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Du temple pastoral le seuil religieux

Du temple pastoral le seuil religieux
S’ouvre à tous les humains comme celui des cieux.
S’ouvre à tous les humains comme celui des cieux.
Il m’invita de loin, et sa muette enceinte
Il m’invita de loin, et sa muette enceinte
fit tressaillir mon cœur d’une pieuse crainte.
fit tressaillir mon cœur d’une pieuse crainte.
Seul sous la sombre nef, dans son recueillement
Seul sous la sombre nef, dans son recueillement
Un vieillard de ses bras pressait un monument :
Un vieillard de ses bras pressait un monument :
Un froc l’enveloppait ; sa courte chevelure
Un froc l’enveloppait ; sa courte chevelure
Marquait en blanchissant son âge et sa tonsure ;
Marquait en blanchissant son âge et sa tonsure ;
Ses regards pleins de Dieu, sur le marbre baissés,
Ses regards pleins de Dieu, sur le marbre baissés,
Au-delà du tombeau lui semblaient adressés.
Au-delà du tombeau lui semblaient adressés.
Allons, dis-je, plus loin, ce pieux solitaire
Allons, dis-je, plus loin, ce pieux solitaire
Ne fait point l’oraison au tombeau de Voltaire.
Ne fait point l’oraison au tombeau de Voltaire.
Autour de moi je jette un rapide regard :
Autour de moi je jette un rapide regard :
Surpris de ne rien voir, je reviens au vieillard ;
Surpris de ne rien voir, je reviens au vieillard ;
Je le fixe, et lui dis : Quel est le mausolée
Je le fixe, et lui dis : Quel est le mausolée
Où du grand Arouet dort la cendre exilée ?
Où du grand Arouet dort la cendre exilée ?
A son marbre chéri daignez guider mes pas.
A son marbre chéri daignez guider mes pas.
Le voilà, me dit-il en étendant le bras.
Le voilà, me dit-il en étendant le bras.
Quoi ! dis-je en souriant, ministre évangélique,
Quoi ! dis-je en souriant, ministre évangélique,
Vous invoquez les cieux sur sa tombe hérétique ?
Vous invoquez les cieux sur sa tombe hérétique ?
Détrompez-vous, dit-il ; à l’ombre des autels

Dois-je servir la haine et l’erreur des mortels ?
Détrompez-vous, dit-il ; à l’ombre des autels
La nature en nos cœurs, plus puissante que Rome,
Dois-je servir la haine et l’erreur des mortels ?
Ne défendit jamais le culte d’un grand homme :
La nature en nos cœurs, plus puissante que Rome,
Je dois tout à Voltaire ; il orna ma raison,
Ne défendit jamais le oulte d’un grand homme :
Lui seul m’a consolé dans ma longue prison ;
Je dois tout à Voltaire ; il orna ma raison,
Lui seul m’a consolé dans ma longue prison ;
Trop tard je l’ai connu, par trente ans de sagesse
Trop tard je l’ai connu, par trente ans de sagesse
Il m’a fait expier un instant de faiblesse ;
Il m’a fait expier un instant de faiblesse ;
Il m’apprit loin du monde à soulager du moins
Il m’apprit loin du monde à soulager du moins
Ce peuple de cloîtrés confiés à mes soins ;
Ce peuple de cloîtrés confiés à mes soins ;
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