« Hymne à la musique considérée dans ses rapports avec l’âme » : différence entre les versions

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{{Titre| [[Hymne à la musique considérée dans ses rapports avec l’âme]]<ref>Ces vers ont été composés après toute une saison entièrement consacrée à l’exécution des chefs-d’œuvre de Mozart et de Beethoven.</ref> | [[Auteur:Nicolas Galitzin|Prince Nicolas Boris Galitzin]] | Paris, Typographie Henri Plon. 1862. }}
 
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<poem>
Je t’adresse mes chants, ô divine Harmonie !
Toi de qui la puissance est immense, infinie ;
Seul plaisir d’ici-bas qui ne soit point trompeur.
Par toi tout être humain a sa part de bonheur.
Les accords expressifs d’une belle musique,
Communiquant à l’âme une ivresse électrique,
La détachent de terre, embrasent notre cœur,
Et portent nos esprits vers un monde meilleur.
Que sont-ils donc, ces sons qui n’ont point d’apparence,
Et qui sur tout notre être ont si grande influence ?
Cet art qui de notre âme évoque tous les cris,
Ne révèle-t-il pas un monde des esprits ?
Du céleste bonheur mystérieux emblème,
Lui seul peut procurer, sur cette terre même,
Un avant-goût réel des voluptés du ciel ;
C’est un don détaché du trésor éternel,
Invisible lien des cieux avec la terre,
Qui pour un cœur aimant n’est point une chimère
Interprète éloquent du plus pur sentiment,
La musique surtout parle à tout cœur ardent.
Pure dans son principe, elle ne sait point feindre ;
Du sublime au naïf elle sait tout dépeindre.
Dans ses Cantiques saints, David, prophète-roi,
Empruntait ses accents pour célébrer la foi.
Pour chaque élan de l’âme elle trouve un langage,
D’un passé qui n’est plus fait revivre l’image,
Si déjà dans ce monde on se sent transporté
D’un sentiment d’extase aux anges emprunté,
Ah ! que sera-ce alors que l’âme libérée
De l’entrave terrestre, au haut de l’Empyrée,
À jamais entendra les sublimes accents
Des Puissances du ciel, leurs hymnes et leurs chants :
Ce cantique éternel, entonné par des anges
Qui d’un Dieu de bonté célèbrent les louanges !
C’est alors que notre âme aura vraiment conçu
Ce que l’œil n’a point vu, ni l’oreille perçu,
L’ineffable harmonie au ciel élaborée,
Et par le Tout-Puissant aux élus réservée.
Ah ! livre-toi, mon âme, à ce divin plaisir ;
Qu’en l’élevant sans cesse il t’aide à conquérir
Les uniques trésors que Dieu nous abandonne :
L’innocence sur terre, au ciel une couronne !
</poem>
 
 
<references />
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