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{{t3|La Tentation}}
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I
Esprits immaculés
Astres vêtus encor de la candeur première,
Séraphins dans
Vous qui ne luttez pas et
Sphères où ne croît pas l’arbre de la science,
Votre bonheur, là-haut, n’est qu’une longue enfance !
Mais,
D’ici-bas jusqu’à vous quel nuage est monté ?
Est-ce bien que la terre, objet d’inquiétudes,
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Et l’ombre d’un figuier soir et matin dépasse
Le mur qui du jardin enclôt l’étroit espace.
Là
Une femme et son fils qu’elle implore des yeux.
Recevant dans son cœur ce que le cœur adresse,
Grave et beau, le jeune homme écoute avec tendresse
« Rien ne me sera plus quand vous aurez quitté
L’abri de votre mère et notre obscurité.
Mon cœur saigne déjà du
Le combat du désert, surtout celui du monde
Et la voix qui vous dit
Je la sens dans mon sein comme un glaive de feu.
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Enfant dans vos baisers, jeune homme en vos discours,
Vous m’avez été bon et consolant toujours.
Votre cœur me parla dès que vos yeux
Par vous des jours mauvais les instants me sourirent,
Vous sentiez mes douleurs avant de les comprendre ;
Par un mot caressant vous saviez tout me rendre,
Les pays, les autels pleurés par
Des plus secrets ennuis prompt à vous affliger,
Je vous parlais, déjà sérieuse et tout comme
Si vous portiez conseil et si vous étiez homme.
Mon esprit bien souvent
Tout enfant, votre mère eut en vous un ami.
Et
En vous donnant la main, heureuse entre les femmes,
Je passais, vous étiez entre ceux du hameau
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Depuis trente ans, Seigneur, nous vous gardons ainsi.
Pour son œuvre aujourd’hui que l’esprit vous réclame,
Tout mon bonheur de mère échappe de mon âme
Car d’un monde ennemi je sens déjà les coups
Au calice de fiel je m’abreuve avant vous.
Malheur aux flancs choisis pour porter un prophète !
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Leur vigne et leur froment qu’il faut cueillir peut-être ;
D’autres, se disputant sur leurs droits indécis,
Font parler les vieillards près de la porte assis
Deux longs flots de passants se croisent sous son arche :
Le gain ou le plaisir aiguillonne leur marche.
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Et donner à porter à des pieds moins tremblants
Ce Sauveur retardé depuis quatre mille ans ?
Oh ! terrible union
Du Verbe créateur avec la créature !
Oh ! brisement du sein qui contient
A la chair
Ou pourquoi votre esprit, touchant notre matière,
Ne la peut-il, Seigneur, consumer tout entière ?
Comment de
Pour trembler et souffrir dans la divinité ?
Tout mortel à me voir me prendrait pour un frère,
Et
Je voudrais
Mon front doit se voiler devant un regard tendre.
Je ne puis me donner selon mes doux penchants,
Car
Et ceux qui
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Il vient par le désert qu’il a rendu complice ;
Il roule sur le roc, ou sur les fleurs il glisse ;
Il
Autour de
Il décrit lentement ses spirales infâmes
Le vautour infernal qui
Il arrive sans bruit et de chaque horizon,
Et forme autour du cœur une adroite prison.
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Que le Verbe éternel votre fils et vous-même,
Ce fils que vous aimez, Seigneur, et qui vous aime,
Ne délaisse jamais mon cœur
Hors ce
Oui, je le sens, mon Dieu, cette chair qui le porte
Reçut, étant si faible, une tâche trop forte.
Soufflez-moi, chaque jour, votre haleine de feu,
Car
Vous soutiendrez mon cœur,
Votre main, qui posa
Sur sa tige affermit la pauvre fleur des champs.
Ne mûrit pas de grains pour la moisson divine,
Si dans votre amour seul elle
O Verbe, dont chacun porte un rayon dans soi,
Puisque vous
Et défendez mon cœur du démon qui
Comme vous défendez le froment de
En abondant chez eux de sève et de clarté.
Je suis prêt au combat, mon père, et vous supplie ;
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Tu ne tenteras point ton Dieu. »
L’emporta de nouveau sur un mont solitaire
Et, d’en haut, lui montra les choses de la terre,
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C’est à juger les cœurs qu’il met d’abord sa ruse :
Habile à préparer à chacun son écueil,
Dans l’homme il comprend
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Le prix dépend pour tous de celui qui combat.
Oui,
Le sort même du ciel
Le fardeau de la croix et de la liberté ;
Des soleils habités la douleur est proscrite :
Notre globe, expiant pour les globes heureux,
Est tombé, se relève et triomphe pour eux.
Tout
Le sang des fils
Et Jésus, effaçant le sombre arrêt du dam,
Jésus saigne et combat pour tous les fils
Mais, du démon vaincu répandant la nouvelle,
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Tout coin de l’univers que la pensée habite,
Où le désir de vie en un germe palpite,
Tout connut ce
Car le glaive, toujours, doit veiller dans leurs mains.
Du repos énervant que pour l’âme il redoute,
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Ce n’est pas trop, Seigneur, de voir dans l’avenir.
Il vit donc, sur le mont
Cette Jérusalem nouvellement construite,
Aux murs de jaspe et
Faits de douze couleurs, de douze diamants ;
Où jamais
Où
Et qui porte en son ciel, toujours pur et vermeil,
La gloire du Seigneur pour lune et pour soleil.
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