Roudine/5|Chapitre V]]|[[Dimitri Roudine]]|[[Dimitri Roudine/7|Chapitre VII]]}}
 
[[en:Rudin/V]]
[[ru:Рудин (Тургенев)/Глава 5]]
 
==__MATCH__:[[Page:Tourgueniev - Dimitri Roudine, 1862.djvu/75]]==
 
 
{{t3|VI}}
 
 
Ligne 136 ⟶ 144 :
— La supériorité de Roudine vous offense, voilà pourquoi vous ne l’aimez pas, dit Alexandra Pawlowna avec feu, voilà ce que vous ne pouvez lui pardonner. Et je suis persuadée que l’étendue de son esprit ne nuit pas à la bonté de son cœur. Regardez ses yeux lorsqu’il…
 
— Lorsqu’il parle du parfait honneur… interrompit Lejnieff en citant un vers de Griboiédoff{{Refl|1}}<ref>Lorsqu’il se met à parler du parfait honneur, son visage s’injecte de sang, ses yeux s’allument, ses larmes coulent, et nous – nous sanglotons (ces vers s’appliquent à un tartufe).</ref>.
 
— Vous me fâcherez et je me mettrai à pleurer. Je regrette du fond de l’âme de n’être pas allée chez Daria Michaëlowna au lieu de rester avec vous. Vous n’en valez pas la peine. Cessez donc de me contrarier, continua-t-elle d’une voix plaintive. Vous feriez mieux de me raconter quelque chose de sa jeunesse.
Ligne 148 ⟶ 156 :
Lejnieff continuait d’arpenter la chambre. Alexandra Pawlowna le suivait des yeux.
 
— Une fois parti, continua-t-il, Roudine n’écrivait que bien rarement à sa mère. Il ne vint la voir qu’une fois, et cela seulement pour deux jours. Ce fut entourée d’étrangers que la pauvre femme mourut, loin de lui, mais sans quitter son portrait du regard jusqu’à sa fin. C’était une femme excellente, très hospitalière. J’allais chez elle quand elle demeurait à T***, et elle ne manquait jamais de me régaler de confitures aux cerises. Elle aimait son fils à la folie. Les messieurs de l’école de Petchorine{{Refl|2}}<ref>Héros d’un roman de Lermontoff.</ref> vous diront que nous sommes toujours portés à aimer ceux qui sont le moins disposés à la tendresse ; mais il me semble à moi que toutes les mères aiment leurs enfants, surtout ceux qui sont absents. Plus tard, j’ai rencontré Roudine à l’étranger. Il vivait avec une de nos dames russes qui s’était attachée à lui, une espèce de bas-bleu qui n’était ni plus jeune, ni plus belle qu’il ne convient à un bas-bleu. Il se traîna assez longtemps avec elle et l’abandonna enfin… ou plutôt non : c’est elle qui ne voulut plus de lui. Je l’ai perdu de vue depuis.
 
Lejnieff se tut, passa la main sur son front et s’affaissa dans un fauteuil comme s’il était épuisé de fatigue.
Ligne 170 ⟶ 178 :
— Je souffre, répondit Volinzoff. Et il sortit.
 
Alexandra Pawlowna et Lejnieff le suivirent des yeux, et échangèrent un regard sans rien dire. Ce qui se passait dans le cœur de Volinzoff n’était plus un secret ni pour elle ni pour lui.
 
== Notes ==
{{Refa|1}}Lorsqu’il se met à parler du parfait honneur, son visage s’injecte de sang, ses yeux s’allument, ses larmes coulent, et nous – nous sanglotons (ces vers s’appliquent à un tartufe).<br>
{{Refa|2}}Héros d’un roman de Lermontoff.
 
[[en:Rudin/V]]
[[ru:Рудин (Тургенев)/Глава 5]]