« Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome II.djvu/201 » : différence entre les versions
mAucun résumé des modifications |
|||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
< |
<nowiki /> |
||
''11 mars''. — Nous nous préparons au départ. |
''11 mars''. — Nous nous préparons au départ. |
||
Ligne 8 : | Ligne 8 : | ||
demander un livre. M. Duquesnel, directeur associé de l’Odéon, vient me |
demander un livre. M. Duquesnel, directeur associé de l’Odéon, vient me |
||
demander ''Ruy Blas''. Nous partirons probablement demain. |
demander ''Ruy Blas''. Nous partirons probablement demain. |
||
Charles, Alice et Victor sont allés à Arcachon. |
Charles, Alice et Victor sont allés à Arcachon. Ils reviennent dîner avec |
||
nous. |
nous. |
||
Petit Georges, souffrant, va mieux. |
Petit Georges, souffrant, va mieux. |
||
Ligne 19 : | Ligne 19 : | ||
''13 mars.'' — Cette nuit, je ne dormais pas, je songeais aux nombres, ce |
''13 mars.'' — Cette nuit, je ne dormais pas, je songeais aux nombres, ce |
||
qui était la rêverie de Pythagore. Je pensais à tous ces ''13'' bizarrement accumulés et mêlés à ce que nous faisons depuis le 1{{er}} janvier, et je me disais |
qui était la rêverie de Pythagore. Je pensais à tous ces ''13'' bizarrement accumulés et mêlés à ce que nous faisons depuis le 1{{er}} janvier, et je me disais |
||
encore que je quitterais cette maison où je suis le 13 mars. En ce moment, |
encore que je quitterais cette maison où je suis le 13 mars. En ce moment, |
||
s’est produit tout près de moi le même frappement nocturne (trois coups |
s’est produit tout près de moi le même frappement nocturne (trois coups |
||
comme des coups de marteau sur une planche) que j’ai déjà entendu deux |
comme des coups de marteau sur une planche) que j’ai déjà entendu deux |
||
fois dans cette chambre. |
fois dans cette chambre. |
||
Nous avons déjeuné chez Charles avec Louis Blanc. J’ai été voir Rochefort. Il demeure rue Judaïque, n° 80. Il est convalescent d’un érysipèle qui |
Nous avons déjeuné chez Charles avec Louis Blanc. J’ai été voir Rochefort. Il demeure rue Judaïque, n° 80. Il est convalescent d’un érysipèle qui |
||
l’a mis un moment en danger. Il avait près de lui MM. Alexis Bouvier et |
l’a mis un moment en danger. Il avait près de lui MM. Alexis Bouvier et |
||
Mourot que j’ai invités à dîner aujourd’hui en les priant de transmettre mon |
Mourot que j’ai invités à dîner aujourd’hui en les priant de transmettre mon |
||
Ligne 36 : | Ligne 36 : | ||
Victor vient m’embrasser. Il part à six heures pour Paris avec Louis Blanc. |
Victor vient m’embrasser. Il part à six heures pour Paris avec Louis Blanc. |
||
À six heures et demie, je suis allé au restaurant Lanta. MM. Bouvier, |
À six heures et demie, je suis allé au restaurant Lanta. MM. Bouvier, |
||
Mourot et Casse arrivent. Puis Alice. Charles se fait attendre. |
Mourot et Casse arrivent. Puis Alice. Charles se fait attendre. |
||
Ligne 47 : | Ligne 47 : | ||
Le garçon qui me sert au restaurant Lanta est entré et m’a dit qu’on me |
Le garçon qui me sert au restaurant Lanta est entré et m’a dit qu’on me |
||
demandait. Je suis sorti. J’ai trouvé dans l’antichambre M. Porte, qui loue à |
demandait. Je suis sorti. J’ai trouvé dans l’antichambre M. Porte, qui loue à |
||
Charles l’appartement de la rue Saint-Maur, n° 13. M. Porte m’a dit d’éloigner Alice qui me suivait. Alice est rentrée dans le salon. M. Porte m’a dit : |
Charles l’appartement de la rue Saint-Maur, n° 13. M. Porte m’a dit d’éloigner Alice qui me suivait. Alice est rentrée dans le salon. M. Porte m’a dit : — Monsieur, ayez de la force. M. Charles… — Eh bien ? — Il est mort. |
||
— Monsieur, ayez de la force. M. Charles... — Eh bien ? — Il est mort. |