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Obstiné, et l’autre Facile ; et bien que Chrétien eût beaucoup d’avance sur eux, ils ne se rebutèrent point, et finirent par l’atteindre. Alors il leur dit : « Mes chers voisins, que me voulez-vous ? » Ils répondirent : « Nous voulons vous engager à retourner avec nous. » Mais il reprit : « Cela ne se peut pas ; vous demeurer dans la ville de Perdition, où je suis né aussi bien que vous ; mais j’ai vu le danger qui la menace, et si vous y restez, vous serez tôt ou tard précipités plus bas que le sépulcre, dans un étang ardent de feu et de soufre ; ne vous refusez donc pas, mes chers voisins, à faire route avec moi.

Quoi ! dit Obstiné, abandonner nos amis et toutes les douceurs de la vie !

Oui, dit Chrétien, parce que tout ce que vous abandonnez n’est pas digne d’être comparé à la moindre partie des biens que je cherche[1], et si vous voulez m’accompagner, vous en jouirez tout comme moi ; car, dans le pays où je vais, il y a abondance de biens[2] ; venez juger par vous-même si je ne dis pas la vérité.

Obstiné. Quelles sont donc ces choses qui vous paraissent d’un si grand prix que vous quittiez le monde entier pour les obtenir ?

Chrétien. Je cherche un héritage qui ne peut se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir, qui est

  1. 2 Cor. IV, 18.
  2. Luc XV, 17.