« Macbeth/Traduction Guizot, 1864 » : différence entre les versions

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Après quelques années d’un règne paisible, la faiblesse de Duncan ayant encouragé les malfaiteurs, Banquo, thane de Lochaber, chargé de recueillir les revenus du roi, se vit forcé de punir un peu sévèrement (''somewhat sharpelie'') quelques-uns des plus coupables, ce qui occasionna une révolte. Banquo, dépouillé de tout l’argent qu’il avait reçu, faillit perdre la vie, et ne s’échappa qu’avec peine et couvert de blessures. Aussitôt qu’elles lui permirent de se rendre à la cour, il alla porter plainte à Duncan et il détermina enfin celui-ci à faire sommer les coupables de comparaître ; mais ils tuèrent le sergent d’armes qu’on leur avait envoyé et se préparèrent à la défense, excités par Macdowald, le plus considéré d’entre eux, qui, réunissant autour de lui ses parents et ses amis, leur représenta Duncan comme un lâche au cœur faible (''faint hearted milksop''), plus propre à gouverner des moines qu’à régner sur une nation aussi guerrière que les Écossais. La révolte s’étendit particulièrement sur les îles de l’ouest, d’où une foule de guerriers vinrent dans le Lochaber se ranger autour de Macdowald ; l’espoir du butin attira aussi d’Irlande un grand nombre de Kernes et de Gallouglasses{{refl|1}}, prêts à suivre Macdowald partout où il voudrait les conduire. Au moyen de ces renforts, Macdowald battit les troupes que le roi avait envoyées à sa rencontre, prit leur chef Malcolm, et, après la bataille, lui fit trancher la tête.
 
<p style="font-size:95%>{{refa|1}} Soldats d’infanterie, armés les premiers à la légère, les seconds d’armes pesantes.</p>
 
Duncan, consterné de ces nouvelles, assembla un conseil où Macbeth lui ayant vivement reproché sa faiblesse et sa lenteur à punir, qui laissaient aux rebelles le temps de s’assembler, offrit cependant de se charger, avec Banquo, de la conduite de la guerre. Son offre ayant été acceptée, le seul bruit de son approche avec de nouvelles troupes effraya tellement les rebelles qu’un grand nombre déserta secrètement ; et Macdowald, ayant essayé avec le reste, de tenir tête à Macbeth, fut mis en déroute et forcé de s’enfuir dans un château où il avait renfermé sa femme et ses enfants ; mais, désespérant d’y pouvoir tenir, et dans la crainte des supplices, il se tua, après avoir tué d’abord sa femme et ses enfants. Macbeth entra sans obstacle dans le château, dont les portes étaient demeurées ouvertes. Il n’y trouva plus que le cadavre de Macdowald au milieu de ceux de sa famille ; et la barbarie de ce temps fut révoltée de ce qu’insensible à ce tragique spectacle, Macbeth fit couper la tête de Macdowald pour l’envoyer au roi, et attacher le reste du corps à un gibet. Il fit acheter très-cher aux habitants des îles le pardon de leur révolte, ce qui ne l’empêcha pas de faire exécuter tous ceux qu’il put prendre encore dans le Lochaber. Les habitants se récrièrent hautement contre cette violation de la foi promise, et les injures qu’ils proférèrent contre lui, à cette occasion, irritèrent tellement Macbeth qu’il fut près de passer dans les îles avec une armée pour se venger ; mais il fut détourné de ce projet par les conseils de ses amis, et surtout par les présents au moyen desquels les insulaires achetèrent une seconde fois leur pardon.