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Rotzko s’était résigné à ne plus faire aucune observation à son maître : c’eût été peine perdue. Habitué à lui obéir militairement, si le jeune comte se jetait dans quelque périlleuse aventure, il saurait bien l’en tirer.
Rotzko s’était résigné à ne plus faire aucune observation à son
maître : c’eût été peine perdue. Habitué à lui obéir militairement, si
le jeune comte se jetait dans quelque périlleuse aventure, il saurait
bien l’en tirer.


Après deux heures de marche, Franz et Rotzko s’arrêtèrent pour se reposer un instant.
Après deux heures de marche, Franz et Rotzko s’arrêtèrent pour
se reposer un instant.


En cet endroit, la Sil valaque, qui s’était légèrement infléchie vers la droite, se rapprochait de la route par un coude très marqué. De l’autre côté, sur le renflement du Plesa, s’arrondissait le plateau d’Orgall, à la distance d’un demi-mille, soit près d’une lieue. Il convenait donc d’abandonner la Sil, puisque Franz voulait traverser le col afin de prendre direction sur le château.
En cet endroit, la Sil valaque, qui s’était légèrement infléchie
vers la droite, se rapprochait de la route par un coude très marqué.
De l’autre côté, sur le renflement du Plesa, s’arrondissait le plateau
d’Orgall, à la distance d’un demi-mille, soit près d’une lieue. Il
convenait donc d’abandonner la Sil, puisque Franz voulait traverser
le col afin de prendre direction sur le château.


Évidemment, évitant de repasser par Werst, ce détour avait allongé du double la distance qui sépare le château du village. Néanmoins, il ferait encore grand jour, lorsque Franz et Rotzko arriveraient à la crête du plateau d’Orgall. Le jeune comte aurait donc le temps d’observer le burg à l’extérieur. Quand il aurait attendu jusqu’au soir pour redescendre la route de Werst, il lui serait aisé de la suivre avec la certitude de n’y être vu de personne. L’intention de Franz était d’aller passer la nuit à Livadzel, petit bourg situé au confluent des deux Sils, et de reprendre le lendemain le chemin de Karlsburg.
Évidemment, évitant de repasser par Werst, ce détour avait allongé
du double la distance qui sépare le château du village. Néanmoins,
il ferait encore grand jour, lorsque Franz et Rotzko arriveraient
à la crête du plateau d’Orgall. Le jeune comte aurait donc le temps
d’observer le burg à l’extérieur. Quand il aurait attendu jusqu’au
soir pour redescendre la route de Werst, il lui serait aisé de la
suivre avec la certitude de n’y être vu de personne. L’intention de
Franz était d’aller passer la nuit à Livadzel, petit bourg situé au
confluent des deux Sils, et de reprendre le lendemain le chemin de
Karlsburg.


La halte dura une demi-heure. Franz, très absorbé dans ses souvenirs, très agité aussi à la pensée que le baron de Gortz avait peut-être caché son existence au fond de ce château, ne prononça pas une parole…
La halte dura une demi-heure. Franz, très absorbé dans ses
souvenirs, très agité aussi à la pensée que le baron de Gortz avait
peut-être caché son existence au fond de ce château, ne prononça
pas une parole…


Et il fallut que Rotzko s’imposât une bien grande réserve pour ne pas lui dire :
Et il fallut que Rotzko s’imposât une bien grande réserve pour
ne pas lui dire :


« Il est inutile d’aller plus loin, mon maître !… Tournons le dos à ce maudit burg, et partons ! »
« Il est inutile d’aller plus loin, mon maître !… Tournons le dos
à ce maudit burg, et partons ! »


Tous deux commencèrent à suivre le thalweg de la vallée. Ils durent d’abord s’engager à travers un fouillis d’arbres que ne sillonnait aucun sentier. Il y avait des parties du sol assez {{tiret|profon|dément}}
Tous deux commencèrent à suivre le thalweg de la vallée.
Ils durent d’abord s’engager à travers un fouillis d’arbres que ne
sillonnait aucun sentier. Il y avait des parties du sol assez {{tiret|profon|dément}}