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bergsoniens, et aussi un déterminisme
bergsoniens, et aussi un déterminisme rigoureux dans la nature matérielle : nulle morale n’est intelligible sans cela.
rigoureux dans la nature matérielle :
nulle morale n’est intelligible sans cela.


Ces conclusions ne résolvent sans doute aucune difficulté et n’apportent rien de bien nouveau : mais le livre est sérieux, documenté, de discussion serrée et intéressante ; et, dans la partie critique au moins, il y a beaucoup à en retenir : l’examen du dilemme de Lequier par exemple (p. 148) et la distinction de trois formes de pragmatisme (p. 154), correspondant à l’indéterminisme agnostique de W. James, à l’anti-intellectualisme intuitiviste des bergsoniens et enfin au néo-criticisme, où la volonté est conçue comme construisant la connaissance elle-même.
Ces conclusions ne résolvent sans
doute aucune difficulté et n’apportent
rien de bien nouveau : mais le livre est
sérieux, documenté, de discussion serrée
et intéressante ; et, dans la partie critique
au moins, il y a beaucoup à en
retenir : l’examen du dilemme de Lequier
par exemple (p. 148) et la distinction de
trois formes de pragmatisme (p. 154),
correspondant à l’indéterminisme agnostique
de W. James, à l’anti-intellectualisme
intuitiviste des bergsoniens et
enfin au néo-criticisme, où la volonté est
conçue comme construisant la connaissance
elle-même.


'''La Vita e il Pensiero di Roberto Ardigô''', ''con un indice dei soggetti delle « Opere Filosofiche » e due ritratti'', par {{sc|Giovanni Marchesini}}, 1 vol. in-8 de {{romain|XII}}-388 p., Milan, Hoepli, 1907. — Ardigô est le Herbert Spencer italien. Un disciple nous trace un tableau de sa vie et de son activité philosophique. Nous ne prétendons ni qu’Ardigô soit un disciple de Herbert Spencer, purement et simplement, ni qu’il n’ait joué en Italie un rôle fort important de libérateur intellectuel et d’initiateur. Nous craignons seulement que le résumé de sa doctrine, tel que M. Marchesini nous le donne, ne suggère pas beaucoup d’idées nouvelles, à qui a lu Herbert Spencer. Sans doute, l’« Indistinct » d’Ardigô n’est pas l’« Homogène » de Spencer ; la loi du passage de l’indistinct au distinct n’est cependant, au mieux, qu’un perfectionnement de la loi spencérienne du passage de l’homogène à l’hétérogène. La doctrine d’Ardigô — est un monisme positiviste qui considère le fait comme étant à la fois et indivisiblement force et matière — la force correspondant à l’aspect, temps ou succession, la matière à l’aspect espace ou coexistence, — âme et matière. M. Marchesini expose avec clarté cette doctrine. Il l’accompagne de « notes illustratives » et de « considérations critiques ». Il lui donne pour préface une courte et intéressante biographie du philosophe, où il nous raconte la conversion du philosophe au positivisme. Né en 1828, ordonné prêtre en 1851, il le reste jusqu’au mois de septembre 1870, c’est-à-dire jusqu’au moment même de la chute du pouvoir temporel de la papauté. Il avait été suspendu ''a divinis'' en 1869 pour une conférence où il glorifiait l’humaniste Pomponazzi ; en 1870, il protesta publiquement contre le dogme nouveau de l’infaillibilité papale. Avait-il déjà cessé d’être chrétien ? Non, s’il faut en croire celui qui se faisait alors son protecteur auprès du Saint-Siège, Monsignor Martini. « La suspension ''a divinis'' d’Ardigô produisit une impression très déplaisante sur la majeure partie du clergé, du peuple, sans parler des classes supérieures. Car la vie du chanoine était, par sa modestie, sa réserve, sa sévérité, édifiante pour tous les ordres de citoyens. Sa piété et son recueillement dans la célébration des divins mystères, et dans la récitation des Psalmodies est vraiment exemplaire. Les Ursulines elles-mêmes, dans l’oratoire desquelles il célébra la messe pendant quelque temps, en étaient émerveillées, de sorte que lorsqu’elles connurent sa suspension, elle ne pouvaient y croire, et répétaient : suspendu ce prêtre ! suspendu ce prêtre qui célébrait la messe avec tant de révérence, qui nous émouvait si profondément, qui était si bon et si modeste ». C’est la même année cependant que-parut sa ''Psychologie comme science positive'', introduction au reste de son œuvre : et M. Marchesini compare sa conversion à la subite illumination de saint Paul. Les documents que nous apporte M. Marchesini sont intéressants ; ils nous inspirent le désir d’en posséder d’autres, et de mieux comprendre le secret de cette conversion individuelle, en quelque sorte représentative, comme elle est contemporaine, de la révolution d’où la nouvelle Italie est sortie.
'''La Vita e il Pensiero di Roberto Ardigô''',
''con un indice dei soggetti delle « Opere Filosofiche » e due ritratti'', par
{{sc|Giovanni Marchesini}}, 1 vol. in-8 de {{romain|XII}}-388
p., Milan, Hoepli, 1907. — Ardigò est le
Herbert Spencer italien. Un disciple nous
trace un tableau de sa vie et de son
activité philosophique. Nous ne prétendons
ni qu’Ardigò soit un disciple de Herbert
Spencer, purement et simplement,
ni qu’il n’ait joué en Italie un rôle fort
important de libérateur intellectuel et
d’initiateur. Nous craignons seulement
que le résumé de sa doctrine, tel que
M. Marchesini nous le donne, ne suggère
pas beaucoup d’idées nouvelles, à qui a
lu Herbert Spencer. Sans doute, l’ « Indistinct »
d’Ardigò n’est pas l’ « Homogène »
de Spencer ; la loi du passage de
l’indistinct au distinct n’est cependant,
au mieux, qu’un perfectionnement de la
loi spencérienne du passage de l’homogène
à l’hétérogène. La doctrine d’Ardigo
— est un monisme positiviste qui
considère le fait comme étant à la fois
et indivisiblement force et matière — la
force correspondant à l’aspect, temps ou
succession, la matière à l’aspect espace ou
coexistence, — âme et matière. M. Marchesini
expose avec clarté cette doctrine.
Il l’accompagne de « notes illustratives »
et de « considérations critiques ». Il lui
donne pour préface une courte et intéressante
biographie du philosophe, où il
nous raconte la conversion du philosophe
au positivisme. Né en 1828, ordonné prêtre
en 1851, il le reste jusqu’au mois de
septembre 1870, c’est-à-dire jusqu’au moment
même de la chute du pouvoir temporel
de la papauté. Il avait été suspendu
''a divinis'' en 1869 pour une conférence où
il glorifiait l’humaniste Pomponazzi ;
en 1870, il protesta publiquement contre
le dogme nouveau de l’infaillibilité papale.
Avait-il déjà cessé d’être chrétien ? Non,
s’il faut en croire celui qui se faisait alors
son protecteur auprès du Saint-Siège, Monsignor
Martini. « La suspension ''a divinis''
d’Ardigô produisit une impression très
déplaisante sur la majeure partie du
clergé, du peuple, sans parler des classes
supérieures. Car la vie du chanoine était,
par sa modestie, sa réserve, sa sévérité,
édifiante pour tous les ordres de citoyens.
Sa piété et son recueillement dans la
célébration des divins mystères, et dans
la récitation des Psalmodies est vraiment
exemplaire. Les Ursulines elles-mêmes,
dans l’oratoire desquelles il célébra la
messe pendant quelque temps, en étaient
émerveillées, de sorte que lorsqu’elles
connurent sa suspension, elle ne pouvaient
y croire, et répétaient : suspendu
ce prêtre ! suspendu ce prêtre qui célébrait
la messe avec tant de révérence,
qui nous émouvait si profondément, qui
était si bon et si modeste ». C’est la même
année cependant que-parut sa ''Psychologie comme science positive'',
introduction
au reste de son œuvre : et M. Marchesini
compare sa conversion à la subite illumination
de saint Paul. Les documents
que nous apporte M. Marchesini sont
intéressants ; ils nous inspirent le désir
d’en posséder d’autres, et de mieux comprendre
le secret de cette conversion
individuelle, en quelque sorte représentative,
comme elle est contemporaine,
de la révolution d’où la nouvelle Italie
est sortie.


