« La Dynamique de l’électron » : différence entre les versions

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On a reconnu, en premier lieu, que les rayons cathodiques transportent avec eux une charge électrique négative ; ils sont déviés par un champ magnétique et par un champ électrique ; et ces déviations sont précisément celles que produiraient ces mêmes champs sur des projectiles animés d’une très grande vitesse et fortement chargés d’électricité. Ces deux déviations dépendent de [387] deux quantités : la vitesse, d’une part, et le rapport de la charge électrique du projectile à sa masse, d’autre part ; on ne peut connaître la valeur absolue de cette masse, ni celle de la charge, mais seulement leur rapport ; il est clair, en effet, que, si l’on double à la fois la charge et la masse, sans changer la vitesse, on doublera la force qui tend à dévier le projectile ; mais, comme sa masse est également doublée, l’accélération et la déviation observable ne seront pas changées. L’observation des deux déviations nous fournira donc deux équations pour déterminer ces deux inconnues. On trouve une vitesse de 10.000 à 30.000 kilomètres par seconde ; quant au rapport de la charge à la masse, il est très grand. On peut le comparer au rapport correspondant en ce qui concerne l’ion hydrogène dans l’électrolyse ; on trouve alors qu’un projectile cathodique transporte environ mille fois plus d’électricité que n’en transporterait une masse égale d’hydrogène dans un électrolyte.
 
Pour confirmer ces vues, il faudrait une mesure directe de cette vitesse, que l’on comparerait avec la vitesse ainsi calculée. Des expériences anciennes de J.-J. Thomson avaient donné des résultats plus de cent fois trop faibles ; mais elles étaient sujettes à certaines causes d’erreur. La question a été reprise par Wiechert dans un dispositif où l’on utilise les oscillations hertziennes ; on a trouvé des résultats concordant avec la théorie, au moins comme ordre de grandeur ; il y aurait un grand intérêt à reprendre ces expériences. Quoi qu’il en soit, la théorie des ondulations paraît impuissante à rendre compte de cet ensemble défaitsde faits.
 
Les mêmes calculs, faits sur les rayons β du radium, ont donné des vitesses encore plus considérables : 100.000, 200.000 kilomètres ou plus encore. Ces vitesses dépassent de beaucoup toutes celles que nous connaissions. La lumière, il est vrai, on le sait depuis longtemps, fait 300.000 kilomètres par seconde ; mais elle n’est pas un transport de matière, tandis que, si l’on adopte la théorie de l’émission pour les rayons cathodiques, il y aurait des molécules matérielles réellement animées des vitesses en question, et il convient de rechercher si les lois ordinaires de la Mécanique leur sont encore applicables.