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travaillent déjà depuis bien des siècles à le réparer et à le rendre praticable. Ceux qui s’y entendent, disent qu’il n est pas de meilleurs matériaux pour effectuer cette réparation que de salutaires instructions ; mais bien qu’on n’ait pas cessé de les y verser en abondance, ce lieu est toujours le Bourbier du Découragement.

Il est vrai que, par l’ordre du Souverain, on a placé, de distance en distance, des pierres pour assurer les pas des voyageurs. Mais lorsque les impuretés de ce lieu augmentent, ce qui arrive ordinairement dans les changements de temps, ces pierres sont difficiles à découvrir, et, alors même qu’on les aperçoit, il arrive souvent qu’ayant la vue troublée, on met le pied à côté, en sorte qu’on n’en tombe pas moins dans la boue. Mais de l’autre côte de la porte, le terrain est très-solide[1].

Je vis ensuite dans mon rêve que Facile, de retour chez lui, reçut la visite de ses voisins. Les uns lui disaient qu’il avait agi sagement en prenant le parti de revenir ; d’autres le traitaient de fou pour s’être mis en route avec Chrétien. Quelques-uns se moquaient de lui et l’accusaient de lâcheté, lui disant que puisqu’il avait tenté l’aventure, il n’aurait pas dû se laisser rebuter si aisément. À tous ces discours, Facile n’avait rien à répondre ; il reprit courage et se joignit aux autres pour se moquer de Chrétien.

  1. I Sam. XII, 23.