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Vers la fin de juin, sans aucun symptôme avant-coureur, étant à moitié du dîner, M. le comte d’Avaray fut pris d’un vomissement de sang, par flots ; l’alarme du Roi et de tout le monde fut à son comble ; on le transporta aussitôt à son appartement. Le même accident se renouvela vers les onze heures du soir, avec la même force, et quatre fois encore les deux jours suivans, malgré trois saignées ordonnées par M. Lefaivre. Le comte fut arraché ainsi, comme par miracle, des bras de la mort. Sa convalescence, si toutefois on peut lui donner ce nom, fut fort longue ; comme il lui était très-préjudiciable de parler et de prendre la plus légère application, le Roi, pour charmer l’ennui du malade, avait tous les jours la bonté de venir, après son dîner, passer la soirée au pied de son lit. J’eus l’honneur de m’y trouver souvent seul avec Sa Majesté ; elle lisait une vingtaine de pages de quelque roman nouveau, puis me repassait le livre pour en lire autant ; et puis le reprenait. Vers les sept heures arrivaient