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n’oubliez pas que je suis sur la terre classique du style figuré, et que j’habite un pays où la raison elle-même ne va jamais droit ni à un fait, ni à un principe, ni à une idée.

En quittant le professeur turc, j’ai dirigé mes pas vers le Fanar : je voulais voir le patriarche grec. J’ai traversé un quartier triste et solitaire, autrefois très-brillant et très-peuplé. Je suis entré dans un assez beau palais, dont les avenues sont désertes. Des papas qui occupaient l’antichambre et qui font l’office de serviteurs, m’ont introduit dans l’appartement du patriarche. Je me suis trouvé au milieu de dix ou douze évêques grecs assemblés en synode. Sa sainteté (c’est de titre qu’on lui donne) m’a fait asseoir à côté d’elle, sur un sofa. Le patriarche est un homme d’esprit ; il a beaucoup voyagé, et sa mémoire s’est enrichie de tout ce qu’il a vu. Il a publié un ouvrage historique et géographique sur le mont Sinaï. On a de lui une assez bonne carte de l’île de Chypre[1] : il vient de donner une description, en grec moderne, de la ville et des antiquités de Constantinople. Avant d’entrer en conversation, il m’a fallu, comme chez les Turcs, prendre le café et fumer le chibouk. Le prélat grec s’exprime en français avec beaucoup de facilité. Il m’a d’abord demandé des nouvelles de

  1. Le bureau topographique du ministère de la guerre vient de recevoir une copie de cette carte.