« Sur l’éducation des enfants » : différence entre les versions

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{{Titre||[[Auteur:Plutarque|Plutarque]]|Victor BÉTOLAUD, OeuvresŒuvres complètes de Plutarque - OeuvresŒuvres morales, t. I , Paris, Hachette, 1870}}
 
 
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[2] Mieux vaut, peut-être, commencer d'abord par ce qui regarde leur procréation même. A ceux qui désirent se voir pères de fils destinés à leur faire honneur je recommanderai donc, pour ma part, de ne pas cohabiter avec les premières femmes venues, je veux dire avec des courtisanes ou des concubines. Car si, du côté paternel ou maternel, des enfants ne sont pas nés dans d'irréprochables conditions, la honte de cette naissance fâcheuse reste ineffaçable durant toute la vie : elle offre une matière facile à qui veut les blâmer, les injurier ; et le poète était sensé, qui a dit :
<poem>"La naissance des fils, quand le vice ou le crime
Lui donne un fondement qui n'est pas légitime,
Les condamne à subir d'inévitables maux."</poem>
C'est donc un précieux trésor de loyauté qu'une naissance honnête ; et rien ne mérite une attention plus sérieuse de la part de ceux qui désirent une lignée régulière. Il y a chez les bâtards et chez les adultérins une bassesse naturelle de sentiments, qui les empêche de marcher avec assurance ; et très judicieuse est la réflexion du poète : "On se sent enchaîné si, même ayant du cœur, D'un père ou d'une mère on sait le déshonneur". Au contraire, ceux qui naissent de parents distingués entre tous sont indubitablement remplis de confiance en eux-mêmes et d'une noble présomption. Ainsi Diophante, fils de Thémistocle, répétait souvent, dit-on, et devant de nombreux témoins, que toutes ses volontés devenaient celles du peuple d'Athènes. «Car, disait-il, ce qui a été décidé par moi l'est également par ma mère ; ce qui l'est par ma mère l'est par Thémistocle, et ce que Thémistocle veut tous les Athéniens le veulent aussi.» Il faut, à cet égard, louer sans réserve la fierté de sentiments qui détermina les Lacédémoniens à frapper d'une amende pécuniaire leur roi Archidamus, parce qu'il s'était résigné à prendre en mariage une femme de petite taille. «Ce ne sont pas des rois, alléguaient-ils, qu'il songe à nous donner : ce sont des roitelets.»