« Les Moines (Recueil)/Rentrée des moines » : différence entre les versions

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:On dirait que le site entier sous un lissoir
:Se lustre et dans les lacs voisins se réverbère ;
:C'estC’est l'heurel’heure où la clarté du jour d'ombresd’ombres s'obères’obère,
:Où le soleil descend les escaliers du soir.
 
:Une étoile d'argentd’argent lointainement tremblante,
:Lumière d'ord’or dont on n'aperçoitn’aperçoit le flambeau,
:Se reflète, mobile et fixe, au fond de l'eaul’eau
:Où le courant la lave, avec une onde lente.
 
:A travers les champs verts s'ens’en va se déroulant
:La route dont l'aversel’averse a creusé les ornières ;
:Elle longe les noirs massifs des sapinières
:Et monte au carrefour couper le pavé blanc.
 
:Au loin scintille encore une lucarne ronde
:Qui s'ouvres’ouvre ainsi qu'unqu’un oeilœil dans un pignon rongé ;
:Là, le dernier reflet du couchant s'ests’est plongé
:Comme, en un trou profond et ténébreux, la sonde.
 
:Et rien ne s'entends’entend plus dans ce mystique adieu,
:Rien - le site vêtu d'uned’une paix métallique
:Semble enfermer en lui, comme une basilique,
:La présence muette et nocturne de Dieu.
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:A ceux qui crèvent seuls, mornes, sales, pouilleux,
:Et que nul de regrets ni de pleurs n'accompagnen’accompagne
:Et qu'onqu’on enterrera dans un coin de campagne,
:Sans qu'onqu’on lave leur corps ni qu'onqu’on ferme leurs yeux,
 
:Aux mendiants mordus de misères avides,
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:Et tels les moines blancs traversent les champs noirs,
:Faisant songer au temps des jeunesses bibliques
:Où l'onl’on voyait errer des géants angéliques,
:En longs manteaux de lin, dans l'orl’or pâli des soirs.
 
:::III
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:Brusque, résonne au loin un tintement de cloche,
:Qui casse du silence à coups de battant clair
:Par-dessus les hameaux, et jette à travers l'airl’air
:Un long appel, qui long, parmi l'échol’écho, ricoche.
 
:Il proclame que c'estc’est l'instantl’instant justicier
:Où les moines s'ens’en vont en chœur chanter Ténèbres
:Et promener sur leurs consciences funèbres
:La froide cruauté de leurs regards d'acierd’acier.
 
:Et les voici priant : tous ceux dont la journée
:S'estS’est consumée au long hersage en pleins terreaux,
:Ceux dont l'espritl’esprit, sur les textes préceptoraux,
:S'épandS’épand, comme un reflet de lumière inclinée.
 
:Ceux dont la solitude âpre et mâle a rendu
:L'âmeL’âme voyante et dont la peau blême et collante
:Jette vers Dieu la voix de sa maigreur sanglante,
:Ceux dont les tourments noirs ont fait le corps tordu.
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:A leurs frères pieux disent, à lente voix,
:Qu'auQu’au dehors, quelque part, dans un coin de bruyère,
:Il est un moribond qui s'ens’en va sans prière
:Et qu'ilqu’il faut supplier, au chœur, le Christ en croix,
 
:Pour qu'ilqu’il soit pitoyable aux mendiants avides
:Qui, le ventre troué de faim, ne peuvent plus
:Se béquiller au loin dans les enclos feuillus