« Imitation de Jésus-Christ/Livre 3/Chapitre 39 » : différence entre les versions

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==[[Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/491]]==
 
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<center>'''Que l’homme ne doit point s’attacher avec empressement à ses affaires.'''</center>
 
 
<poem>
" Mon fils, entre mes mains remets toujours ta cause :
je saurai bien de tout ordonner en son temps ;
sans ennui, sans murmure attends que j’en dispose,
et je ferai trouver à tes desirs contents
plus d’avantage en toute chose
que toi-même tu n’en prétends. "
Je vous remets le tout, seigneur, sans répugnance ;
je vous remets le tout ; et plus j’ose y penser,
plus je vois qu’en effet je ne suis qu’impuissance,
et que tous mes efforts ne peuvent m’avancer.
</poem>
==[[Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/492]]==
<poem>
Plût à votre bonté que l’ âme peu touchée
de tout ce qui peut suivre ou tromper son desir,
je la pusse à toute heure offrir bien détachée
aux ordres souverains de votre bon plaisir !
" mon fils, l’homme est changeant, et souvent il s’emporte
avec empressement vers ce qu’il veut avoir :
tant qu’il ne l’obtient pas, sa passion est forte ;
mais quelque estime enfin qu’il veuille en concevoir,
il en juge d’une autre sorte,
sitôt qu’il est en son pouvoir.
" dans tout ce qu’il possède il voit moins de mérite ;
une flamme nouvelle éteint le premier feu ;
du propre attachement l’inconstance l’agite ;
un desir fait de l’autre un soudain désaveu,
et ce n’est pas peu qu’on se quitte
même dans les choses de peu.
" c’est l’abnégation, mais sincère et parfaite,
qui peut seule affermir son instabilité :
qui se bannit de soi trouve en moi sa retraite ;
l’esclavage qu’il prend devient sa liberté,
et dans la perte qu’il a faite
il rencontre sa sûreté.
" mais
</poem>
==[[Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/493]]==
<poem>
ce vieil ennemi de la nature humaine
de tes meilleurs desseins cherche à gâter le fruit ;
et tout impatient de renouer ta chaîne,
pour rétablir en toi son empire détruit,
il tient les ruses de sa haine
en embuscade jour et nuit.
" il étale à tes sens des douceurs sans pareilles,
qu’eux-mêmes prennent soin de te faire goûter ;
il cache tous ses lacs sous de fausses merveilles,
pour voir si par surprise il t’y pourra jeter ;
et sans l’oraison et les veilles
tu ne les saurois éviter. "
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