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à la colère à venir ; et c’est en suivant ses directions que je suis tombé dans ce bourbier.

Secours. Mais pourquoi n’avez-vous pas pris garde aux traces du sentier[1] ?

Chrétien. La crainte s’était tellement emparée de moi, que j’ai fui par le plus court chemin.

Alors Secours lui dit : Donnez-moi la main. Il le tira du bourbier[2], et, après l’avoir mis sur la terre ferme, il lui ordonna de poursuivre sa route.

Voyant cela, je m’approchai de son libérateur, et je lui dis : Monsieur, puis qu’en sortant de la ville de Perdition, il faut nécessairement passer par ici pour arriver à la porte étroite, pourquoi ne comble-t-on pas ce bourbier, afin que les pauvres voyageurs puissent le traverser plus sûrement ?

Ce chemin fangeux, répondit Secours, ne peut être réparé, parce que c’est l’égout où s’écoulent continuellement l’écume et la boue que produit la conviction du péché, et c’est pourquoi il est appelé le Bourbier du Découragement. Car lorsque le pécheur se réveille, à la vue de son état de perdition, il s’élève dans son ame beaucoup de craintes, de doutes et d’inquiétudes qui se réunissent et s’accumulent dans ce lieu. C’est ce qui rend ce terrain si marécageux.

Cependant, la volonté du roi n’est pas que ce passage reste dans un si mauvais état[3]. Ses ouvriers

  1. Mat. VII, 14.
  2. Ps. XL, 2.
  3. Es. XXXV, 3, 4.