« Les Dimanches d’un bourgeois de Paris/Édition Conard, 1910 » : différence entre les versions

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L'histoire de son avancement peut être utile à beaucoup d'employés, comme le récit de ses promenades servira sans doute à beaucoup de Parisiens qui les prendront pour itinéraires de leurs propres excursions, et sauront, par son exemple, éviter certaines mésaventures qui lui sont advenues.
 
M. Patissot, en 1854, ne touchait encore que 1.800 francs. Par un effet singulier de sa nature, il

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déplaisait à tous ses chefs, qui le laissaient languir dans l'attente éternelle et désespérée de l'augmentation, cet idéal de l'employé.
 
Il travaillait pourtant ; mais il ne savait pas le faire valoir : et puis il était trop fier, disait-il. Et puis sa fierté consistait à ne jamais saluer ses supérieurs d'une façon vile et obséquieuse, comme le faisaient, à son avis, certains de ses collègues qu'il ne voulait pas nommer. Il ajoutait encore que sa franchise gênait bien des gens, car il s'élevait, comme tous les autres d'ailleurs, contre les passe-droits, les injustices, les tours de faveur donnés à des inconnus, étrangers à la bureaucratie. Mais sa voix indignée ne passait jamais la porte de la case où il besognait, selon son mot : "Je besogne... dans les deux sens, monsieur".
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M. Patissot, rentré chez lui, étudia avec soin son premier itinéraire et voulut essayer ses souliers, dont les garnitures ferrées faisaient des sortes de patins. Il glissa sur le plancher, tomba et se promit de faire attention. Puis il étendit sur des chaises toutes ses emplettes, qu'il considéra longtemps, et il s'endormit avec cette pensée : "C'est étrange que je n'aie pas songé plus tôt à faire des excursions à la campagne !"
 
 
 
== II Première sortie ==