« Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/378 » : différence entre les versions

mAucun résumé des modifications
m Bon rendu au format PDF.
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[:w:Dioclétien|Dioclétien]] exécuta le projet de descendre du trône : résolution mémorable, plus conforme au caractère d’[[:w:Antonin le Pieux|Antonin]] ou de [[:w:Marc Aurèle|Marc-Aurèle]] qu’à celui d’un prince qui, dans l’acquisition et dans l’exercice du pouvoir suprême, n’avait jamais pratiqué les leçons de la philosophie. Dioclétien eut la gloire de donner le premier à l’univers un exemple<ref>''{{lang|la|Solus omnium, post conditum Romanum Imperium, qui ex tanto fastigio sponte ad privatæ vitæ statum civilitatemque remearet.}}'' ([[:w:Eutrope (historien)|Eutrope]], {{rom|ix|9}}, 18.)</ref> que les monarques imitèrent rarement dans la suite. {{HdcerEn|Parallèle de Dioclétien et de Charles-Quint|ch13.60}}Si pour nous [[:w:Charles Quint|Charles-Quint]] vient ici se présenter naturellement en parallèle, ce n’est pas seulement parce que l’éloquence d’un historien moderne a rendu ce nom familier à tout lecteur anglais, c’est aussi un effet de la ressemblance frappante qui a existé entre le caractère de ces deux princes, dont l’habileté politique surpassa les talens militaires, et dont les qualités spécieuses furent moins l’effet de la nature que celui de l’art. L’abdication de Charles paraît avoir été déterminée par les vicissitudes de la fortune. Le chagrin de voir échouer ses projets favoris lui fit prendre le parti de résigner une puissance qu’il ne trouvait pas proportionnée à son ambition. Le règne de Dioclétien, au contraire, avait été marqué par des succès continuels. Ce ne fut qu’après avoir triomphé de tous ses ennemis, et accompli tous ses desseins, qu’il paraît s’être occupé sérieusement de quitter l’empire. Ni Charles ni Dioclétien n’avaient atteint un âge bien
[[:w:Dioclétien|Dioclétien]] exécuta le projet de descendre du trône : résolution mémorable, plus conforme au caractère d’[[:w:Antonin le Pieux|Antonin]] ou de [[:w:Marc Aurèle|Marc-Aurèle]] qu’à celui d’un prince qui, dans l’acquisition et dans l’exercice du pouvoir suprême, n’avait jamais pratiqué les leçons de la philosophie. Dioclétien eut la gloire de donner le premier à l’univers un exemple<ref>''{{lang|la|Solus omnium, post conditum Romanum Imperium, qui ex tanto fastigio sponte ad privatæ vitæ statum civilitatemque remearet.}}'' ([[:w:Eutrope (historien)|Eutrope]], {{rom2|IX|9}}, 18.)</ref> que les monarques imitèrent rarement dans la suite. {{HdcerEn|Parallèle de Dioclétien et de Charles-Quint|ch13.60}}Si pour nous [[:w:Charles Quint|Charles-Quint]] vient ici se présenter naturellement en parallèle, ce n’est pas seulement parce que l’éloquence d’un historien moderne a rendu ce nom familier à tout lecteur anglais, c’est aussi un effet de la ressemblance frappante qui a existé entre le caractère de ces deux princes, dont l’habileté politique surpassa les talens militaires, et dont les qualités spécieuses furent moins l’effet de la nature que celui de l’art. L’abdication de Charles paraît avoir été déterminée par les vicissitudes de la fortune. Le chagrin de voir échouer ses projets favoris lui fit prendre le parti de résigner une puissance qu’il ne trouvait pas proportionnée à son ambition. Le règne de Dioclétien, au contraire, avait été marqué par des succès continuels. Ce ne fut qu’après avoir triomphé de tous ses ennemis, et accompli tous ses desseins, qu’il paraît s’être occupé sérieusement de quitter l’empire. Ni Charles ni Dioclétien n’avaient atteint un âge bien