« Thérèse Sureau » : différence entre les versions

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{{t3|THÉRÈSE SUREAU}}
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bien que sa mise fût d’une grande simplicité, sa figure éclatante de pâleur sous un
bandeau de cheveux noirs, ne manquait pas de distinction, et ses lèvres plus d’une
fois avaient accueilli par un mouvement ironique les sottes observations qui pleuvaient
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ironique les sottes observations qui pleuvaient
autour de nous. J’épiais l’occasion de lui adresser la parole : elle ne
se fit pas attendre. Son sac, qu’elle avait ouvert, m’avait laissé voir entre
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l’éléphant qu’était destiné ce plat de dessert, et, dans ma gauche courtoisie,
j’avais volé à la dame de mes pensées les deux tiers de son déjeuner. Que
faire ? c’eût été ajouter à la sottise et à l’offense que de lui en
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/309]]==
l’offense que de lui en
offrir brutalement d’autres, et cependant je mourais d’envie d’acquitter
ma dette.
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autres littérateurs, lui avaient conseillé, dans l’intérêt de la pièce, d’y
tailler un rôle pour un éléphant, ce qui m’expliquait enfin son attention de tout à
l’heure aux allures du gigantesque comédien. Hélas ! la pauvre dévote croyait
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/310]]==
pauvre dévote croyait
se confesser au grand prêtre de la religion romantique ; et moi, je l’écoutais
rougissant et balbutiant comme l’écolier espiègle qui s’est caché, la veille
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des yeux épouvantés. — « Ma cousine ! » balbutiai-je
en retombant sur ma chaise.
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Elle trahit par un geste son désappointement. « Non, je ne suis pas un
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Après un moment de silence : « Je n’essaierais pas, lui dis-je,
de vous détourner d’une carrière à laquelle vous seriez fatalement
prédestinée ; mais êtes-vous bien sûre de votre vocation ? De quel droit vous
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/312]]==
re de votre vocation ? De quel droit vous
proclamez-vous poète ? Est-ce pour avoir quelquefois aligné des alexandrins et
accouplé des rimes ? Mais, à ce compte, je suis poète aussi, moi ; mon voisin
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— ce nom, je le connais ; cette histoire, je la sais. Pauvre
sœur aî
sœur aînée, si le sommeil de la mort a des rêves, ta gloire posthume du moins te
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sœur aînéenée, si le sommeil de la mort a des rêves, ta gloire posthume du moins te
console aujourd’hui dans la tombe !
 
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cette autre que j’entendis un jour hurler sur les tréteaux de la foire :
« Entrez, Messieurs et Dames ; vous y verrez la petite Ourliska,verre
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/314]]==
z la petite Ourliska,
princesse de Caramanie, qui a eu des malheurs. Elle est âgée de seize ans, danse sur la
corde sans balancier, marche sur la tête comme un ange, et fait le grand écart… Que
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je m’étais arrêté en chemin, à deux lieues du village, dans une imprimerie toute
petite, mais proprette, coquette, hospitalière (vous la connaissez, ma sœur), où je
me reposais voluptueusement sur d’innocentes affiches, de la littératurel
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/315]]==
ittérature
parisienne. Mais le dimanche suivant, comme vous pensez bien, j’arrivai chez mon
oncle presque aussitôt que l’aurore. Je trouvai ma cousine chantant à sa fenêtre
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Pour le bonheur seul respire,<br>
Et même, à l’heure qu’il est,<br>
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/316]]==
Qu’en dormant un long sourire<br>
Laisse voir tes dents de lait.<br>
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dimanches. Hélas ! plût à Dieu que les souris de ma chambrette eussent mangé la
lettre et l’habit ! C’était une invitation d’un directeur de
théâtre à l’auteur de ''Zénobie'', que l’on attendait, disait-il, pour
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/317]]==
Zénobie'', que l’on attendait, disait-il, pour
commencer les répétitions de son drame, reçu la veille par acclamation. Thérèse en fit
lecture à haute voix, et dès lors je sentis que c’en était fait de son bonheur. Nous
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Les jours, les semaines, les mois qui suivirent ces fatales nouvelles, furent pour moi,
comme vous pensez bien, remplis de distractions douloureuses. Les caractères répondaient
 
==[[Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/318]]==
les uns pour les autres à l’appel de mes doigts tâtonnants ; je me barbouillais
d’encre en essuyant mes pleurs, et une fois entre autres, m’étant penché sur