{{sc|Giordano Bruno}}, '''Opere italiane, I, Dialoghi metafisici''', con note ''di Giovanni Gentile''. 1 vol. 420 p. in-8, 1907, Leterza à Bari. Nous signalons avec plaisir à nos lecteurs l’édition à la fois populaire et très soignée que M. Gentile vient de donner dans la ''Collection'' (en italien) ''des classiques de la philosophie moderne'', qu’il dirige avec M. B. Croce. Ce premier volume comprend les trois dialogues : ''Cena de le Ceneri de la Causa Principio e Uno'', — ''de l’Infinito'', — ''Universo e Mondi'' ; il sera suivi prochainement d’un second volume qui contiendra les ''Dialogues muraux''.
{{sc|Giordano Bruno}}, '''Opere italiane, I, Dialoghi metafisici''',
con note ''di Giovanni Gentile''.
1 vol. 420 p. in-8, 1907, Leterza
à Bari. Nous signalons avec plaisir à
nos lecteurs l’édition à la fois populaire
et très soignée que M. Gentile vient de
donner dans la ''Collection'' (en italien) ''des classiques de la philosophie moderne'', qu’il
dirige avec M. B. Croce. Ce premier
volume comprend les trois dialogues :
''Cena de le Ceneri de la Causa Principio e Uno'',
— ''de l’Infinito'', — ''Universo e Mondi'' ;
il sera suivi prochainement d’un second
volume qui contiendra les ''Dialogues muraux''.


{{T3|'''REVUES ET PÉRIODIQUES'''}}
{{T3|'''REVUES ET PÉRIODIQUES'''}}


'''Revue des Sciences philosophiques et théologiques.''' ''Bureaux de la Revue'' : le Saulchoir à Kain (Belgique). — Le mouvement intéressant qui se poursuit dans les pays de langue française pour sonder le mouvement apologétique et le mouvement philosophique, du point de vue catholique, et qui se traduit par la rénovation des ''Annales de philosophie {{tiret|chré|tienne}}''
'''Revue des Sciences philosophiques et théologiques.'''
''Bureaux de la Revue'' :
le Saulchoir à Kain (Belgique). — Le mouvement
intéressant qui se poursuit dans
les pays de langue française pour sonder
le mouvement apologétique et le mouvement
philosophique, du point de vue
catholique, et qui se traduit par la rénovation
des ''Annales de philosophie {{tiret|chré|tienne}}''